Coupe de France, Jordan Gonzalez : « on pourra parler d’exploit si on fait tomber l’ASSE »
Demain à 13h45, Bourg-en-Bresse accueillera l’AS Saint-Etienne lors du septième tour de la Coupe de France. Avant d’affronter les Verts, Jordan Gonzalez, l’entraîneur de Bourg-Péronnas s’est confié à Foot Mercato.

Foot Mercato : avant tout, pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques mots ?
Jordan Gonzalez : j’ai un parcours de joueur très modeste dans mon club de quartier à Givors. Et très tôt, je me suis tourné vers l’encadrement. Tout d’abord à Givors, puis pendant sept ans au CASCOL avec plusieurs rôles à responsabilités et à tous les niveaux d’encadrement jeunes ou seniors. A l’issue de ces sept années, j’ai souhaité résilier pour découvrir un nouveau projet et évoluer sportivement. J’ai donc rejoint le FC Lyon, un très bon club formateur. J’ai eu la chance de côtoyer de belles générations en U19 DH et U17 National. Puis, au bout de deux ans, la Duchère est venue me chercher pour un rôle à double casquette (second adjoint de Laurent Roussey en N1 et Responsable formation/entraîneur U18, ndlr). De fil en aiguille et suite à une relégation, le club a souhaité que je reprenne l’équipe en janvier pour la maintenir en N2. L’année suivante, on rate la montée lors des trois dernières journées. Malheureusement, à l’intersaison, le club est relégué administrativement et Bourg-en-Bresse me propose un projet cet été suite à la rétrogradation en N2.
FM : Vous étiez pourtant pas mal sollicité durant l’été. Pourquoi avoir dit oui à Bourg-Péronnas ?
J.G : j’ai eu quelques sollicitations mais rien de bien concret. J’étais en contact avancé avec le Red Star pour un rôle d’adjoint et Bourg. J’ai choisi le projet de Bourg pour la proximité régionale et le fait de rester numéro 1.
FM : que pensez-vous du projet justement ?
J.G : lors de mon premier échange, j’ai tout de suite accroché avec le manager Hervé Della Maggiore que j’appréciais en tant que coach. D’un point de vue personnel, travailler avec lui m’apportait un partage d’expérience constant. Ensuite, concernant le club, la situation était complexe mais cela ne m’effrayait pas. Il y a une vraie identité club, de vraies infrastructures et de l’ambition. Le président, également très présent, est basé sur l’humain. Ce qui a compté lors de ma prise de décision.
FM : vous êtes un jeune coach. Quel est votre philosophie de jeu et votre style ?
J.G : j’aime que mes équipes dégagent une certaine force dans l’intensité qu’elle arrive à donner au match défensivement et offensivement, avec une volonté d’avoir la possession et de créer des supériorités positionnelles. Je dirais que je suis axé à 60/70% sur la possession et 40/30% sur la transition.
Un jeune coach qui monte
FM : avez-vous des modèles ?
J.G : je m’inspire beaucoup du haut niveau. Je regarde plutôt le travail sur une saison. J’ai bien aimé plusieurs équipes dans différents styles, L’Atlético de Madrid de Diego Simeone sur son aspect défensif, le Shakhtar de De Zerbi, le Bilbao de Bielsa, le Betis de Pellegrini, l’Ajax avec Ten Hag, le Dortmund sous Klopp, les travaux de Guardiola, Arteta. La saison dernière, j’aimais beaucoup l’OM de Tudor et le Lens de Haise. Je regarde un peu et après je pioche et oriente mes idées à ma manière.
Vous êtes en N2 et leader pour le moment, comment l’expliquez-vous ?
J.G : tout d’abord, le souci que l’on avait au départ à constituer un groupe quasiment complet en peu de temps est devenu notre force au fil de la préparation. Le groupe vit bien avec de super gars déjà sur le plan humain. Je pense que c’est la base de tout. On ne s’est pas trompé dans nos choix. Ensuite, sportivement les joueurs ont été très réceptifs à nos idées et nos méthodes de travail. La mayonnaise a pris. On est content mais on ne s’enflamme pas pour autant. Le championnat N2 est long et très difficile. On a bien démarré et on n’a pas encore atteint le nombre de points que l’on s’est fixé pour la trêve afin d’être dans notre objectif de maintien. Quand on en sera là, on verra ou non les objectifs. Le plus important reste le travail.
FM : la montée était-elle un objectif initialement ?
J.G : non et ce n’est toujours pas le cas. On est premiers mais la zone de relégation est encore très proche. On se concentre et on avance match par match. On verra à trois journées de la fin où l’on est.
FM : vous allez affronter l’ASSE, comment abordez-vous cette rencontre ?
J.G : on est très content du tirage. Pour le club tout d’abord, cela permet de remettre un engouement et cela booste davantage notre dynamique actuelle. Puis sportivement, cela permet aux joueurs de se confronter à un club historique qui joue la montée en L1. On n’a rien changé cette semaine. Il faudra être à la hauteur samedi et montrer notre capacité à jouer et prendre du plaisir. Cela reste le plus important.
Un défi de taille face à l’ASSE
FM : quelles sont les forces de votre groupe pour faire tomber les Verts ?
J.G : on a un groupe insouciant, jeune et solidaire.
FM : comment faire en sorte que vos joueurs ne soient pas trop perturbés par l’enjeu ?
J.G : on n’a pas idéalisé l’adversaire déjà et on ne se concentre que sur le jeu et sur notre envie de donner du plaisir aux nombreuses personnes qui vont venir voir le match. Ce qui arrivera sur les 90 minutes sera du bonus et le résultat de leur travail.
FM : Sainté se présentera sans plusieurs joueurs blessés. Est ce que ça change la donne ? Sont-ils toujours favoris ?
J.G : oui, ils restent favoris. Certes, ils ont des absents mais ils ont des joueurs de qualités. Les joueurs ont aussi besoin de rythme et ce match peut leur permettre de se montrer, ce sera plus difficile.
FM : pourra-t-on parler d’exploit si vous passez ?
J.G : un exploit ? Oui, car on évolue deux niveaux en dessous avec la situation qui est la nôtre depuis cet été et eux la leur avec des ambitions de L1.
FM : vous compterez sur vos supporters. Sentez-vous une ambiance spéciale à quelques jours du match ?
J.G : j’attends de voir le jour J. Cette semaine, on a senti des gens un peu plus curieux et intéressés par la dynamique de l’équipe ou l’engouement lié à la rencontre. J’espère que ce week-end nos tribunes seront festives et prêtes à donner de la voix car le public stéphanois vient en nombre et on connaît sa ferveur.
FM : vous avez entraîné pas mal de clubs de la région, être sur le banc de l’ASSE ou l’OL un jour vous fait rêver ?
J.G : je suis de la région lyonnaise donc c’est sûr qu’entraîner les équipes emblématiques du coin fait toujours rêver. Mais je ne me concentre pas là-dessus.
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