Copa del Rey : un nouveau format qui ravit tout le monde

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Mirandés @Maxppp

Après avoir battu Mirandés sur le score de 2-1 à l'aller, la Real Sociedad se déplace sur la pelouse du club de D2 ce soir avec comme enjeu une place en finale de Copa. L'Athletic se déplacera lui à Granada jeudi soir après cette courte victoire 1-0 à San Mamés. Une Copa del Rey pleine de surprises donc...

« C'est mieux, il y a plus d'émotion, surtout pour les équipes qui sont a priori inférieures. C'est plus amusant, tu n'as plus le droit à l'erreur ». Les propos de Recio, milieu de terrain de Leganés, dans une interview accordée au bookmaker Betway début janvier semblent bien résumer ce que pense le monde du football espagnol de cette nouvelle Coupe du Roi. Si la Supercoupe d'Espagne 2.0 disputée en Arabie Saoudite a fait polémique, cette nouvelle version de la coupe nationale espagnole ne rencontre pour l'instant que très peu de critiques. Les bases sont simples : terminé les matchs aller-retour jusqu'aux demi-finales, où ce système est à nouveau adopté. Et c'est réussi. « Un succès total. Le football espagnol a beaucoup profité avec cette Copa », résumait le président de la Fédération Espagnole Luis Rubiales début février.

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Jusqu'ici, les rencontres se disputaient, à partir des seizièmes de finale, en deux rencontres. Résultat des courses, les petits clubs étaient pratiquement toujours éliminés par les équipes de divisions supérieures, qui pouvaient se permettre de faire tourner sur le premier match, voire sur les deux en fonction du résultat. Il était ainsi extrêmement rare de voir des équipes de troisième division - voire d'en dessous - poser de vrais soucis aux équipes de Liga, d'autant plus que le match retour se disputait la plupart du temps sur la pelouse du gros. Des problèmes d'équité, mais surtout de spectacle puisque les rencontres étaient généralement peu intéressantes, en plus de surcharger un calendrier déjà musclé pour les équipes espagnoles. Désormais, c'est sur un match, et la rencontre se joue chez l'équipe de division inférieure en cas d'écart à ce niveau.

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Mirandés, le club de D2 qui a fait tomber les gros

Avec la suppression de ces double-rencontres, on constate de nombreux effets positifs : les équipes a priori supérieures à leur rival sont tout de même obligées de sortir la grosse équipe puisque sur un match le risque de se faire surprendre est plus importants, les rencontres sont plus intenses et disputées puisque les "petits" y croient, et le fait de jouer à l'extérieur, parfois sur des pelouses synthétiques et dans une ambiance hostile, pose beaucoup de soucis aux clubs de Liga. On a ainsi vu le FC Barcelone devoir aller jusqu'aux prolongations pour battre Ibiza (D3) en 16e, alors que le Real Madrid a aussi eu quelques complications face à l'Unionistas de Salamanca (D3) à ce même niveau de la compétition. Getafe, qui cartonne en Liga cette saison, avait de son côté pris la porte dès les 32e de finale face à Badalona, équipe de D3, alors qu'en seizièmes de finale, l'Atlético de Madrid a été éliminé par la Cultural Leonesa (D3), tout comme Badajoz (D3) a sorti Eibar. En huitièmes de finale, Mirandés (D2), qui avait sorti le Celta lors du tour précédent, s'est offert Séville, avant d'écarter Villarreal de son chemin en demies.

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En demi-finales, on retrouve donc quelques invités surprises. L'Athletic, bourreau du Barça en quarts, est un habitué des derniers tours de la Copa. Mais ce n'est pas le cas de son voisin de la Real Sociedad, qui a sorti le Real Madrid, ni même de Granada, qui a profité de ce nouveau format pour sortir a priori plus facilement une équipe comme Valence, le tenant du titre. Mirandés, l'équipe de deuxième division, complète donc le tableau. Promue en D2 cette saison, la formation dirigée par l'ancien international espagnol Andoni Iraola avait d'ailleurs déjà signé un véritable exploit en 2012, en arrivant à ce même stade de la compétition quand l'équipe était en D3. Avant Mirandés, il faut remonter à 2004 pour trouver trace d'une équipe de division inférieure à la Liga présente à ce stade de la compétition. Symbole d'une Copa dont le ravalement de façade a vivement acclamée par la critique, le club de Miranda de Ebro (35.000 habitants) peut rêver d'une place en finale.

Les audiences sont au rendez-vous

Une question se pose cependant : la Copa del Rey est-elle toujours aussi intéressante sans le Real Madrid, le FC Barcelone et l'Atlético ? Un journaliste espagnol avait fait polémique en affirmant à la télévision qu'il préférait l'ancien format, qui offrait des confrontations entre les grosses écuries du pays. Mais chez les fans, on semble en tout cas apprécier ce tournoi malgré l'absence des habituelles têtes d'affiche. La demi-finale aller entre l'Athletic et Granada a ainsi été suivi par plus de 2,6 millions de téléspectateurs, se plaçant comme la deuxième diffusion TV la plus regardée de la journée, et plus de 7 millions d'Espagnols ont zappé sur le match à un moment de leur soirée... Le match entre la Real Sociedad et Mirandés a lui réuni plus de 2,3 millions de téléspectateurs devant leur écran. Nul doute qu'un Clasico aurait par exemple doublé voire triplé ces chiffres, mais pour l'instant, on est sur un quasi-sans faute pour la nouvelle Copa del Rey.

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