Coupe du Monde 2022 : l'Argentine a trouvé ses coupables

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Lionel Messi @Maxppp

L'Argentine est tombée de très haut après sa défaite surprise contre l'Arabie Saoudite (1-2). Et si trois joueurs ont été pointés du doigt, cette faillite a surtout été collective.

L’Argentine ne s’attendait pas à ça. Citée parmi les favoris de la Coupe du Monde 2022, la sélection albiceleste débarquait au Qatar avec une série de 36 matches sans défaite (trois ans d’invincibilité) et le doux rêve de voir Lionel Messi, l’idole de tout un peuple, soulever enfin le Graal, pour son dernier Mondial. Les champions d’Amérique du Sud en titre savaient toutefois que le chemin serait semé d’embûches, mais ils n’avaient sûrement pas prévu de chuter face à l’Arabie Saoudite d’Hervé Renard (1-2). Ce faux pas monumental a donc logiquement secoué une équipe qui se voyait déjà remporter le groupe C.

La suite après cette publicité

Un groupe KO debout

Ce matin, les médias argentins racontent les coulisses de cette défaite historique. Clarin dévoile que le vestiaire est resté silencieux, sonné. La défaite était encore trop fraîche pour placer des mots sur cet incroyable fiasco. Casser une série de 36 matches sans défaite par un revers face à une modeste équipe d’Arabie Saoudite, il y a de quoi être KO. Plus tard, seuls Lionel Messi, Alejandro Gómez, Emiliano Martínez et Angel Di María ont daigné s’arrêter devant les médias pour revenir sur cet échec XXL. Les joueurs de Lionel Scaloni ont ensuite pris la route pour retrouver leur camp de base.

À lire Argentine : César Luis Menotti est mort

Lionel Messi a alors pris la parole devant le groupe albiceleste au retour à l’hôtel. Face à ses coéquipiers, La Pulga a fait un discours mobilisateur. En substance, le numéro 10 a demandé à ses partenaires de se rappeler de quoi ce groupe est fait et qu’il fallait plus que jamais aller de l’avant. Lionel Scaloni a lui aussi parlé à ses joueurs, lui aussi avec le désir de remobiliser ses troupes, notamment les éléments les moins expérimentés. Après un dîner difficile à digérer, l’équipe s’est mise à penser au futur. Pas question d’envisager le pire des scénarii. La Pologne et le Mexique sont considérés comme des équipes battables si l’Albiceleste retrouve la recette qui lui a permis d’enchaîner ces fameux 36 matches sans défaite.

La suite après cette publicité

3 coupables pointés du doigt, mais pas seulement

Une tendance confirmée par le Diario Olé qui évoque une équipe touchée, mais qui montre déjà des signes positifs. Mais c’est bien connu, dans ce genre de situation, la presse a besoin de coupables. Sans surprise, Cristian Romero, Rodrigo De Paul et Leandro Paredes ont été les joueurs les plus pointés du doigt. Le défenseur de Tottenham est critiqué pour sa lenteur, notamment sur le but égalisateur saoudien. Trop juste physiquement, il est apparu trop lourd sur le terrain. Quant aux milieux de l’Atlético et de la Juventus, leur incapacité à créer du jeu a été fatale à une équipe parfaitement contenue par des Saoudiens compacts et galopants. Trouver des coupables c’est bien, mais les explications ne sont pas qu’individuelles.

« Les raisons sont collectives et individuelles. Aucun joueur ne s’est distingué pour sauver l’équipe. L’Argentine ne s’est jamais sentie à l’aise, même en première période quand elle menait au score. Elle avait énormément de mal à sortir de la pression saoudienne. Et les deux buts encaissés en cinq minutes, on aurait dit des buts de Mbappé ou Haaland. En plus de ne pas savoir développer son jeu, l’Argentine a ensuite perdu ses nerfs. Elle s’est trouvée dans une situation inédite, impensable. Elle s’était habituée à gagner et à contrôler le match. Là, elle a dû faire face à deux situations qu’elle n’avait pas connues depuis très longtemps : être menée au score et être incapable de produire son jeu. Enfin, l’autre aspect important a été le physique. L’Arabie Saoudite a été meilleure dans les sprints, les courses, les duels. On aurait dit une équipe d’athlètes incroyables », nous explique Claudio Mauri, journaliste à La Nacion. Les défauts ont été rapidement identifiés. Reste maintenant à savoir si l’Argentine saura les corriger à temps pour éviter un retour prématuré à la maison.

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité