OM : le malaise enfle autour d’Azzedine Ounahi !

Par Chemssdine Belgacem
5 min.
Azzedine Ounahi  avec l'OM @Maxppp

Alors que l’OM réalise un début de saison mitigé, Marcelino commence à être décrié par de nombreux supporters phocéens. L’un des griefs autour du technicien espagnol ? Sa mauvaise gestion d’Azzedine Ounahi qui suscite l’incompréhension générale…

Décidément, être l’entraîneur de l’Olympique de Marseille est un poste incomparable par rapport aux autres bancs de l’élite. Animés par une ferveur populaire, les supporters du seul club français à avoir soulevé la Ligue des Champions sont intransigeants avec leurs entraîneurs. Alors que même son prédécesseur Igor Tudor n’a pas su faire l’unanimité avec son jeu basé sur une sorte de désordre organisé, qui a souvent ébloui mais parfois montré ses limites, Marcelino traverse déjà une passe compliquée. Nommé sur le banc olympien le 23 juin dernier, l’ancien coach de Valence n’était pas le plan A de la direction marseillaise au début de leurs recherches pour remplacer Tudor. En effet, Marcelo Gallardo était le chouchou des décideurs phocéens. Malgré tout, apprécié suite à sa collaboration dans le sud de l’Espagne avec Pablo Longoria, ce dernier a décidé de miser sur lui.

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Un 4-4-2 qui ne fait pas les affaires du milieu marocain

Un choix qui a dû mal, pour le moment, à se montrer payant. Malgré un mercato ambitieux à l’issue duquel l’OM est parvenu à attirer pléthore de grands noms (Ismaïla Sarr, Pierre-Emerick Aubameyang, Renan Lodi, Geoffrey Kondogbia ou encore Joaquin Correa), l’écurie marseillaise s’est ratée en beauté lors du 3e tour préliminaire de Ligue des Champions face au Panathinaïkos et réalise un début de saison brinquebalant en Ligue 1, pointant à une troisième place antinomique par rapport aux contenus des matches. Capable, sur le papier, de regarder le PSG et l’AS Monaco droit dans les yeux, le club des Bouches-du-Rhône déçoit sur le pré. Et comme souvent dans le contexte tumultueux et parfois kafkaïen de l’OM, un coupable est souvent désigné lors de ces crises ou zones de turbulences.

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Forcément, c’est le nouvel entraîneur qui en fait les frais. Différent de ses prédécesseurs Tudor et Sampaoli pour leur caractère volcanique, Marcelino l’est également par son système de jeu. Tandis que l’Argentin avait recours à un système assez mouvant, le Croate était féru de son 3-4-2-1 fétiche. L’Espagnol, lui, ne déroge pas à son 4-4-2. Un système qui ne correspond pas forcément à tous ses joueurs. Alors qu’Ismaïla Sarr sied parfaitement à ce dispositif, Azzedine Ounahi en pâtit. Débusqué contre 10 millions d’euros en provenance d’Angers l’hiver dernier au sortir d’une Coupe du monde idyllique collectivement et individuellement avec le Maroc, Ounahi ne semble déjà plus rentrer dans les plans de Marcelino.

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Pour se dédouaner, ce dernier avait justifié, en conférence de presse, la mise au ban de son numéro 8 par un manque d’investissement : «Ounahi est un joueur de plus de l’effectif. On va l’utiliser et on l’a déjà utilisé. Moi je dois choisir des joueurs et lui doit continuer à faire des efforts à l’entrainement chaque jour pour convaincre qu’il peut être un joueur de plus à utiliser.» Titularisé en qualité de milieu gauche lors des trois premières rencontres officielles de l’OM cette saison, le droitier de 23 ans a été moyen malgré un but somptueux face à Reims (2-1). Depuis, le bilan du joueur passé par l’Académie Mohammed VI est simple : il n’a plus joué à l’OM depuis le 15 août. Une éternité.

La gestion d’Ounahi frustre les observateurs et mettent le doute sur son avenir

Un bilan insoutenable pour le joueur et les fans de l’OM qui avaient placés énormément d’espoirs suite à sa venue sur la Canebière en janvier dernier. Forcément, quand un joueur est utilisé à un poste qui ne lui correspond pas, il est difficile pour lui de s’exprimer à sa juste valeur. Alors qu’il avait explosé à Angers puis aux yeux du monde avec le Maroc en tant que relayeur dans un 4-3-3, Ounahi ne peut pas s’improviser milieu gauche du jour au lendemain. Surtout qu’en parallèle, le natif de Casablanca continue de rayonner avec les Lions de l’Atlas comme le démontre sa performance aboutie, ponctuée par un but, contre le Burkina Faso mardi dernier (1-0). Néanmoins, dans tout ce marasme, le joueur de 23 ans peut compter sur le soutien de la vox populi.

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Alors que Mehdi Benatia s’était fendu d’un tweet faisant comprendre son incompréhension envers la gestion d’Ounahi, Adil Rami s’était également indigné face à cette forme de boycott que subit ce dernier. Au micro de Prime Vidéo, l’ancien de l’OM avait d’ailleurs, à juste titre, relevé que sa créativité aurait clairement apporté un plus aux pensionnaires du Vélodrome ce dimanche contre Toulouse : «Pour mettre un tout petit peu de folie au Vélodrome, il faut des joueurs qui prennent des risques. Mais le problème, c’est que ces joueurs-là sont sur le banc. Je pense à Ounahi. Je ne sais pas ce qui se passe avec lui mais c’est un joueur qui mérite de jouer de par ses qualités.»

Incompatible avec le système Marcelino et mésestimé par ce dernier à Marseille, Azzedine Ounahi pourrait alors penser à aller voir ailleurs. Sollicité par des clubs prestigieux d’Angleterre et d’Espagne cet été, l’international marocain (19 sélections, 3 buts) suscite forcément la curiosité alors que son profil pourrait plaire à de nombreuses formations. De là à aller voir ailleurs dès cet hiver ? Alors que Pablo Longoria n’hésite pas à recruter en masse et, in fine, de libérer une flopée de joueurs, personne ne devrait ainsi retenir l’intéressé s’il souhaitait quitter les bords de la Méditerranée dans les prochains mois. Il ne resterait alors plus que le goût amer d’un rendez-vous manqué entre Ounahi et l’OM.

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