FC Barcelone - PSG : les notes du match
Paris a longtemps cru au miracle. Mais Paris peut se mordre les doigts. Les Rouge-et-Bleu concèdent finalement le nul au Camp Nou (1-1) et se font sortir par le Barça sans avoir perdu lors de ses quarts de finale.
De retour en Ligue des Champions, le PSG avait rendez-vous avec l’histoire face à l’équipe considérée comme étant la meilleure de tous les temps. Et pour ce match retour au Camp Nou, les Rouge-et-Bleu ont démarré les débats par une grosse frayeur dès la première minute en offrant à Xavi un coup franc à proximité de la surface de Sirigu. Une frayeur conjuguée à une perte de balle trop rapide qui semblait annoncer 45 premières minutes compliquées. Après ? Après, les Parisiens ont repris des couleurs. Mieux, par l’intermédiaire de Lavezzi, les hommes de Carlo Ancelotti se sont créés de nettes occasions de but (2e, 4e). Pas de temps morts en ce début de match.
En face, le Barça a comme attendu la possession du cuir, parvient à s’approcher facilement du but de Sirigu, mais c’est tout. Bousculé au milieu de terrain par un Verratti impérial dans la récupération et dans son jeu de passes, le club catalan ne cadre presque aucun tir et se montre très imprécis dans ses centres lorsqu’il tente de passer sur les côtés. Sur le banc, Messi trépigne d’impatience et se ronge les ongles. Une aubaine pour des Parisiens qui peuvent regretter un Lavezzi vendangeur (2e, 4e, 15e, 24e) et très maladroit, mais qui peuvent se réjouir de la prestation de Lucas. Virevoltant sur son aile droite, le Brésilien a été très recherché par ses partenaires car il a fait mal à chaque percée avant d’alerter Valdés à plusieurs reprises (14e, 19e, 28e). Au terme d’une première période époustouflante, Paris a fait preuve d’une certaine maîtrise même si son inefficacité face au but laissait un goût amer.
Une saveur d’inachevé très vite effacée par Javier Pastore. Déjà buteur à Mestalla, l’Argentin remet ça après un magnifique enchaînement parti de Verratti en passant par Ibra. Lancé par le Suédois, El Flaco file au but et s’en va battre Valdés d’une frape croisée du gauche (0-1, 50e). Le PSG est tout proche du Graal. Le Barça envoie Messi s’échauffer. Promis à une fin de match dans une ambiance infernale, Paris étonne par une capacité à résister aux assauts (stériles) adverses et surtout à ressortir le ballon à l’aide d’une précision chirurgicale malgré la pression catalane. Mieux, les hommes de la capitale continuent à se créer des actions franches. Ibra à la manette sur le côté gauche, Pastore manque de doubler la mise en dévissant face au but (58e) avant de retenter sa chance (67e).
Paris tient son exploit tandis que le Barça doute et que tout le Camp Nou réclame l’entrée de Messi. Vilanova ne se fait pas prier bien longtemps et lance son prodige qui va alors changer le cours du match. Après avoir eu chaud en deux minutes sur un tir d’Alves (62e) et une incursion d’Iniesta (64e), le PSG va flancher à vingt minutes du terme. Sur une impulsion de Messi plein axe, Villa hérite du cuir et sert Pedro en retrait. Ce dernier ne tremble pas et égalise (1-1, 71e). Paris est touché mais pousse pour arracher une victoire. Elle ne viendra pas. Mais ce soir, les Rouge-et-Bleu sont sortis avec des regrets (ils n’ont pas perdu dans leur double confrontation), mais ils ont prouvé qu’ils savaient tenir tête à la meilleure équipe de tous les temps. Et ça, ça promet. De son côté, le Barça enchaîne une sixième demi-finale de LdC consécutive. Impressionnant.
Homme du match : Lucas (7,5) : le Camp Nou a peut-être la Pulga avec Messi, mais le PSG peut se réjouir d’avoir lui aussi un feu follet. Très en jambe, le Brésilien a été l’un des hommes les plus recherchés de son équipe. Grâce à sa capacité d’accélération, il a été très précieux pour un PSG très bon en contre et a fait mal à chacune de ses percées. Il s’est d’ailleurs créé plusieurs actions chaudes (14e, 19e, 28e). A noter qu’il a provoqué l’avertissement d’Adriano qui sera suspendu pour la demi-finale aller.
FC Barcelone :
Valdes (7) : à l’instar du match aller, Victor Valdes a réalisé une prestation de haute volée. Et si le Barça a obtenu son ticket pour les ½ finale, il peut remercier clairement son dernier rempart. Avec quatre arrêts déterminants en première période, il a écœuré Lucas (13e, 26e) et Lavezzi (22e). Toutefois, il ne peut rien sur l’ouverture du score de Pastore. À chacune de ses sorties, Valdes prouve qu'il fait bel et bien partie des meilleurs portiers européens.
Alba (5) : avec Lucas, il s’est livré à un gros duel tout au long du match. S’il a gagné le premier duel gagné au physique à la 12e suite à un déboulé du brésilien, il a ensuite connu bien plus de mal à contenir le brésilien qui avait des jambes de feu ce soir et qui a pris plus d’une fois le dessus. Et forcément, cela s’est ressenti sur son jeu offensif, quasiment inexistant.
Piqué (4) : hormis une belle intervention devant Lavezzi (3e), le défenseur barcelonais a été une fois encore en grande difficulté devant la vivacité des attaquants parisiens. Pire, il s’est montré dans l’incapacité de tenir la comparaison avec Alex de la tête sur coups de pied arrêtés. Une nouvelle soirée compliquée pour Piqué qui peut au moins se targuer d’être sûr de disputer les prochains matches avec l’hécatombe défensive subie par les Blaugrana.
Adriano (3) : absent depuis trois semaines, le Brésilien était bien malgré lui le choix défensif choisi pour épauler Piqué dans l’axe central de la défense catalane. Entre son manque d’automatisme avec Piqué et un manque de rythme, Adriano a vécu une soirée cauchemardesque. Logiquement averti après avoir découpé Lucas, auteur d’un magnifique slalom (41’), il a dû céder sa place au jeune Bartra après une blessure (61e). Le défenseur formé à la Masia a d'ailleurs réalisé une entrée solide.
Alves (5) : S’il avait été l’un des hommes clés du Barça au match aller, le blond peroxydé a connu une soirée moins merveilleuse. Incapable d’apporter le danger offensivement, le latéral droit brésilien a eu beaucoup de mal devant un Javier Pastore très inspiré ce soir. Galvanisé par l’égalisation de son équipe, il a terminé bien mieux la rencontre comme sur ce petit pont réussi sur Maxwell dans les arrêts de jeu du match.
Sergio Busquets (4) : trop lent, il a clairement manqué de vivacité et d’impact devant le milieu parisien. Résultat, de nombreux ballons perdus durant les 45 premières minutes. Un léger mieux en seconde période, mais ce soir encore, on n’a pas vu un grand Busquets, bien au contraire. Peut-être l’une des explications de la déroute barcelonaise.
Xavi (4) : si Xavi a fait passer un premier frisson au PSG en frappant un coup franc qui a frôlé le petit filet dès la première minute, le métronome du Barça a été méconnaissable ce soir. Dépassé par le milieu de terrain parisien, il n’a qu’un impact très mesuré sur les offensives barcelonaises malgré quelques tentatives pour trouver des angles de passes précises pour verticaliser le jeu. Du mieux en fin de match avec l’entrée de Lionel Messi. Mais pour un joueur du calibre de Xavi, c’était clairement insuffisant.
Iniesta (5) : comme souvent cette saison, le milieu catalan a tenté de guider son équipe vers la victoire. Mais hormis une tentative de lob de 40 mètres après une récupération du ballon (10e) et quelques percées dans la défense parisienne, le bilan d’Iniesta est bien maigre ce soir malgré un éclair en fin de match où il élimine deux joueurs parisiens dans la surface avant de décocher une frappe à côté du but de Sirigu (86e)
Fabregas (3) : s’il avait parfaitement remplacé Lionel Messi face à Majorque en étant impliqué sur les cinq buts du Barça, l’ancien Gunner a traversé le match tel une âme en peine. Incapable d’apporter de la percussion et du surnombre devant le but, il n’a pas réussi à se créer la moindre occasion franche, se contentant d'envoyer des frappes dans les tribunes. Remplacé par Lionel Messi (62e), qui a énormément apporté par sa percussion et qui a été à l’origine de l’égalisation de Pedro. Et dire qu’il était blessé…
Pedro (6) : beaucoup de mobilité en début de match, il a tenté de nombreux débordements sur le côté comme sur ce centre est repoussé par Sirigu (19e). De retour de blessure, il n’a pas eu sa puissance habituelle et a tourné sur courant alternatif ce soir. Mais ce diable de Pedro a remis le Barça sur de bons rails en offrant l’égalisation à son club. Heureusement pour Paris qu’il n’était pas à 100 %...
Villa (4) : légèrement plus en vue qu’au match aller (il était difficile de faire pire), Villa n’a pas toujours fait les bons choix offensifs. Résultat, plusieurs frappes complètement ratées et une influence sur le jeu très faible. À noter tout de même une passe décisive sur l’égalisation de Pedro. Remplacé par Alexandre Song (83e).
PSG :
Sirigu (6) : rapidement mis en alerte dès la première minute sur un coup franc de Xavi, l’Italien a vécu une soirée paradoxale. Certes le Barça s’est approché de sa surface, mais il n’a jamais eu à sortir de très gros arrêts. Bien aidé par ses défenseurs qui se sont jetés devant lui, l’ancien de Palerme n’a malheureusement pour lui rien pu faire sur le but de Pedro (71e).
Jallet (6,5) : défensivement, il a souvent été recherché par des Catalans passant plus facilement dans son dos. Mais le latéral parisien, s’il a affiché des quelques limites techniques, a plutôt bien tenu son rang grâce à une activité incessante. Nettement plus en difficulté en fin de match. Remplacé par Van der Wiel (88e).
Alex (7) : dangereux dans le jeu de tête sur corner, le Brésilien a livré une grosse prestation. Impérial sur les coups de pied arrêtés du Barça, il n’a pas hésité à faire don de son corps pour se jeter sur le ballon face à son but.
Silva (7) : auteur d’une glissade qui a provoqué un coup franc dangereux en faveur du Barça, O Mostro a ensuite corrigé le tir. Dans l’axe, il était tout simplement impossible de le passer. Sans parler de son habituelle qualité de relance très précieuse au moment de ressortir le cuir face à la pression adverse.
Maxwell (7) : offensivement, le Brésilien s’est très peu montré histoire de se concentrer face aux montées du duo Pedro-Alves. Une mission qu’il a d’ailleurs très bien remplie, Pedro ne s’étant jamais mis en réelle position de tir et Alves étant souvent obligé de centrer. Un cadeau pour les grands gabarits parisiens.
Lucas (7,5) : voir ci-dessus.
Verratti (7,5) : remplaçant à l’aller, l’Italien a démontré qu’il avait les épaules pour disputer un match d’une telle envergure. Outre une première faute ayant entraîné une grosse frayeur sur le but de Sirigu, le jeune milieu a tout simplement été étincelant. Il a perdu très peu de ballons avant d’offrir un récital avec son jeu de passes, notamment dans le jeu long. Remplacé par Beckham (83e).
Motta (7) : de retour de blessure, l’Italo-Brésilien a livré un match propre. Car s’il a été moins en vue que Verratti, il a très bien joué son rôle de sentinelle devant sa défense, bouchant parfaitement l’axe aux Catalans. A noter toutefois quelques lenteurs au moment de relancer en phases de contre.
Pastore (7) : si certains lui reprochent de choisir ses matches, l’Argentin risque encore de leur donner raison. Après Mestalla, Pastore a réalisé ce soir son deuxième plus gros match sous les couleurs parisiennes. Très présent dans le pressing, il a su distiller les ballons de contre. Auteur du but qui a permis au PSG de croire au miracle (50e) grâce à un bon service d’Ibra, il manque de doubler la mise à la 58e avant de retenter sa chance à la 67e. Il a également bien travaillé défensivement.
Lavezzi (4) : c’est la déception parisienne du soir. Oui, l’Argentin s’est démené et s’est offert dès la 4e minute une occasion de but. Mais si Paris sort ce soir, c’est en partie à cause de son inefficacité face au but sur qui ne l’a pas lâché du match (15e, 24e). Egalement brouillon et auteur de fautes de pied, il peut se mordre les doigts d’avoir signé ce sir l’un de ses plus mauvais matches sous les couleurs franciliennes. Remplacé par Gameiro (81e).
Ibrahimovic (6) : face au but, le Suédois ne s’est quasiment pas illustré, même par sa grande taille sur coup de pied arrêté. Mais ce soir, Ibra a surtout été bon dans son jeu collectif. Il a intercepté de nombreux ballons dans l’axe avant de délivrer quelques passes bien senties et qui ont amené de grosses situations de but (24e, 28e, 58e). Un travail qui a payé puisqu’il a été passeur décisif pour Pastore (50e).
En savoir plus sur