Le fabuleux destin de Franck Ribéry, de banni au LOSC à légende vivante du Bayern Munich

Par Kevin Saccani
4 min.
Bayern Munich Franck Bilal Ribéry @Maxppp

Débarqué cet été du côté de la Fiorentina après 12 saisons au Bayern Munich, Franck Ribéry continue de faire des miracles sur le terrain. Pourtant, beaucoup doutaient de sa capacité à rester au très haut niveau à 36 ans. Mais le Français a prouvé le contraire. Le symbole d’une carrière faite de bas et de déceptions, mais surtout de très haut comme en Allemagne où tout le monde le surnomme Kaiser Franck.

5 mai 2019. Le Bayern Munich annonce officiellement qu’Arjen Robben et Franck Ribéry vont quitter, à l’issue de la saison le club allemand. La fin d’une époque et une page qui se tourne en Bavière. Cela fait en effet 12 saisons que Kaiser Franck fait le bonheur des supporters munichois. Lors de son dernier match contre Francfort, il inscrit son dernier but avec « son » club et remporte le 9e titre de champion d’Allemagne de sa carrière. Ribéry ne peut cacher son émotion et fond en larmes au moment de faire un dernier tour d’honneur. L’Allianz Arena est debout afin de saluer sa star, achetée en 2007 contre la somme de 26 M€ + 4 M€ de bonus. Un record à l’époque pour la Bundesliga. Et le Français a plus que justifié ce prix. Avec 9 titres de champion, 6 coupes nationales, 4 supercoupes d’Allemagne, une supercoupe d’Europe, une Coupe du monde des clubs et bien sûr une Ligue des champions en 2013.

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Un décollage à Brest

Un palmarès long comme le bras dont Franck Ribéry n’aurait jamais rêvé 16 ans plus tôt. Alors joueur d’Alès en National, il voit le club sudiste être relégué en CFA sur le terrain avant d’être plongé en DH à cause de problèmes administratifs. Retour à la case départ donc pour l’enfant de Boulogne-sur-Mer. Il décide même de mettre le foot en stand-by en revenant dans le Nord afin de travailler dans le bâtiment avec son père. Mais un coup de pouce du destin, venu de Brest, va lancer sa carrière. Le club breton lui offre un an de contrat et Ribéry ne va laisser passer sa chance. Meilleur passeur de National avec 23 caviars distribués, il participe à la remontée du club en Ligue 2. Direction alors Metz qui le fait signer avec l’insistance de Jean Fernandez, coach du club mosellan à l’époque et déjà fan du joueur.

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Une demi-saison suffit à faire éclore le talent de Ribéry en Ligue 1. Le temps pour Galatasaray de venir chercher l’ailier à l’hiver 2005. Pour 1,5 M€, le Nordiste prend la direction d’Istanbul où il devient le chouchou du public. Surnommé Ferraribéry ou Scarface, le Boulonnais remporte avec le club turc son premier trophée en professionnel : la Coupe de Turquie. Malheureusement, des retards de salaire vont faire tourner court l’aventure pour le Français. Il demande une résiliation de contrat et s’engage à l’été 2005 avec l’Olympique de Marseille où il retrouve son mentor à Metz, Jean Fernandez. Très content de le retrouver, le coach français lui donne les clés du jeu marseillais et tout va s’enchaîner. En quelques matches, Ribéry devient le chouchou du Vélodrome et déclenche partout dans la ville la Ribérymania. Désigné meilleur espoir de Ligue en fin de saison aux trophées UNFP, il fait chavirer toute la France qui le réclame pour la Coupe du monde en Allemagne.

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Du successeur de Zidane au mal-aimé

Raymond Domenech accède aux souhaits des Français et Ribéry se retrouve convoqué pour la première fois en Equipe de France en mai 2006. Il va jouer sa première Coupe du monde aux côtés de Zinedine Zidane, qui, lui, raccrochera les crampons à la fin de celle-ci. Buteur face à l’Espagne en 8e de finale, il réussit un grand Mondial et devient aux yeux des médias français le successeur de Zidane. L’idylle va durer trois ans puis la cote d’amour des Français auprès de Ribéry va baisser au même rythme que celle pour l’Équipe de France. L’affaire Zahia, les tensions avec Yoann Gourcuff puis Knysna où il est désigné comme un des meneurs vont finir de casser le lien avec les supporters. Sifflé à son retour en Bleu en mars 2011, il ne regagnera pas la suite jamais le cœur des Français malgré de très bonnes prestations.

L’aventure se terminera en eau de boudin en mai 2014, quelques jours avant le Mondial au Brésil. Convoqué pour disputer sa troisième phase finale de Coupe du monde, le joueur du Bayern Munich se blesse au dos durant la préparation. Il renonce à faire le voyage avec les Bleus et en août il annonce sa retraite internationale, disant ne plus ressentir la confiance du staff en Equipe de France. Avec en prime une dernière polémique pour la route. «Quand j’ai eu ce petit problème au dos qui m’a privé du Mondial, il y a eu des petites choses qui ne m’ont vraiment pas plu et j’ai senti que je n’avais pas de soutien derrière moi. J’ai aussi senti de la méfiance chez certains. Un lien de confiance s’est cassé. Moi, j’ai assumé ma décision. D’autres n’ont pas assumé ce qui avait été décidé. Personne ne devait plus parler sur ma blessure après mon forfait. Certains l’ont fait.» Ce qui n’a pas arrangé sa cote en France. Tout un paradoxe quand on connaît l’amour que lui portent les Allemands.

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