Mohamed Camara : «on va à la CAN au Maroc pour gagner !»
Évoluant sous les couleurs d’Al-Sadd depuis la saison dernière, Mohamed Camara s’éclate au Qatar. Cette nouvelle expérience, son passage à Monaco ou encore les ambitions du Mali lors de la prochaine CAN, le milieu de 25 ans s’est confié lors d’un entretien accordé à Foot Mercato.

Foot Mercato : Mohamed, ça fait un an que tu es au Qatar. Quel est ton ressenti sur ton expérience là-bas ?
Mohamed Camara : tout se passe bien, la vie est calme, le championnat est plaisant également. Je remercie le bon Dieu, tout se passe très bien au Qatar.
FM : pourquoi as-tu fait le choix de rejoindre le Qatar plutôt que de rejoindre un autre championnat européen par exemple ?
MC : je voulais aller dans un endroit où je pourrais bien pratiquer ma religion. Où je serais libre de faire ce que je veux dans ma religion. Al-Sadd, ce qu’ils m’ont proposé, ça m’a directement plu. Ce n’est pas seulement un pays islamique, mais le projet sportif m’a plu aussi. C’est pour ça que j’ai fait ce choix plutôt que d’aller ailleurs en Europe, que ce soit en Angleterre, en Allemagne, en Espagne. J’ai refusé tout ça pour venir ici.
« Le championnat qatari se développe énormément »
FM : quel est ton regard sur le niveau de compétitivité qu’il y a au Qatar ?
MC : le championnat d’ici, c’est un championnat qui reste néanmoins tactique et physique. Ça demande de grandes aptitudes physiques aussi. On peut dire que tous les joueurs courent ici. En France, ce que je ne faisais pas, je le fais ici. Parce qu’il faut courir pour les autres aussi.
FM : quelles sont les grandes différences entre le Qatar et la France ?
MC : quand même, c’est un championnat un peu physique, mais pas au même niveau que la France. Parce que la France, il y a beaucoup de bons clubs, il y a plusieurs bons joueurs. Le championnat, le niveau, ce n’est pas exactement le même niveau tout de même. Mais le championnat qatari se développe énormément. Ils amènent beaucoup de joueurs, beaucoup de bons joueurs aussi. Ils font de bonnes choses pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions.
FM : tu as également joué la Ligue des Champions asiatique. Quel avis as-tu sur le niveau de cette compétition ?
Je peux dire que le niveau est un peu plus proche de l’Europe. Parce que, si on parle de la Ligue des Champions asiatique, il y a plusieurs sortes de joueurs. Il y a les joueurs qui viennent de l’Asie, du Japon, tout ça. Mais quand même, ce n’est pas comme le niveau de la Ligue des Champions européenne. Mais malgré tout, c’est un peu plus proche. Il y a de très bons joueurs, beaucoup de tactique.
FM : tu pouvais également rejoindre l’Arabie saoudite comme beaucoup de joueurs. Pourquoi avoir choisi le Qatar plutôt ?
MC : il y avait des propositions. Mais comme je t’ai dit, j’ai suivi mon destin. C’était au Qatar. J’ai parlé aussi avec le président du club. Tout ce qu’il m’avait proposé, ça m’a beaucoup plu. Au Qatar aussi, la ville n’est pas trop petite, ce n’est pas trop grand. La ville de Doha est calme. J’ai vraiment apprécié ça. Ce n’est pas comme l’Arabie Saoudite. Ça ressemble un peu à Monaco pour ça. Il y a beaucoup de sécurité aussi.
FM : quel joueur qui joue au Qatar pourrait évoluer en Europe selon toi ?
MC : je peux dire qu’il y a beaucoup de bons joueurs ici, en termes de qualité individuelle. Je peux dire aussi, je joue actuellement avec notre capitaine, Akram Afif. S’il était en Europe, on aurait entendu parler de lui. Il est vraiment bon. Il y a beaucoup de joueurs aussi qui jouent dans notre équipe. Il y a beaucoup de bons joueurs aussi qui jouent à Al-Duhail. Il y a 3-4 joueurs qui sont bons là-bas.
FM : tu n’as que 25 ans à l’heure actuelle. Est-ce qu’un retour en Europe, dans quelques années, ça peut t’intéresser ?
MC : actuellement, je sais qu’un retour en Europe, ça ne m’intéresse pas trop. On ne sait pas ce qu’il va se passer. Parce qu’on n’a pas ça dans nos mains. Le futur, ce n’est pas dans nos mains. Le retour en Europe, ça ne m’intéresse pas actuellement. Mais on verra ce qu’il va se passer dans les 2-3 prochaines années.
«On va au Maroc pour gagner la CAN»
FM : on va parler un peu de toi avec le Mali aussi. Tu comptes 31 sélections et tu as un CV reluisant. Quel est ton rôle dans la sélection du Mali ?
MC : j’ai fait toutes les catégories de jeunes. Dans toutes les catégories, j’ai été capitaine. Je représente beaucoup pour notre Mali, pour ma nation. Je joue un grand rôle. Même si je ne porte pas le brassard en équipe première, je joue un grand rôle dans l’équipe. En termes de leadership, en termes de capacités à aider l’entraîneur. Je veux aider l’entraîneur à réaliser ses objectifs. En Afrique, tu es obligé de déléguer certaines choses à tes joueurs car on se comprend mieux entre nous. C’est ma nature d’être leader. Même en dehors du terrain, je suis comme ça.
FM : lors de la dernière CAN, vous avez été éliminés en quarts de finale. Quel est l’objectif du Mali pour cette CAN ?
MC : l’objectif est clair. Parce que Mali n’a jamais remporté la CAN jusqu’à présent. L’année passée, c’était malheureux. Tout le monde a vu, on pouvait la gagner. Mais Dieu a décidé différemment pour nous. Maintenant, la CAN qui va arriver, l’objectif est clair. On va au Maroc pour gagner la CAN. Si on n’y arrive pas, c’est autre chose. Tout le peuple du Mali attend ce trophée pour la première fois donc, on va tout faire pour aller remporter.
FM : le Mali est dans le groupe du Maroc, favori et pays-hôte. Comment allez-vous aborder ce grand rendez-vous ?
MC : je suis avec les Marocains ici, dans l’équipe, on en parle entre nous. Si tu joues contre le Mali, il faut t’attendre beaucoup de choses. Mais on verra bien. Parce que nous, on parle, on parle. Mais la dernière chose, c’est Dieu qui décide. Mais on verra bien. Mali-Maroc, ce sera un bon match.
FM : le Mali dispose d’une belle génération. Quel est ton regard sur le vivier dont dispose la sélection actuellement ?
MC : nous tous, on était ensemble à l’Académie Jean-Marc Guillou. La génération qui est passée, les Hamari Traoré, qui sont là encore. Ce sont nos grands frères, Hamari (Traoré), Diadié (Samassekou). On était tous ensemble à l’Académie. Ce sont eux qui étaient nos grands frères. Maintenant, on s’est retrouvés encore en équipe nationale. Ça, c’est un avantage pour nous. Parce qu’on a déjà nos grands frères qui étaient là. Ils connaissent beaucoup de rouages. Ils nous ont aidés vraiment. Donc, c’est une opportunité de marquer l’histoire. Si cette génération passe sans faire quelque chose, ça serait regrettable pour nous.
FM : quel joueur malien t’impressionne le plus actuellement ?
MC : j’ai envie de parler des jeunes qui sont en train de monter. Mais moi, je ne leur souhaite que du bonheur. Parce que ce sont des jeunes. En matière de progression, on doit les aider. Moi, je peux dire Nene Dorgeles et Kamory Doumbia. Ce sont les deux meilleurs joueurs maliens en Europe actuellement.
FM : pour marquer l’histoire, il y a la CAN, qui peut être aussi quelque chose de grand, mais il y a surtout aussi une qualification à la Coupe du Monde. Tu n’es pas passé loin en 2022, quels souvenirs gardes-tu de cette aventure ?
MC : moi, je n’ai connu les éliminatoires à la Coupe du monde qu’une fois. On a fait les éliminatoires, six matchs, cinq victoires et un nul. Les deux derniers matchs contre la Tunisie, on a gagné, on est à la Coupe du Monde. On perd 1-0 au Mali, on marque contre notre camp. Ce jour-là, c’était inoubliable pour moi. Il y a deux choses dans ma carrière que je ne vais pas oublier. Ce match-là, qu’on a perdu contre la Tunisie, alors que la Tunisie, sans manquer de respect, ne méritait pas d’aller à la Coupe du Monde devant nous. Et puis, le match de la Côte d’Ivoire aussi à la dernière CAN. Perdre à la dernière minute comme ça…Non, les deux matchs, c’est inoubliable pour moi.
FM : le Mali est dans un groupe compliqué pour sa qualification à la prochaine Coupe du monde. Penses-tu que vous êtes capables d’aller chercher la qualification malgré votre léger retard ?
MC : on va essayer. Ce n’est pas encore fini. Le Ghana est premier avec 6 points d’avance sur nous. Donc, on va essayer d’aller les chercher. Bientôt, il y a la trêve internationale. Il y a deux matchs importants pour nous. On va tout faire pour gagner ces deux matchs-là. On verra après.
«Paul Pogba est mon idole»
FM : les échecs passés vont sûrement vous permettre de passer un cap dans les prochaines années…
MC : c’est une bonne leçon pour nous tous. Si tu n’as pas réussi à faire quelque chose, ça veut dire que tu dois apprendre beaucoup de choses pour réussir dans les jours à venir. C’est une motivation pour nous. On n’a pas réussi, on a appris beaucoup de trucs. On va travailler plus dur pour réussir la prochaine fois.
FM : on va revenir sur Monaco. Quel souvenir gardes-tu de cette expérience ?
MC : j’ai passé des bons moments à Monaco, des bonnes années. Ça a été bien, les gens m’ont bien accueilli. Tout s’est passé bien, il n’y avait pas de problème du tout. Vraiment, je tiens à remercier tout le monde. Il n’y avait pas de problème, j’ai passé des bonnes années aussi avec l’équipe. Mais après, il y a des trucs qui sont arrivés. Donc, j’ai décidé de partir pour le bien de tout le monde.
FM : comment juges-tu leur progression depuis ton départ ?
MC : je regarde tous les matches de Monaco. Je peux dire qu’ils sont en progression. Moi, j’ai trop apprécié la mentalité qu’apporte le coach Hütter. Beaucoup d’agressivité. Beaucoup d’allant offensif. Je pense que c’est nouveau en France. J’espère qu’ils feront une très bonne saison. Pourquoi pas être champion, même !
FM : que penses-tu de l’arrivée de Paul Pogba à Monaco ?
MC : Paul Pogba… Pour moi, c’est mon idole. Moi, je l’ai… Quand j’étais jeune, j’étais au Mali, je n’avais pas signé de contrat professionnel, que Pogba faisait beaucoup de belles choses dans le football. Il a signé un nouveau contrat. Il est dans un bon club. Je pense qu’il va beaucoup aider. Quand il va retrouver son niveau physique, il va beaucoup aider Monaco. Pour moi, c’est le top niveau.
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