La Belgique s’indigne après les débordements du choc Standard - Anderlecht

Par Maxime Barbaud
5 min.
Anderlecht @Maxppp

La Belgique a connu un bien triste épisode hier soir. Lors du clasico Standard-Anderlecht, des supporters des Mauves, ulcérés par une crise de résultats historique, ont lancé à plusieurs reprises des fumigènes sur la pelouse, contraignant l'arbitre à stopper définitivement la rencontre. S'en sont suivi des affrontements avec des fans adverses et la police alors qu'Anderlecht devrait perdre la rencontre sur tapis vert.

Le football belge se réveille avec un sacré mal de crâne ce matin. La faute à son Clasico entre le Standard et Anderlecht qui ne s'est jamais terminé au terme du temps réglementaire. De nombreux débordements de la part des supporters des Mauves ont en effet contraint l'arbitre à stopper définitivement la rencontre. À l'image du match de Ligue 1 entre Dijon et Amiens, temporairement arrêté hier soir pour des cris racistes à l'encontre du capitaine amiénois Prince Gouano, la Belgique connaît elle aussi une triste affaire qui noircit son tableau.

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On jouait la 4e journée des play-offs du Championnat. Le Standard et Anderlecht se retrouvaient à nouveau pour un classique qui s'annonçait chaud bouillant. Non pas parce que les enjeux entre les deux équipes sont immenses, les Mauves vivant une saison décevante, se qualifiant de justesse pour la phase finale de Jupiler League, mais parce que des supporters bruxellois avaient tout prévu. Ils voulaient gâcher la rencontre pour manifester leur mécontentement. Certains cagoulés ont réussi à pénétrer dans Sclessin munis de fumigènes. Ils n'ont pas tardé à se faire voir.

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L'arbitre arrête la rencontre au bout de la 3e interruption

7e minute de jeu et première interruption. Après un but pour le Standard signé Alen Halilovic et finalement refusé par le VAR, des supporters des Mauves ont lancé leurs premiers fumigènes sur la pelouse. Le milieu de terrain d'Anderlecht Sven Kums est même allé leur parler pour leur demander de se calmer. Peine perdue. Le jeu reprenait après cinq minutes d’interruption, mais était à nouveau arrêté après l'ouverture du score de Razvan Marin sur coup-franc (22e), obligeant les pompiers à intervenir une seconde fois pour éteindre des débuts d'incendie sur la pelouse due aux nouveaux jets de fumigènes.

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L'arbitre renvoyait alors tout le monde au vestiaire pendant une dizaine de minutes. Le speaker lui prévenait le public que la rencontre serait définitivement arrêtée en cas de troisième interruption. C'est évidemment ce qui est arrivé. Second but des Rouches après la demi-heure de jeu, oeuvre de Mpoku sur penalty, engendrant également l'expulsion de Kara Mbodji et de nouveaux lancés de fumigènes sur le terrain. Cette fois-ci, M. Lambrechts mettait un terme définitif à la rencontre dès la 32e minute de jeu. D'après le règlement de la Pro League, Anderlecht va perdre 5-0 par forfait et écoper d'une amende de 50 000€.

Anderlecht va perdre 5-0 sur tapis vert

« Je suis extrêmement déçu. Ça me choque. On doit accepter de perdre. En 40 ans de foot, je n'ai jamais vu ça. Nous perdrons probablement le match 5-0, sans parler des conséquences supplémentaires. Peu importe, le foot sort perdant de ce qu'il s'est passé ce soir (vendredi) » a déclaré le directeur sportif bruxellois Michael Verschueren après le coup de sifflet final. La soirée du noyau dur des supporters d'Anderlecht elle se prolongeait par des affrontements avec certains fans du Standard, échangeant également fumigènes et pétards contre gaz lacrymogènes avec la police, et blessant au passage des stewards.

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D'autres bloquaient le départ du bus des joueurs d'Anderlecht, qui a fini par repartir avec une vitre cassée. Il n'a finalement pas pris la direction de Neerpede, le centre d'entraînement du club où les joueurs devaient récupérer leur voiture pour rentrer chez eux. Les membres du club ont décidé de dormir dans un hôtel tenu secret pour enfin regagner leur domicile en toute discrétion ce samedi. Ils ont bien fait puisqu'ils étaient attendus cette nuit à leur retour par des supporters mécontents.

Marc Couke accusé d'être le fossoyeur d'Anderlecht

«Autant je comprends votre insatisfaction au sujet de notre jeu et de nos résultats, autant je condamne ce comportement, a écrit Marc Couke, le président du club sur Twitter, qui n'était pas présent au stade hier soir pour cause de déplacement à l'étranger. Le football ce sont des rires quand on gagne et des larmes quand on perd, mais jamais des agressions. Mes excuses au nom du Sporting d'Anderlecht à tous les supporters de football et spécialement à ceux du RSCA.» Brillant par ses absences répétées au stade, c'est ce dernier qui est notamment la cible des critiques.

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Après avoir racheté le club il y a un an, la troisième fortune du pays est accusée incompétences par ses supporters, qui réclament son départ. Des «Coucke buiten!» (Couke Dehors !, ndlr) sont déjà descendus des tribunes du Constant Vanden Stock la semaine passée, après une défaite contre Anvers. Durant ce match des fans avaient déjà déployé une banderole qui en dit long sur l'état du club. «Vous avez brisé un record de 21 ans (sans défaite face à Bruges, une série qui s'est terminée le 4 avril dernier, ndlr). Il vous reste 8 matchs pour ne pas briser celui de 55 ans.» Il n'en reste maintenant que plus que six pour ne pas interrompre effectivement 55 ans de qualification en Coupe d'Europe de suite. Et c'est mal parti...

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