Entretien avec… Sébastien Bassong : « Ben Arfa est un génie »

Par Aurélien Léger-Moëc
8 min.

Sébastien Bassong connaît une trajectoire linéaire et intéressante. Formé à l'INF Clairefontaine avec la génération Ben Arfa, il a rejoint Metz en 2005-2006. Avec le club lorrain, il découvrira la Ligue 1, mais aussi la Ligue 2 et va faire parler son physique impressionnant (1m87, 83 kg). Un physique bâti pour l'Angleterre. Cela tombe bien, car en 2008 ; lorsque Metz tombe à nouveau en seconde division, Newcastle fait appel au jeune Bassong. Une opportunité qu'il saisira sans sourciller comme il nous le confie. Aujourd'hui, ce défenseur central s'est imposé au sein de l'armada des Magpies et suscite notamment l'intérêt d'Arsenal (en savoir plus). Pour Footmercato, il revient sur tous ces sujets.

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Footmercato : On parle beaucoup de l'intérêt d'Arsenal vous concernant en ce moment...

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Sébastien Bassong : Oui, j'ai suivi un petit peu. Mais je n'ai pas de nouvelles à ce sujet. Cela ne reste que des choses parues dans la presse.

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FM : Rappelez-nous les étapes importantes de votre carrière.

SB : Je suis passé par l'INF Clairefontaine. C'était un bon début, de belles années. Cela m'a beaucoup aidé. Je suis parti à Metz au centre de formation, je suis passé pro et j'y ai passé trois années. À l'INF, beaucoup de clubs s'intéressent aux jeunes. J'étais dans la génération 86, celle qui est passée à la télé, dans « À la Clairefontaine », avec Diaby et Ben Arfa.

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FM : Gardez-vous contact avec cette bande ?

SB : Oui, on est une petite famille entre nous. Quand on sort de là-bas, on ne peut pas garder contact avec tout le monde. Mais j'ai la plupart d'entre eux au téléphone, on se tient au courant.

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FM : Et l'évolution de la carrière de chacun d'entre eux est plutôt bonne...

SB : Oui, on est assez fier de nous. On a une progression satisfaisante. Cela fait plaisir. C'est une fierté pour nous et à l'INF.

Le départ à Newcastle

FM : En 2008, quand Newcastle s'est manifesté, vouliez-vous absolument quitter le club ou étiez-vous prêt à poursuivre avec Metz en Ligue 2 ?

SB : Non, j'étais arrivé à un point où il fallait que je change. J'étais dans un cocon à Metz et il me fallait un nouveau challenge. J'avais besoin de découvrir autre chose. Même les dirigeants étaient conscients qu'il fallait que je change de club pour ma progression. C'est pour ça que j'ai décidé de partir de Metz.

FM : Comment s'est déclaré l'intérêt de Newcastle ?

SB : Mon agent était en contact avec Kevin Keegan (ndlr : l'entraîneur d'alors). Ils ont commencé à discuter, on était en période de transferts. Keegan a dit qu'il m'avait déjà vu jouer et qu'il aimerait bien que je vienne faire quelques jours à Newcastle pourvoir comment je pourrais m'adapter à l'équipe et pour me revoir encore un peu puisqu'il n'était pas sûr. Mon agent avait peur que cela me gêne. Mais non, ce n'était pas comme si j'allais faire un essai dans un petit club. C'est comme ça que je suis parti là-bas. J'ai passé quelques jours avec eux et cela s'est bien passé. On connaît la suite.

FM : Vous ont-ils proposé un contrat rapidement ?

SB : J'y suis parti 5 jours et à la fin ils m'ont proposé un contrat. Ensuite, il y a eu des négociations, tout le protocole habituel. Et on s'est mis d'accord.

FM : Comment s'est déroulée votre adaptation ?

SB : Ça s'est plutôt bien passé. On m'a beaucoup aidé. Habib (Beye) et Charles (N'Zogbia) m'ont beaucoup aidé. Charles était là depuis 4 ans donc il connaissait bien la maison. Ils m'ont dit ce qu'il fallait faire et ne pas faire. Ils m'ont été d'une grande aide. Si je me suis si vite adapté à Newcastle et au championnat anglais, ils y sont pour quelque chose aussi.

FM : Et avec le reste de l'équipe ?

SB : Oui, ils ont été cool. Ils m'ont mis dans les meilleures dispositions, ils ont fait les choses bien.

Une adaptation rapide

FM : Pensiez-vous vous imposer aussi vite dans cette équipe ?

SB : Quand je suis arrivé, Keegan m'a dit que ça pouvait arriver très vite comme ça peut prendre du temps. À la base, je ne partais pas comme titulaire ou comme la grosse recrue estivale. Après, moi j'ai toujours cru en moi, je savais très bien que si je travaillais j'aurais ma chance. Et j'ai su la saisir. C'est bien pour moi.

FM : Comment jugez-vous la Premier League ?

SB : Il y a plus d'engagement, les arbitres laissent beaucoup plus jouer. Ça va plus vite, c'est du football total. Cela m'a tout de suite plu. Depuis tout petit, je regardais la Premier League et ça m'a toujours attiré. Alors, je prends beaucoup de plaisir à y jouer aujourd'hui.

FM : Comment expliquez-vous la mauvaise saison de Newcastle ?

SB : Si on savait ce qui ne marche pas, on y aurait remédié très rapidement. Newcastle est un club assez instable depuis quelques années. Quand on aura retrouvé une certaine stabilité au niveau du club, j'espère que cela se ressentira au niveau des résultats. Après, on a eu beaucoup de blessés. On n'a pas pu jouer avec la même équipe très souvent. Et donc dans la continuité, c'est difficile d'enchaîner les bons résultats. Il faut s'accrocher.

FM : Charles N'Zogbia est parti à cause de cette instabilité. Le comprenez-vous ?

SB : Oui, je pense que Charles était arrivé à un point où il devait voir ailleurs. Cela faisait un petit moment qu'il était là. Il avait ses raisons. Certaines personnes pourront comprendre, d'autres non. Je ne juge pas. J'espère qu'il a fait le bon choix.

FM : Il a été lassé des promesses non tenues de ses dirigeants, au niveau du recrutement et de l'ambition du club. Cela ne vous fait pas peur ?

SB : Pour l'instant, on ne peut pas comparer nos situations. Je viens d'arriver. Mon but est juste de m'imposer et de faire le plus grand nombre de matches possibles. Chaque chose en son temps.

FM : Newcastle est donc une étape avant de viser plus haut ?

SB : Vous savez, Newcastle est un club qui a amené beaucoup de joueurs au summum et qui peut toujours le faire. Il faut mettre les moyens et que les résultats sportifs suivent. C'est sûr que Newcastle ne fait pas partie du Big Four pour l'instant, mais il peut redevenir un club majeur. En ce qui concerne mon avenir personnel, on verra ça en temps et en heure.

Des rêves bien cachés

FM : Avez-vous un plan de carrière dans un coin de votre tête ?

SB : Peut-être dans un petit coin de ma tête alors...

FM : Cela vous amènerait où ?

SB : Chaque être humain a un rêve. Qu'on soit footballeur ou plombier, on a tous des rêves. Après il faut être réaliste et il ne faut pas brûler les étapes. Je ferais tout pour que mes rêves se réalisent.

FM : Où vous conduisent vos rêves alors ?

SB : Ah je n’en sais rien (rires).

FM : Est-ce que cela pourrait passer par un retour en Ligue 1 ?

SB : Pourquoi pas, je ne fermerai la porte à rien du tout. La Ligue 1, c'est le championnat qui m'a donné une chance. J'ai fait ma formation en France. Il ne faut pas cracher dans la soupe. La Ligue 1 est un bon championnat. Dans les années futures, pourquoi pas.

Paris, Owen et Ben Arfa

FM : Vous êtes nés à Paris. Êtes-vous supporter du PSG ?

SB : Oui !

FM : Donc rejoindre Paris pourrait être l'une de vos destinations rêvées, non ?

SB : (rires) C'est recherché tout ça ! Je suis un supporter du PG et j'espère qu'ils gagneront le championnat de France, c'est tout pour le moment.

FM : Un pronostic pour le PSG-OM ?

SB : Une victoire du PSG, 3-1.

FM : Revenons-en à Newcastle. Votre plus prestigieux coéquipier se nomme Michael Owen. Comment le trouvez-vous ?

SB : C'est quelqu'un d'assez simple. Devant le but, il m'impressionne. Et dans la vie, c'est quelqu'un de bien, il inspire le respect. Physiquement, il tient le coup. Ce n'est pas le monstre physique, mais c'est quelqu'un d'intelligent dans le jeu et il est toujours là au bon moment pour la mettre au fond.

FM : Parlons d'un autre joueur que vous connaissez bien, Hatem Ben Arfa. Pensez-vous qu'il va exploser au plus haut niveau un jour ?

SB : Je n'ai jamais été surpris par Hatem. Je le connais depuis que je suis petit. Il a toujours été le même et cela restera le même. Fooballistiquement, pour moi, Hatem est un génie. À lui d'exploiter tout ça. Je pense qu'il peut. Il a les qualités pour. Des joueurs comme lui, il n'y en a pas beaucoup. Cela prendra peut-être un peu de temps, mais il y arrivera. J'ai confiance en lui. C'est un bon pote à moi. Malgré tout ce qu'on peut dire sur lui, je pense qu'il mérite de réussir. S'il n'y arrive pas, c'est qu'il ne devait pas y arriver.

FM : Le supporter parisien que vous êtes va-t-il l'appeler pour le déstabiliser avant la rencontre ?

SB : (rires) Non, je vais le laisser faire son boulot. Au final, il perdra quand même le match. Qu'il soit en forme ou pas, il perdra le match.

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