Barça - Atlético Madrid : les notes du match

On y est ! Aujourd’hui se disputait la « finale » du championnat de Liga entre le FC Barcelone et l’Atlético Madrid au Nou Camp. Après une saison pour le moins compliquée, le Barça a là une opportunité en or de s’adjuger le sacre national. Pour cela, il faut se défaire de l’Atlético Madrid, auteur d’un exercice tout bonnement excellent. Un nul suffit aux hommes de Diego Simeone pour être sacrés champion d’Espagne alors que le Barça n’a pas le droit à l 'erreur. Pour cet ultime rendez-vous, Tata Martino aligne son équipe type avec Alexis Sanchez en pointe, soutenu par Messi et Pedro. En face, de retour de blessure, Diego Costa est bien titulaire.

Et, alors que le Barça n’a jamais battu son adversaire du jour en Liga cette saison, ce sont les visiteurs qui rentrent dans la rencontre pied au plancher. Si les premières minutes sont à l’avantage des Colchoneros, le Barça ne tarde pas à mettre le pied sur le ballon et campe désormais dans le camp adverse. Et, alors que les débats sont plutôt équilibrés en ce début de partie, Diego Simeone doit faire face à deux énormes coups durs simultanés avec les sorties sur blessure de Diego Costa et Arda Turan. Un scénario catastrophe qui redonne de l’envie aux Catalans, plus percutants offensivement. Les Blaugranas combinent bien aux abords de la surface et Fabregas peut servir Messi dans la zone de vérité. Ce dernier remet involontairement pour Sanchez qui décoche subitement une frappe monumentale pour ouvrir le score (34e). 1-0, le Barça est virtuellement champion à ce moment du match et le Nou Camp est littéralement en transe.

Après la pause, l’Atlético part à l’attaque le couteau entre les dents et David Villa est tout près d’arracher l’égalisation mais sa tentative heurte le poteau de Pinto (46e). Dans la foulée, Godin délivre les siens d’une reprise de la tête surpuissante sur corner (49e). Simeone a semble-t-il trouvé les bons mots pour ses joueurs et c’est désormais son équipe qui donne le tempo de la rencontre. Martino lance alors Neymar à la place de Pedro. Le Barça croit bien reprendre l’avantage mais le but de Messi est refusé pour une position de hors jeu (64e). Le Barça met la pression mais la défense de Madrid tient le choc. Alves tente sa chance de loin (81e) mais Courtois veille au grain. Les minutes défilent et la tension augmente. Après trois minutes d’arrêts de jeu, l’arbitre siffle la fin de la rencontre. Score final 1-1, l’Atlético l’a fait et s’adjuge le titre national ! Chapeau.

Los campeones, sobre el césped del Calderón #LigaRojiblanca pic.twitter.com/9mGxVLDJZw

— Atlético de Madrid (@Atleti) 17 Mai 2014

L’homme du match : Diego Godin (7,5) : l’Uruguayen a été partout en cette fin d’après-midi au Camp Nou. Intraitable derrière, il a toujours été bien placé pour dégager le danger apporté par les Catalans. A coups de dégagements loin devant ou de relances placées, il a rassuré sa défense. C’est lui qui est à la tombée du corner pour placer sa tête, libre de tout marquage (48e).

FC Barcelone :

• Pinto (4) : hormis une superbe parade sur une frappe de Villa (46e), le gardien n°2 du Barça n’a pas été rassurant du tout pour sa défense, oubliant même régulièrement qu’il pouvait utiliser ses mains pour s’imposer devant ses adversaires. S’il a fait passer quelques sueurs froides à ses partenaires, il ne peut pas grand chose sur l’égalisation de Godin (49e).

• Dani Alves (7) : excellente prestation du latéral brésilien dans ce rendez-vous capital pour le Barça. Comme d’habitude, l’international auriverde a montré un visage très offensif, se montrant virevoltant sur son couloir et apportant moult solutions pour ses partenaires de l’attaque grâce notamment à des centres toujours bien dosés. Défensivement solide également, il s’est offert plusieurs interventions décisives pour éloigner le danger.

• Piqué (6,5) : dur sur l’homme dans les duels, le défenseur central espagnol a lui aussi livré une belle performance. Toujours bien placé pour contester les attaques madrilènes, il a bien souvent soulagé sa défense avec de bonnes interventions. En revanche, l’ancien mancunien a connu pas mal de déchet dans la relance.

• Mascherano (4,5) : après une première mi-temps excellente, durant laquelle il se sera montré intraitable, l’ancien joueur de Liverpool a connu une seconde période plus compliquée. En retard sur le marquage de Godin, il est à la faute sur l’égalisation de l’Atlético. Et, comme la plupart des partenaires aujourd’hui, il a été en mal de réussite dans ses transmissions.

• Adriano (6,5) : alors que l’enjeu du match était importantissime, le latéral brésilien a été l’un des seuls Catalans à véritablement surnager durant toute la rencontre, cherchant constamment à déstabiliser les lignes adverses grâce à des passes longues la plupart du temps très bien senties. Un engagement de tous les instants qui a causé des soucis aux Colchoneros de Simeone.

• Sergio Busquets (5) : d’ordinaire si important dans le dispositif du FC Barcelone, la sentinelle Busquets est passée à côté de son match. Face à un milieu de l’Atlético très compact et percutant, il a dû se contenter des tâches défensives dans l’entrejeu. Fébrile dans les duels, il a également manqué beaucoup de ses transmissions vers l’avant. Touché, il est remplacé par Song (57e).

• Cesc Fabregas (3,5) : match insipide de la part du milieu de terrain espagnol. Positionné très bas sur la pelouse, il a eu un mal fou à trouver son véritable rôle dans le système barcelonais, ne participant que très peu, voire pas du tout, aux offensives du Barça. S’il est à l’origine de l’ouverture du score de Sanchez, c’est bien là sa seule action positive de la rencontre, lui qui a connu énormément de déchet dans ses transmissions. Mieux en fin de rencontre, il n’a rien su faire cependant pour inverser la tendance de la rencontre.

• Iniesta (4,5) : bilan très mitigé pour la star espagnole durant cette rencontre. Beaucoup trop timoré dans l’entrejeu, il n’a pu exprimer toute sa créativité au milieu de terrain pour lancer ses attaquants. Une absence très préjudiciable pour les siens, incapable de produire du jeu quand son métronome n’est pas dans le bon tempo. A quelques semaines de la Coupe du Monde au Brésil, Iniesta avait sans doute déjà la tête à Rio.

• Alexis Sanchez (6,5) : préféré à Neymar pour débuter la rencontre, le Chilien n’a pas déçu. Fort d’un engagement de tous les instants, il s’est battu sur tous les ballons et aura beaucoup percuter dans la défense adverse, se procurant de belles occasions. Et que dire de son but magnifique, le 19e de la saison, pour mettre le Barça sur de bons rails (34e) ? Cependant, il a totalement disparu de la circulation après la pause… Dommage.

• Pedro (4) : aligné sur l’aile droite en attaque, Pedro s’est montré bien trop timoré pour inquiéter une défense madrilène bien regroupée. Trop stéréotypé dans ses choix, il n’a absolument pas créé le danger dans le camp adverse et aura manqué de spontanéité. Remplacé par Neymar (62e), qui ne s’est pas vraiment mis en évidence.

• Messi (3) : très attendu après l’annonce de sa prolongation de contrat et de sa revalorisation salariale plus que conséquente, le quadruple Ballon d’Or est passé totalement à côté de la finale du championnat. Absolument invisible, il a presque tout raté malgré un engagement louable dans les duels. Auteur d’erreurs techniques inhabituelles, il a, malgré lui, crispé le jeu du Barça, ses partenaires le cherchant constamment. Il sauve néanmoins son match en s’offrant une passe décisive (involontaire?) pour Sanchez sur l’ouverture du score. Insuffisant pour un joueur de son calibre.

Atlético Madrid :

• Courtois (5,5) : pas de gros problèmes pour le gardien de l’Atlético. Il a su être serein sur ses prises de balle. Notamment alerté en première mi-temps avec le tir d’Adriano (6e) et la tête d’Alexis (23e). D’ailleurs, le Belge ne peut pas grand chose sur le but de ce dernier (33e). A offert une belle claquette sur le tir lointain d’Alves (80e).

• Juanfran (5,5) : rien à dire pour l’Espagnol, hormis le fait qu’il n’a pas souvent apporté le danger offensivement. Même s’il a, à de nombreuses reprises, pris son couloir, il n’a pas forcément été décisif. Le jeu des Barcelonais se déployant davantage dans l’axe, il n’a pas eu de gros soucis en défense, sur son couloir droit. Globalement, il s’en est bien sorti face à Pedro, puis face à Neymar.

• Miranda (5,5) : le Brésilien a bien tenu la défense, même s’il a été un ton en-dessous par rapport à son partenaire de l’axe central. Il a gagné presque tous les duels qu’il avait à jouer, et n’a pas laissé beaucoup d’espace aux attaquants adverses, sachant être rugueux quand il le fallait.

• Godin (7,5) : voir ci-dessus.

• Filipe Luis (6) : le latéral a fait le travail. Prenant son couloir sans relâche, il a su, la plupart du temps, contrer les assauts d’Alexis Sanchez. En fin de match, il a multiplié les efforts pour préserver le résultat. D’un point de vue offensif, le Brésilien a tenté de varier le jeu des Colchoneros en essayant d’amener des centres ou des dédoublements avec Turan, puis avec Raul Garcia.

• Gabi (6,5) : l’Espagnol a été au cœur du jeu. Beaucoup de ballons sont passés par lui, et il a su donner le rythme de l’Atlético, sachant accélérer le jeu lorsque son équipe en avait besoin. Il a bien su combiner avec ses attaquants lors des actions où il se projetait vers l’avant. Placé devant la défense, il a bien su bloquer les intervalles.

• Tiago (5) : sans forcément faire un mauvais match, Tiago n’a pas eu le rendement qu’on lui connaît. Aligné aux côtés de Gabi, le Portugais n’a pas pesé sur le jeu de son équipe. Touchant moins de ballons qu’à l’accoutumée, l’ancien Lyonnais était trop peu présent dans l’entrejeu des Colchoneros. Insuffisant.

• Koke (7) : le milieu de 22 ans a abattu un travail considérable. En multipliant les efforts, il a amené un danger quasi-incessant sur la défense du FC Barcelone. Par ses débordements, il a souvent semé la pagaille. Très actif, il a participé à beaucoup de mouvements offensifs. En première mi-temps, celui qui était placé dans le couloir gauche a touché plus de 40 ballons.

• Arda Turan (non noté) : Touché après la blessure de Diego Costa (21e). Remplacé par Raul Garcia (5), qui n’a pas fait une belle entrée. L’Espagnol a souvent été brouillon, prenant quelques mauvaises décisions. Par ailleurs, le milieu de 27 ans a gagné trop peu de duels pour pouvoir être décisif pour son équipe.

• Villa (6) : sans être décisif, l’ancien Valencian s’est procuré des occasions et a posé des problèmes par ses déplacements et son activité offensive. Ce fut surtout le cas en seconde mi-temps. Privé de ballons en début de match, il a été trop discret. Mais il s’est rattrapé dès le retour des vestiaires, en décochant une frappe sublime en pivot qui s’échoua sur le poteau (45e). Manque de spontanéité sur l’action suivante (47e).

• Diego Costa (non noté) : blessé à la fin du premier quart d’heure (14e). Remplacé par Adrian (4,5), qui a effectué une entrée plutôt discrète. S’il est difficile d’entrer sur le terrain dans de telles conditions, il s’est montré trop discret tout au long de cette rencontre. Avec 31 ballons touchés, son activité fut assez réduite. Remplacé à son tour par Sosa (72e).