Que devient Fabrizio Miccoli ?

Par Alexandre Pauwels
4 min.
Lecce Fabrizio Miccoli @Maxppp

Il était le symbole d'un Palerme qui après 9 saisons de Serie A, a été rétrogradé au terme de la saison dernière en seconde division. Qu'est donc devenu Fabrizio Miccoli ?

« Ce soir, je suis ici en tant que capitaine de Palerme. Ce brassard, je l'ai toujours porté avec honneur. Je suis ici pour remercier les tifosi, le club, les coachs, mes coéquipiers. Tous m'ont soutenu. Il y a eu tant de satisfactions, durant toutes ces années. Je remercie ma famille, qui m'est toujours restée proche et qui m'a permis et convaincu de rester ici. Sur mon futur, je n'ai encore rien décidé. Mais si je pars, ce sera seulement pour le foot, pas pour autre chose. Avec cette histoire, j'ai créé des désagréments à beaucoup de monde, y compris à ma famille. Je le regrette. J'ai toujours voulu être un homme ordinaire, et me fondre dans la ville. » En mai dernier, au terme de sa sixième saison en rosanero, Fabrizio Miccoli saluait Palerme. Non pas pour une éventuelle ambition de rester en Serie A, alors que son club était sous le choc de la relégation. Mais simplement du fait qu'il arrivait au terme d'un bail que le président Zamparini n'avait aucune intention de prolonger. Et il avait beau s'en défendre, mais l'attaquant de poche n'était également plus en odeur de sainteté du côté de la capitale sicilienne.

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Comme la triste fin d'une véritable histoire d'amour, débutée à l'été 2007. De retour au pays d'un prêt fructueux au Benfica, Miccoli, propriété de la Juventus – où il avait enchaîné les brouilles avec la dirigeance et notamment Moggi –, s'engageait alors avec les Palermitains. Six ans plus tard, il est le meilleur buteur de l'histoire du club avec 81 réalisations inscrites en 179 apparitions. Idole absolue de la Favorita, Miccoli a participé activement aux plus grands succès de Palermo au plus haut niveau, que ce soit lors de cette saison 2009/2010 achevée aux portes de la Ligue des Champions, où la campagne suivant l'ayant vu perdre une finale de Coupe d'Italie. Grandeur et décadence, il terminera donc son aventure sicilienne par une rétrogradation et une rocambolesque affaire judiciaire. Placé sous la surveillance des carabinieri du fait de ses relations douteuses avec des fils de mafiosi en cavale, Miccoli sera sous le coup de deux enquêtes, entre une intrusion illégale au système informatique d’un opérateur – il fut soupçonné de s'être procuré 4 cartes sim neuves pour les transmettre à des membres de la malavita, affaire classée depuis – et extorsion. Une phrase insultante envers le symbole de la lutte antimafia Giovanni Falcone, tirée de l'une des conversations téléphoniques enregistrées par les autorités, vaudra plus cher que les soupçons. Sous le feu des critiques, le joueur, malgré ses excuses publiques en larmes, a donc dû quitter ce qui était devenu son île.

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Et pour rebondir, il n'a pas choisi un nouveau pensionnaire de Serie A, ce que son niveau pouvait lui permettre. Non, Miccoli a rallié un pensionnaire de Lega Pro, le troisième échelon italien, en l'occurrence Lecce. Le choix pourrait surprendre. À ceci près que Miccoli est originaire de ce coin précis des Pouilles. Natif de Nardò, ville située à 30 km de la « Florence du Sud », l'attaquant a toujours été lié à sa ville. Au point de la tatouer sur sa peau, au point d'y revenir à chaque moment de temps libre, au point de supporter l'US Lecce. Pour se rendre compte de cet amour, il faut se remémorer les propos de son ancien coach à Palerme Delio Rossi, lequel avait déclaré à So Foot que Miccoli « regardait toujours le calendrier de Lecce avant celui de son club », ou encore que lorsque son attaquant devait affronter son club de cœur, « je l'alignais parce qu'il était notre capitaine, mais sur la pelouse il ne foutait rien. » Un jour d'opposition face aux Giallorossi, il refusa de tirer un pénalty. Un autre, il versa des larmes après un but inscrit sur coup-franc, et à la suite duquel il a directement demandé son remplacement. Au vrai, il l'avait toujours clamé, Fabrizio Miccoli avait toujours rêvé de jouer pour son Lecce.

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Il a donc dû attendre ses 34 ans pour voir son rêve exaucé. Déjà symbole de la ville, le Romario del Salento n'a pas tardé à hériter du brassard, et d'un statut de franchise player. Que ce soit dans un début de saison poussif ou une période faste, l'attaquant a toujours répondu présent, ce qui se ressent dans ses statistiques, lui qui a marqué à 10 reprises en 20 apparitions. C'est donc en luttant pour une promotion en Serie B (le club est 3e de sa poule, place qualificative pour les playoffs), que Miccoli arrive au crépuscule de sa carrière. Une carrière qui n'est absolument pas le reflet de son talent. La faute à une certaine malchance, à ses convictions... et à l'amour, donc.

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