La sortie forte d’Olivier Dacourt sur le cas Maignan

Par Antonin Courchay
2 min.
Mike Maignan avec l'AC Milan @Maxppp

C’est un incident qui ne devrait plus avoir lieu dans les stades. Après les insultes racistes reçues par Mike Maignan face à l’Udinese, l’ancien joueur Olivier Dacourt, qui a joué six saisons en Italie et co-auteur du documentaire «Je ne suis pas un singe» paru en janvier 2019 exprime son désarroi face à la situation. «On est pratiquement cinq ans après (le documentaire). Que s’est-il passé ? Rien. Peu importe qu’on en parle, qu’on condamne… Alors on va en parler quelques jours, pendant quarante-huit ou soixante-douze heures, dire que le racisme est épouvantable, et après ça va retomber. On va se retrouver dans six mois au prochain incident, à redire la même chose. On se croirait dans la chanson de Dalida : paroles et paroles et paroles… Sauf que les mots aujourd’hui, je n’en ai plus», a-t-il lâché lors d’un entretien accordé au journal Le Parisien. Il a également dénoncé le racisme en Italie de manière générale.

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«En Italie, le contexte est particulier. Le parti politique au pouvoir est d’extrême droite, avec toutes les idées qui vont avec. Ce n’est pas très étonnant. Les supporters italiens ne peuvent plus avoir peur puisque les sanctions ne risquent pas de tomber. Ils peuvent aller au stade et faire n’importe quoi puisque de toute façon, ce qu’ils pensent, c’est ce que pense aussi la femme à la tête du pays», a pointé du doigt Dacourt, avant d’évoquer ce même fléau en France. «C’est le même problème partout. En France, on aime bien pointer du doigt et regarder ailleurs. Dans certains stades, on entend les mêmes cris, les mêmes chants. Le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme… C’est le même combat. Il suffit de voir les saluts nazis dans les tribunes à Lyon. De voir nos joueurs français réagir et condamner, c’est déjà positif. Ne pas s’exprimer ou s’opposer c’est y prendre part. Mais ce n’est pas suffisant. Condamner, c’est bien, sanctionner, c’est mieux.» Ainsi, Olivier Dacourt réclame des sanctions fortes, à l’instar de ce que l’Angleterre a fait. «L’exemple à prendre, c’est l’Angleterre et leur tolérance zéro. Il y a des interdictions de stade très longues, sur une dizaine d’années. Ça a calmé tous les supporters et viré ceux qu’on ne voulait pas voir dans un stade», a-t-il ajouté. Inquiet, l’ancien joueur de l’AS Roma ou de l’Inter Milan se demande «quel stade allons-nous laisser à nos enfants».

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