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Info FM : à la découverte de Sebastian De Maio, révélation française de Serie A

Par Alexandre Pauwels
4 min.
Sebastian De Maio, valeur sûre du Genoa @Maxppp

Méconnu en France, Sebastian De Maio s'est fait un nom de l'autre côté des Alpes, lui qui a glané une place de titulaire au Genoa dès sa première saison complète dans l'élite italienne. Portrait d'un travailleur acharné, qui commence tout juste à récolter ce qu'il a semé.

La Serie A n’a plus son lustre d’antan, mais attire toujours autant les Français. Proximité géographique ou pas, le championnat italien conserve cette aura auprès des jeunes tricolores. Certes, le listing apparaît moins classieux que dans les nineties. Mais avant Pogba, des joueurs comme Théréau, Heurtaux ou Biabiany ont su trouver leurs places dans des effectifs de l’élite locale. Il faut désormais y ajouter Sebastian De Maio. À l’évocation du patronyme, on penserait plus à un autochtone qu’à un Français. Mais l’imposant défenseur du Genoa – 1m90 – s’il a les origines et bientôt la nationalité, a débarqué en Italie sans savoir manier la langue, il y a de cela 8 ans. D’une adolescence mouvementée, lui qui a beaucoup voyagé pour parfaire sa formation, entre Auxerre, Louhans-Cuiseaux et Nancy, le joueur a répondu à l’appel d’un scout de Vicenza pour venir effectuer une batterie de tests de l’autre côté des Alpes. Ce n’est pas en Vénétie, sinon en Lombardie, du côté de Brescia, qu’il s’engagera, promesse de contrat pro et d’une insertion directe en équipe première à l’appui.

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Là, commence un parcours classique, typiquement transalpin. En manque de temps de jeu, De Maio goûte aux prêts successifs. Pour un joueur made in France, pas habitué à une telle intensité de la formule, il y aurait pu avoir matière à se décourager. Mais plus que de douter, le natif de Seine Saint-Denis a pris les exils comme une phase de son apprentissage. « Je pense que le fait qu’un club te prenne, t’envoie en prêt mais te surveille quand même, s’intéresse à toi, est une bonne chose. En France, ce n’est pas du tout comme ça. Tu signes pro, on t’insère ou pas en équipe première, on te laisse aller quoi. Je pense que pour un jeune en Italie, d’autant plus chez les défenseurs, c’est mieux d’être prêté. Le plus important c’est de jouer. Le niveau importe peu, l’important c’est le terrain. D’autant qu’en Italie, il y a beaucoup plus de choses à apprendre qu’en France, avec une plus grande part accordée à la tactique » nous a-t-il déclaré. Après des passages fructueux au Celano Morsica (4e division), et un autre moins heureux à Frosinone en Serie B, relégation du club oblige, De Maio s’offre une place de titulaire à Brescia en deuxième division, qu’il ne lâchera plus de deux saisons. Vient ensuite l’opportunité Genoa à l'été 2013. « Une possibilité que je ne pouvais pas refuser », assure-t-il.

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S’il avait eu l’occasion de découvrir la Serie A quelques années plus tôt, discrètement, en disputant deux matches avec les Rondinelle, le défenseur français va profiter d'un changement de coach – Gian Piero Gasperini ayant remplacé Liverani – pour bousculer la hiérarchie initialement établie, qui faisait de lui « le quatrième ou cinquième défenseur central » de l’effectif. Quelques absences joueront en sa faveur, lui permettant de glaner une place de titulaire au fil de la saison, dans un système à trois défenseurs. Ce tout nouveau statut étant justifié par des performances convaincantes, le Français de 27 ans, véritable roc et buteur occasionnel – 2 réalisations –, commence à attirer les regards.

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La Fiorentina est ainsi annoncée sur ses rangs. Mais comme il l’avait déjà assuré aux médias transalpins, De Maio, qui dispose encore de trois ans de contrat avec les Grifoni, nous a assuré qu’il ne pensait qu’à son club actuel. « Je ne regarde pas trop l’avenir, je le vois au Genoa, où j’ai encore quelques années de contrat. Dans le futur, on ne peut pas savoir, dans le foot tout peut changer très vite ». Et la France dans tout ça ? En bon supporter du PSG, le central assure suivre assidûment la Ligue 1, et confie qu’il aimerait y jouer un jour. « Je ne le cache pas, c’est normal. Si ça arrive tant mieux, sinon tant pis. » En revanche, aucun regret quant au fait de ne pas être reconnu dans son pays. « Je n’ai jamais regardé ça, j’ai toujours tracé ma route, je ne cherche pas à être reconnu, juste à faire mon travail. Là j’en récolte les fruits. Mais la reconnaissance de tous, ce n’est pas ça que je cherche ». Cependant, ce pourrait n’être qu’une question de temps. Gênes l’éclaire de sa lanterne.

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