Liga : qu'est-ce qui attend Unai Emery à Villarreal ?

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Unai Emery lorsqu'il était à Arsenal @Maxppp

Parti de Séville en 2016 pour tenter sa chance à l'étranger, Unai Emery est de retour au pays. Villarreal a ainsi confié les clés du camion à l'ancien du Paris Saint-Germain. Mais à quoi doit s'attendre le Basque dans son nouveau club ?

C'est une véritable petite bombe qui est sortie en Espagne ces derniers jours. Et qui vient d'être officialisée. Unai Emery est désormais le nouvel entraîneur de Villarreal. Javi Calleja, qui était en poste jusqu'ici, a été démis de ses fonctions dans la journée de lundi. Une décision qui fait parler chez nos voisins ibériques, puisque le Sous-Marin Jaune sort d'une excellente fin de saison, ayant assuré une place en Europa League avec cette cinquième place, et ce alors que l'équipe en était bien loin avant le confinement. Souvent critiqué par les fans du club de la région de Valence, Calleja avait pourtant enfin réussi à convaincre tout le monde. Et c'est là que son club a décidé de se passer de ses services...

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Il convient tout de même de préciser que l'accord avec l'ancien tacticien du PSG et d'Arsenal datait d'avant le confinement, quand Villarreal avait enchaîné trois défaites de rang. L'entraîneur basque aurait-il été sollicité après cette cinquième place brillamment obtenue ? Personne ne le sait. En revanche, on peut s'interroger sur les motivations de la direction du Sous-Marin Jaune. Unai Emery, malgré son beau CV, est-il l'homme de la situation pour Villarreal ? Le temps répondra à cette question, mais on peut déjà apporter quelques premiers éléments, qui sont plutôt positifs ou du moins encourageants pour la suite.

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Un nouveau cycle à lancer

Tout d'abord, le natif d'Hondarribia ne va pas forcément récupérer une équipe en pleine bourre. Tout d'abord, parce que Santi Cazorla, ô combien important cette saison, ne sera plus là. Même si Villarreal a l'habitude de bien travailler en termes de mercato, il sera compliqué de trouver un remplaçant à celui qui était la pièce maîtresse de l'équipe, et qui a terminé la saison de Liga avec 11 buts et 9 passes décisives au compteur. En plus de l'Asturien, il y aura un autre départ de taille : celui de Bruno Soriano. Peut-être pas essentiel sportivement, puisqu'il ne jouait plus du tout à cause de gros pépins physiques ces dernières saisons, mais le départ du capitaine se fera sentir dans le vestiaire. Reste également à voir si un joueur à l'âge avancé comme Raul Albiol, qui fêtera ses 35 ans en septembre, sera toujours au niveau.

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Unai Emery aura ainsi un rôle hybride, entre bâtisseur et accompagnateur : il devra combler ces vides majeurs laissés par les départs de tauliers, tout en misant sur une certaine continuité puisque l'effectif reste très compétitif, avec des joueurs du calibre de Gerard Moreno, meilleur buteur espagnol de la Liga, Paco Alcacer, Manu Trigueros, Moi Gomez, Samuel Chukwueze ou Pau Torres. Un statut pas évident à assumer donc, puisqu'il devra en quelque sorte apporter sa patte à une équipe qui tourne déjà, et dans un vestiaire plutôt soudé, puisque l'effectif ne change pas énormément depuis des années. Les premières semaines vont être décisives, et le tacticien devra réussir à faire passer son message rapidement.

Le style Emery, Villarreal-compatible ?

Quand il arrive dans une équipe, Unai Emery est d'ailleurs plutôt du genre à vouloir adapter son effectif à son idée de jeu, plutôt que le contraire. C'est peut-être ça qui l'a vraiment empêché de s'imposer dans des équipes d'un certain calibre comme le PSG et Arsenal, mais qui lui a permis d'obtenir de bons résultats à Séville, et dans une moindre mesure à Valence. Du côté du Madrigal - ou de l'Estadio de la Céramica désormais - il devrait effectivement avoir plus de facilités qu'à Paris. L'effectif du Sous-Marin Jaune, dans l'attente du mercato, semble en tout cas assez Emery-compatible. Le groupe a ainsi plusieurs joueurs jeunes qui ne demandent qu'à être bien exploités pour développer tout leur potentiel, comme la pépite nigériane Samu Chukwueze ou Pau Torres, que certains présentent comme le futur défenseur de la Roja. Des joueurs que le Basque va devoir mettre dans les meilleures conditions, comme il avait réussi à le faire à Séville avec un joueur comme Vitolo par exemple.

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Sur le papier, il semble avoir un groupe pour pratiquer le jeu qu'il aime. Un milieu assez solide et capable de se projeter, où on retrouve des joueurs comme Victor Iborra, un ancien disciple qu'il avait eu à Séville, Manu Trigueros dans un registre un peu plus créateur ou Franck Zambo-Anguissa si Villarreal venait à le conserver définitivement. Des joueurs de côté tranchants comme Chukwueze cité plus haut ou Moi Gomez et Javi Ontinver, particulièrement adaptés pour ce jeu plutôt direct et vertical qu'il a l'habitude de déployer, et des bons finisseurs, qui en plus sont assez polyvalents comme Moreno et Alcacer, autre joueur qu'il connaît bien (de l'époque Valence). Il va aussi pouvoir s'amuser tactiquement puisque son équipe est facilement modulable, Calleja l'ayant prouvé en jouant en 4-4-2 comme en 4-3-3 ou en 4-2-3-1. Le contexte autour du club, qui est peut-être celui où il y a le moins de pression médiatique et populaire de la première division espagnole, devrait aussi être favorable et lui permettre de mettre son plan en place sans être harcelé par cette obligation de résultats dès les premières rencontres de la saison. Unai Emery est donc face à une opportunité en or pour relancer sa carrière !

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