Jean-Michel Aulas lâche ses vérités sur la FFF

Membre du Comex, Jean-Michel Aulas a raconté la journée d’hier à la FFF, qui a vu la mise en retraite de son président, Noël Le Graët.

Par Maxime Barbaud
3 min.
Jean-Michel Aulas et Noël Le Graët en pleine discussion @Maxppp

La FFF a vécu des dernières heures compliquées. A l’occasion d’un comité exécutif organisé à la va-vite hier, Noël Le Graët a été mis en retrait de sa fonction de président de la fédération jusqu’à la publication du rapport d’audit. Sauf énorme retournement de situation, et ce malgré sa confiance en sa défense, le dirigeant de 81 ans ne reverra probablement pas son poste. Il laisse à la place à Philippe Diallo, président par intérim de l’instance. De son côté, Jean-Michel Aulas assure qu’il n’est pas intéressé par le poste. Il révèle ce matin viser le poste de président de la Ligue féminine de football.

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Durant un entretien à France Info ce matin, le boss de l’OL a évoqué la journée cruciale hier boulevard de Grenelle (15e arrondissement). «La situation était devenue intenable, pour l’ensemble du foot français, les membres de la Fédération et pour Noël Le Graët, un homme tout à fait respectable jusqu’à ce que ces scandales arrivent par le biais de la parole publique. Le statu quo n’était plus une option» assure-t-il, rebondissant ainsi sur les propos de Vincent Labrune, patron de la LFP qui avait eu la même formule à son arrivée au siège de la fédération. Selon Aulas, qui a impressionné l’auditoire hier selon L’Equipe, il en allait de la crédibilité des instances du foot français.

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La FFF ne pouvait plus assumer

«L’image du foot, la crédibilité au niveau des pouvoirs publics. Il y avait aussi une situation que nous dirigeants ne pouvions assumer, justifie Aulas, membre du Comex de la FFF par ailleurs, et qui s’est opposé à la démission du Breton. Une procédure administrative a été ouverte par le ministère, c’était difficile d’intervenir de manière plus précise avant la publication de ce rapport. Il fallait faire quelque chose et prendre nos responsabilités. On a fait ce qui permettait de continuer la procédure des inspecteurs et pour nous, d’exprimer une situation qu’on ne pouvait pas assumer.» Il fallait convaincre Le Graët de s’arrêter face aux trop nombreuses polémiques.

À entendre le président lyonnais, il n’y avait plus vraiment le choix. Déjà ciblé par une enquête du gouvernement après les accusations de harcèlement sexuel et moral au sein de la fédération et d’une guerre de clans, l’ancien maire de Guingamp s’est donné le coup de grâce avec ses propos de Zinédine Zidane le week-end dernier. Il était acculé, et surtout n’avait plus le soutien politique depuis longtemps. Entre les propos d’Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, puis ceux d’Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, Le Graët voyait ses soutiens le fuir les uns après les autres.

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Aulas regrette l’acharnement des politiques

«Il y a eu la politique de la FFF sur le plan des aspects sexistes, la gouvernance de la Fédération côté Le Graët et Hardouin, c’est la raison pour laquelle le Comex est allé plus loin» conclut Jean-Michel Aulas. Le président de la FFF n’est en effet pas la seule victime de cette journée qui restera dans les mémoires de l’instance. Le Comex a également mis à pied Florence Hardouin, la directrice générale de la FFF, en guerre contre son président, mais également concernée par les accusations de harcèlement moral. Elle a d’ailleurs fait un malaise plus tard dans la soirée. Comme quoi, cette journée aura été éprouvante pour beaucoup de monde.

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