Pologne : l'heure du réveil doit déjà sonner pour Paulo Sousa

Par Lucas Billard
4 min.
Paulo Sousa, le sélectionneur de la Pologne @Maxppp

La Pologne de Paulo Sousa va disputer son premier test post-Euro 2020 ce mercredi face à l'Angleterre, vice-championne d'Europe en titre, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. Un choc très attendu qui sera surveillé minutieusement, alors que la grogne à l'encontre du sélectionneur des Białe Orły grandit doucement mais sûrement au pays.

« La patience adoucit tout mal sans remèdes ». Cette citation que l'on doit à Horace illustre assez bien ce que vit la sélection polonaise, dotée de quelques individualités de grande qualité trop esseulées, depuis plusieurs années. La tendance actuelle sous la houlette de Paulo Sousa (51 ans) ne présage pour le moment d'ailleurs rien de bon. Alors que l'Euro 2016 réussit des Białe Orły (éliminations aux tirs au but contre le Portugal en quarts) avait parsemé le peuple d'espoir, les désillusions s'enchaînent depuis maintenant 3 ans.

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Lors de la Coupe du Monde 2018, la Pologne a déçu en terminant dernière d'une poule composée de la Colombie, du Japon et du Sénégal. Exit Adam Nawalka, place à Jerzy Brzeczek, qui avait permis aux Biało-Czerwoni de valider leur billet pour l'Euro 2020. Mais coup de théâtre, juste avant le championnat d'Europe des nations, le Polonais est remercié, a priori sur une décision motivée par la machine à buts Robert Lewandowski. C'est Paulo Sousa qui est appelé à la barre, en janvier dernier, pour reprendre le navire et éviter un naufrage national.

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Un Euro 2020 à oublier, un plan de jeu à trouver

Mais voilà, le bilan du technicien portugais laisse à désirer depuis sa prise de fonction : 3 victoires, 4 nuls et 3 défaites en 10 matchs. Avec une seule victoire lors de ses 4 premiers matchs avant l'Euro 2020 (contre Andorre), Paulo Sousa s'est présenté dans cette compétition avec de nombreuses questions sans réponses et un effectif affaibli (absence notamment d'Arek Milik et de Krzysztof Piątek sur blessure), sans oublier son choix remis en cause par la presse polonaise de laisser le jeune Sebastian Szymański (22 ans, Dynamo Moscou) à la maison.

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Sans véritable surprise, le miracle n'a pas eu lieu dans une poule pourtant abordable en compagnie de l'Espagne, la Suède et la Slovaquie. Là aussi, avec un petit point glané face à la Roja, la Pologne a fini cet Euro en dernière position de son groupe. Un véritable affront pour Robert Lewandowski et ses partenaires, qui n'a pas manqué de réveiller les critiques à l'encontre du sélectionneur national. Le fait que les Aigles Blancs n'aient pas de véritable identité, de plan de jeu clair et défini sur le terrain, figure notamment dans le viseur des médias locaux.

Une défense inquiétante

La défense polonaise a également été pointée du doigt à plus d'une reprise et pose question en Pologne. Depuis l'intronisation de Paulo Sousa à la tête de la sélection polonaise, son équipe a encaissé 16 buts. Une moyenne de 1,6 buts encaissés par match, soit le pire total si l'on compare à ses quatre prédécesseurs (0,83 pour Brzeczek ou encore 1,15 pour Nawalka). Si les Polonais ont remporté leurs deux rencontres post-Euro (4-1 contre l'Albanie puis 7-1 face à Saint-Marin), ils ont prolongé une série noire de 8 matchs en encaissant au moins un but toutes compétitions confondues. Une statistique loin d'être suffisante au haut niveau et face à des équipes plus huppées.

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Saint-Marin, 209ème et avant-dernière au classement FIFA, a réussi l'exploit de marquer contre la Pologne ce dimanche dans le groupe I des qualifications pour le Mondial 2022, même si la défense était assez expérimentale avec notamment Michał Helik et Kamil Piątkowski (fautif sur le but encaissé) qui ne disputaient là que leur 5ème match ensemble. Une chose qui n'était plus arrivée contre une nation du Top 50 au classement FIFA depuis le 11 octobre 2016, contre la Norvège. Pire encore, pendant près de 20 minutes lors du second acte de cette partie, les joueurs de Paulo Sousa ont semblé totalement démobilisés, comme paralysés face à des joueurs qui en étaient bien conscients et qui ne sont même pas passés loin d'inscrire un deuxième but au terme d'un long temps fort. Un fait qui n'a pas vraiment été digéré en Pologne, d'autant plus que la seconde période, après la sortie de Lewy à la pause, a globalement été décevante.

Une prestation rassurante contre les Three Lions pour enfin se lancer ?

Ce mercredi, les Blancs et Rouge accueillent l'Angleterre (20h45, à suivre en direct commenté sur FM), vice-championne d'Europe en titre. Les Three Lions restent invaincus dans ce groupe I et occupent, avec 5 points d'avance sur la Pologne, la première place. Il s'agira, à Varsovie, du premier test après pour Paulo Sousa et ses troupes après l'échec de l'Euro 2020. L'ancien entraîneur de Sunderland ou encore des Girondins de Bordeaux serait bien inspiré de pousser ses hommes à sortir le grand jeu face aux Anglais (17 buts en 5 matchs), avant que la patience de Cezary Kulesza, l'homme ayant succédé à Zbigniew Boniek à la présidence de la fédération polonaise de football (PZPN), tout comme celle des supporters polonais, n'arrive à saturation.

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