Il n’a pas disputé le moindre match pro, mais il est déjà considéré comme l’une des futures étoiles du football mondial. Hachim Mastour, pas encore 16 ans, est un gamin talentueux. Il suffit d’un passage sur Youtube pour s’en convaincre, et attendre dès lors avec impatience ses grands débuts sous le maillot du Milan AC, dont il a intégré récemment l’effectif pro. Un passage chez les grands qui a eu le mérite de le remettre en lumière, tout en suscitant les interrogations. Outre les intentions des Rossoneri, qui se sont offert là un coup de pub positif en temps de crise sportive, ce sont les capacités de l’intéressé à percer qui intriguent, et la peur de voir les étapes être grillées bien trop vite. Mais s’il faut du bagage pour résister à la pression, Mastour peut toujours se rassurer : avec une histoire riche en rebondissements et coups de théâtre, le jeune homme est habitué à l’agitation. La preuve en cinq points.

1 - Disputé par les clubs dès l’âge de 8 ans…

Natif de Reggio Emilia, Hachim Mastour a débuté avec un club de sa ville, l’US Reggio Calcio, club affilié à l’Inter Milan. Mais l’autre écurie locale, la Reggiana, a vite manifesté son intérêt pour le récupérer… alors qu’il n’avait que 8 ans. C’est quatre ans plus tard, après des saisons dantesques avec les jeunes de ce dernier club, que l’avenir de l’adolescent est discuté en haut lieu. Manchester City a été le premier à draguer son entourage, mais les parents de Mastour n’ont pas senti le voyage dans le Nord de l’Angleterre et redouté le changement de vie trop brutal. La Juventus a également pris contact, mais c’est un club milanais qui s’est montré plus intéressé encore. Et ce club n’est pas le Milan AC.

2 - Hachim Mastour a porté un autre maillot milanais…

C’est en effet l’Inter Milan qui a voulu s’octroyer la pépite en premier lieu, alors qu’elle n’avait encore que 12 ans. Les Nerazzurri pensaient avoir bouclé l’affaire, en s’entendant avec la Reggiana et le jeune homme, convié plusieurs fois à Interello et ayant même participé à un tournoi de jeunes à Rome sous leur tunique. Seulement, la réglementation lui interdisant tout transfert de joueurs âgés de moins de 14 ans, l’Inter a dû patienter. Et le fait d’avoir choyé le talent pendant deux ans n’aura finalement pas suffi : l’insertion du rival le Milan AC dans le dossier a tout bouleversé. Présentant des garanties économiques adéquates, les Rossoneri ont finalement raflé la mise. La décision revenait à la famille de Mastour, qui a opté pour le Milan plutôt que l’Inter. Un derby della Madonnina pour un bambin de 14 ans, du jamais vu… Tout comme la somme déboursée pour s’attacher ses services, un demi-million d’euros.

3 - Il a choisi la sélection italienne…

Si les clubs se sont toujours arraché Mastour, le jeune milieu offensif a également fait l’objet d’un combat de sélections. Né en Italie de parents marocains, il avait le choix, et il a opté pour la Squadra Azzurra, disant se sentir pleinement Italien. Après avoir porté le maillot azzurro chez les U15, il joue actuellement pour les U16, et rêverait donc de revêtir celui de la Nazionale A. Mais en matière d’équipe nationale, le changement est toujours possible…

4 - Il attire les sponsors…

Personne ou presque n’a vu Hachim Mastour disputer l’intégralité d’un match, mais tout amateur de football a pu goûter à ses skills sur le web. Du simple amateur de ballon rond et beaux gestes, jusqu’aux sponsors en tout genre, qui ont flairé le bon filon. Phénomène du foot avant ses débuts pro, Mastour a déjà pris deux engagements. En 2013, il a signé un bail de 10 ans (!) en faveur de Nike, et est également sous contrat avec la marque Red Bull, qui lui a notamment permis de se confronter à l’une de ses modèles, Neymar, dans le cadre d’un spot qui a, comme toujours, bien fonctionné (près de 2,5 M de visionnages sur Youtube). Le joueur lui-même entretient son image sur le net, entre un blog très fréquenté, une page Facebook comptant près de 450 000 fans , et 46 000 followers sur Twitter.

5 - Il rêve de jouer…

Si Mastour dit s’inspirer de Neymar, son idole est Lionel Messi. Les médias, eux, tendent à le présenter comme un Cristiano 2.0, voire même à un Zidane. Il est rarissime qu’un jeune de son âge suscite autant de comparatifs prestigieux. Au-delà de ces éléments, il convient de préciser que son réel poste est celui de milieu offensif ou neuf et demi, positions où il peut faire parler au mieux sa technique. Quant à ses rêves personnels, le jeune talent avouait il y a peu à Sky qu’il visait le Ballon d’Or, et que son club de cœur était… le Real Madrid. À lui de jouer, désormais, pour atteindre ses ambitions, et surtout, justifier les superlatifs.