L’OM explose à tous les étages !

Par Josué Cassé
6 min.
Les joueurs de l'OM @Maxppp

Accroché (1-1) sur la pelouse de Strasbourg dans le cadre de la 13e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille poursuit sa chute libre. Neuvième de Ligue 1 et d’ores et déjà relégué à 10 points de l’AS Monaco, troisième, le club phocéen nage en plein cauchemar. Des recrues estivales plus que décevantes au jeu proposé par les hommes de Gennaro Gattuso en passant par une direction régulièrement pointée du doigt ces dernières semaines, le mal est désormais profond.

L’inquiétude est réelle. Si le début de saison cataclysmique de l’Olympique Lyonnais a déchaîné les passions au cours des dernières semaines, la situation actuelle de l’Olympique de Marseille frôle, elle aussi, le néant. Englué à une triste neuvième place en Ligue 1 avec 14 petits points en 13 journées, les hommes de Gennaro Gattuso enchaînent les contre-performances et n’ont que pour seule éclaircie ce parcours séduisant en Ligue Europa. Un bilan famélique forcément jugé très insuffisant pour une formation habituée à jouer les premiers rôles sur la scène nationale. Tenu en échec (1-1) contre Strasbourg, samedi soir, l’OM ne se trouve d’ailleurs qu’à quatre petits points de Lorient, seizième et barragiste. Plus que les résultats (3 victoires, 5 nuls, 4 défaites et aucun succès lors des 4 dernières rencontres de L1), c’est tout un club qui suscite aujourd’hui de vives angoisses pour les supporters marseillais…

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L’OM est au ralenti !

Loin de la ferveur observée dans les travées de l’Orange Vélodrome la saison passée où les Marseillais avaient bouclé leur exercice 2022-2023 avec une belle troisième place et un collectif, globalement, attrayant, l’OM est, aujourd’hui, en chute libre. Après l’humiliation du 3e tour préliminaire de la Ligue des champions et une sortie de route prématurée face au Panathinaïkos, la formation phocéenne a depuis enchaîné les déconvenues. Incapable de se montrer dominant en championnat, le club fondé en 1899 s’est également illustré par une énorme instabilité institutionnelle. Ardemment critiqué par les supporters, notamment au regard du mercato estival et des choix effectués par les hautes sphères olympiennes, le président marseillais, Pablo Longoria, était ainsi tout proche de rendre son tablier. Une forte pression qui a, par ailleurs, entraîné le départ de plusieurs membres de l’organigramme phocéen, à commencer par Javier Ribalta ou encore Marcelino.

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Dans le flou et quelque peu sonnée par les événements de ce début de saison, la direction de l’OM a donc finalement décidé de remettre les clés du camion à un personnage réputé pour son caractère bien trempé et sa capacité à fédérer : Gennaro Gattuso. Oui mais voilà, si son arrivée dans la cité phocéenne avait coïncidé avec le retour d’une cohésion certaine dans le vestiaire, les choses virent désormais au fiasco. Trahi par des recrues estivales plus que décevantes (Sarr, Ndiaye, Lodi, Aubameyang…), des cadres chahutés et des blessures (Valentin Rongier absent pour plusieurs semaines), l’OM brille désormais par sa médiocrité. Apothéose de ce terrible constat ? La prestation réalisée par les Phocéens, samedi soir, au Stade de la Meinau contre Strasbourg. Face à une équipe jugée malade, les coéquipiers de Jordan Veretout n’ont prouvé qu’une chose : le mal est certainement plus profond dans le sud de la France qu’en Alsace. Trop friable défensivement, à l’image des replis défensifs défaillants observés contre le RCSA, mais surtout totalement amorphe offensivement, en témoigne le nouveau plat indigeste servi par les chefs cuisiniers Vitinha-Ndiaye-Correa-Harit, l’OM inquiète plus que jamais.

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Des recrues défaillantes, une direction critiquée, un futur alarmant !

Avec 13 petits buts marqués, le club olympien pointe ainsi à la 12e place des meilleures attaques du championnat (ex-aequo avec l’OGC Nice et Toulouse). Dans cette optique, si la presse pointe souvent du doigt le rendement insuffisant du duo Vitinha-Aubameyang, d’autres recrues marseillaises ne peuvent pas, non plus, échapper aux critiques. Impuissant contre Strasbourg et coupable d’un manque criant de mordant, Iliman Ndiaye n’a ainsi marqué qu’un petit but depuis son arrivée. Un son de cloche similaire au moment d’évoquer le fantomatique Joaquin Correa (0 but en 422 minutes disputées). Et que dire de Renan Lodi, souvent dépassé défensivement, ou encore d’Ismaïla Sarr, certes à la tête de 4 buts et 2 passes décisives mais lui aussi plus que décevant dans le jeu, notamment sur le plan technique. Dans ce marasme, difficile également pour Amine Harit de briller. Dans une position de numéro 10, qui ne semble pas lui convenir, l’international marocain (16 sélections) a ainsi rendu une nouvelle copie bien pâle face aux Strasbourgeois.

«La deuxième période, veuillez excuser mon langage, mais c’était de la merde, ce n’est pas possible. Quand mon équipe joue comme elle a joué en première période, j’aimerais qu’elle marque des buts, sinon il faut que j’aille voir le président et que je lui dise qu’il faut tout changer. On a rien fait en deuxième période, je suis très en colère, il n’y avait rien du tout. Je pense que c’était la pire période depuis que je suis arrivé. Il n’y a rien à garder, tout à jeter. On ne peut pas faire une première période de cette façon et jouer une deuxième période aussi pénible à regarder. J’assume complètement ma responsabilité», lâchait à ce titre Gennaro Gattuso, visiblement très marqué et agacé après la purge vécue. Et pour cause, si le technicien italien tente d’imprimer sa philosophie - prenant par ailleurs le temps de la détailler aux journalistes lors de conférences de presse ou de rencontres plus informelles - l’échec est, pour l’heure, criant. Depuis son arrivée sur la Canebière, l’ancien coach de Valence n’a d’ailleurs gagné qu’un seul match à la tête du club phocéen, pour 2 nuls et 3 défaites.

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Gattuso change de ton…

«Une dynamique préoccupante qui commence également à alarmer le vestiaire… C’est aussi à nous de mettre les éléments et les intentions pour respecter le projet. Si on a conscience de devoir gagner ces matches pour le top 4 ? Bah oui, si on n’en a pas conscience, c’est problématique mais la réalité est là. On n’a pas le temps de cogiter, c’est le moment de se remettre en question. On doit se regarder chacun dans la glace et venir avec d’autres intentions. Il n’y a pas 36 000 choses à dire, on va devoir travailler», déclarait, dans cette optique, Geoffrey Kondogbia après le nul concédé face aux Alsaciens. Sonné et orphelin de la moindre victoire en L1 depuis le 8 octobre dernier, l’OM va donc désormais devoir trouver les ressources nécessaires pour relever la tête au plus vite. «Je m’attends à une réaction de l’équipe, il faut savoir souffrir», ajoutait, à ce titre, Gattuso regrettant plus que jamais le «désastre» observé, samedi soir. Touché, le Transalpin - qui a également confié attendre une explication de ses protégés - a donc du pain sur la planche.

Classement live

À l’heure où le doute s’installe aussi bien sur le terrain qu’en dehors, l’OM va, en effet, devoir dépasser ses limites physiques et techniques des dernières semaines pour relever la tête. Un défi immense au regard des récentes sorties marseillaises mais plus qu’essentiel pour éviter de s’enliser dans une situation encore plus critique. Plus que des mots, ce sont désormais des actes qui sont attendus à l’Orange Vélodrome car si des ajustements pourront être effectués lors du prochain mercato hivernal, le club phocéen va bel et bien devoir avancer avec ses forces en présence. Après cela seulement, viendra le temps du bilan et certainement des conséquences. En attendant et pour légèrement sortir la tête de l’eau, les hommes de Gennaro Gattuso devront gérer au mieux la réception de l’Ajax Amsterdam, jeudi prochain, lors de la 5e journée de Ligue Europa. En cas de victoire, l’OM serait d’ailleurs quasiment assuré de rejoindre les 8es de finale de la compétition. Une nouvelle qui soulagerait forcément tout un club, aujourd’hui confronté à de très fortes turbulences…

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