Equipe de France : Deschamps, des choix qui font débat

Si la bourde de Lloris a été le fait majeur ayant entraîné la défaite des Bleus en Suède (1-2), le capitaine de l'équipe de France ne porte pas seule la responsabilité de cette contreperformance. Les choix de Didier Deschamps sont également pointés du doigt.

Par Matthieu Margueritte
4 min.
France Maxppp
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A l'instar d'autres gardiens ayant commis l'irréparable, Huogo Lloris savait ce qui l'attendait au sortir de ce match perdu face à la Suède après son incroyable boulette. Capitaine des Bleus et recordman du nombre de sélections (89) pour un portier en équipe de France, le joueur de Tottenham est resté digne pour faire face aux médias et revenir sur ce triste fait de jeu. Cependant, au vu du contenu proposé par les hommes de Didier Deschamps, il serait bien évidemment trop facile et réducteur d'imputer à Lloris l'entière responsabilité de la défaite de Solna.

Car si l'ouverture du score exceptionnelle signée Olivier Giroud a illuminé le début de soirée des Bleus, la réalisation du Gunner a également été le seul coup d'éclat d'une équipe de France passable et souvent bien incapable de déstabiliser le bloc suédois bien compact. Interrogé en zone mixte à l'issue de la rencontre, Blaise Matuidi ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Si la France a perdu, c'est aussi et surtout parce qu'elle n'a pas su proposer un jeu capable de la mettre à l'abri du retour scandinave. «C’est un coup du sort, mais je ne retiens pas ça. Je retiens notre performance qui n’a pas été top. C’est dur, mais je pense au match en lui-même qui n’a pas été génial de notre. A partir de là, on peut être puni, ce qui a été le cas.»

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Des changements trop tardifs

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le Parisien a raison. Rien qu'en première période, hormis le but de Giroud, les Bleus ne se sont créés qu'une action franche, et ce, malgré les nombreux bons centres de Benjamin Mendy. Leader de l'attaque tricolore, Antoine Griezmann a d'ailleurs dû patienter la 53e minute avant de placer sa première banderille, une tête toutefois trop molle pour inquiéter le portier adverse. Tout un symbole. Dès lors, en prenant plus de recul, c'est plutôt vers Didier Deschamps que les regards risquent de se porter. En effet, le sélectionneur n'était certes pas sur le terrain, mais il avait néanmoins le pouvoir d'essayer de changer la donne. Ce qu'il n'a pas vraiment fait.

Très rapidement, les plans de DD étaient connus pour ce choc du groupe A. Sans surprise, le patron des Bleus avait décidé d'aligner un onze de départ composé de nombreux cadres (Lloris, Koscielny, Varane, Matuidi, Pogba, Payet, Griezmann et Giroud), des deux latéraux monégasques Mendy et Sidibé, mais surtout du revenant Moussa Sissoko. Et très vite, la décision de titulariser le coéquipier de Lloris à Tottenham s'est transformé en pari perdant. Aligné sur le côté droit de l'attaque, le meilleur joueur de la finale de l'Euro avait été préféré à la flèche du Borussia Dortmund Ousmane Dembélé. Seul souci, Sissoko n'a jamais été tranchant et trop absent des débats. Seul un centre intéressant pour Girezmann (53e) a été à signaler. Une prestation plus que mitigée qui ne l'a pas empêché pour autant de disputer l'intégralité de la rencontre.

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Dembélé et Kanté laissés sur la touche

Idem en ce qui concerne Dimitri Payet. Toujours aussi précieux sur coups de pied arrêtés, le Marseillais s'est trop vite éteint au fil des minutes. Incapable de faire des différences, il a aussi pêché au niveau du repli défensif. Sur le but égalisateur de Durmaz, il en est d'ailleurs spectateur. Une question se pose donc logiquement. Alors que Deschamps disposait sur son banc de touche de cartouches dont raffolent les plus grands clubs européens (Mbappé, Lemar, Dembélé, Kanté, Lacazette), pourquoi a-t-il attendu la 76e minute pour effectuer son premier changement ? Face à une équipe de France sans inspiration et peu percutante, pourquoi DD n'a-t-il pas lancé plus tôt ses attaquants supersoniques ? Sans parler d'un Dembélé même pas utilisé.

Enfin, alors que l'entrejeu manquait de tranchant à l'image d'un Matuidi présent à la récupération mais pas toujours inspiré dans la construction du jeu, pourquoi laisser celui que l'Angleterre a élu comme meilleur joueur de Premier League, N'Golo Kanté, sur la touche ? Autant de questions auxquelles Deschamps a tenté de répondre à l'issue de la rencontre. «L'idée, c'était d'apporter de la vitesse en fin de match. Quand Thomas (Lemar) et Kylian (M'Bappé) sont entrés, ils ont apporté du dynamisme. La Suède était fatiguée, elle reculait. Nous avons été beaucoup moins en difficulté en seconde période.» Mais si le choix de faire des deux Monégasques des supersubs se comprend, pas sûr que la décision de leur donner qu'un quart d'heure de jeu soit audible. Et aujourd'hui, force est de constater que l'équipe de France n'a peut-être pas fait tant de progrès que ça depuis sa finale de l'Euro. Pour preuve, sur les onze titulaires face au Portugal, huit étaient alignés au coup d'envoi à Solna (Lloris, Koscielny, Matuidi, Pogba, Payet, Sissoko, Griezmann, Giroud). Et au vu de la prestation des Bleus, notamment du secteur offensif, pas sûr que la hiérarchie établie par le sélectionneur tienne encore longtemps.

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