L’Équipe de France a été tenue en échec en Islande (2-2) dans cette nouvelle rencontre des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026. Voici les notes des joueurs islandais et des joueurs tricolores.

La rencontre entre l’Islande et la France s’était déroulée dans le froid du Laugardalsvöllur de Reykjavik, pour le compte de la 8e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Privé de Kylian Mbappé, blessé face à l’Azerbaïdjan quelques jours plus tôt (3-0), Didier Deschamps avait choisi de remanier son onze. Le sélectionneur tricolore avait aligné un 4-2-3-1 inédit avec Jean-Philippe Mateta en pointe, soutenu par Thauvin, Olise et Nkunku, tandis que Camavinga et Koné occupaient l’entrejeu. En face, les Islandais de Haraldsson, capitaine pour l’occasion, comptaient sur un bloc compact et discipliné pour contrarier les ambitions françaises. Le début de match avait pourtant bien commencé pour les Bleus.
Dès la 2e minute, Nkunku avait failli ouvrir le score sur un corner d’Olise, mais sa reprise du pied gauche avait été repoussée à bout portant par Olafsson. La France dominait la possession, mais peinait à se créer des situations franches face à une défense islandaise regroupée. Les initiatives d’Olise sur l’aile droite et les projections de Digne apportaient du danger, sans réussite concrète. Peu à peu, l’Islande prenait confiance et profitait des imprécisions défensives françaises pour se montrer plus menaçante sur coups de pied arrêtés. C’est d’ailleurs sur l’un d’eux que le match avait basculé. À la 39e minute, Saliba concédait une faute évitable près du poteau de corner, et le ballon mal dégagé sur le corner suivant permettait à Pálsson de pousser le cuir au fond des filets (1-0). Les Bleus réagissaient juste avant la pause. Dans le temps additionnel (45e+4), Olise voyait sa tête repoussée sur la ligne, puis Mateta voyait sa frappe contrée in extremis par Ellertsson. Malgré cette double occasion énorme, la France rentrait aux vestiaires menée, frustrée et consciente d’avoir laissé passer sa chance dans une première période qu’elle avait pourtant dominée sans concrétiser.
Un second acte mouvementé
Au retour des vestiaires, les Bleus avaient affiché un tout autre visage. Plus agressifs dans les duels et plus tranchants dans leurs attaques, ils avaient rapidement pris le contrôle du jeu. Après plusieurs alertes, avec notamment une frappe non cadrée de Nkunku (61e) et une tentative spectaculaire de Thauvin en ciseau (58e), la délivrance était enfin venue. À la 63e minute, Nkunku s’était illustré par un superbe numéro individuel : lancé en profondeur, il avait crocheté Pálsson avant d’enrouler une frappe imparable dans le petit filet opposé pour égaliser (1-1). Portés par cette égalisation, les hommes de Deschamps avaient poursuivi leur domination, et Digne avait ensuite forcé Olafsson à une parade sur une frappe tendue (67e). Sur l’action suivante (68e), la France avait finalement pris l’avantage grâce à Mateta, buteur pour sa première titularisation. Bien servi par Akliouche côté gauche, l’attaquant de Crystal Palace avait plongé au second poteau pour pousser le ballon au fond (1-2). Mais la joie française avait été de courte durée. À peine deux minutes plus tard, l’Islande profitait d’un déséquilibre défensif pour frapper à nouveau. Sur un contre parfaitement mené, Hlynsson s’était présenté seul face à Maignan et avait lobé le gardien tricolore d’un geste plein de sang-froid (70e, 2-2).
Ce coup du sort avait refroidi les ardeurs françaises et relancé la partie. Dans la foulée, Maignan s’était même fait une frayeur sur une glissade lors d’une passe en retrait (75e), avant de se reprendre juste à temps pour empêcher Willumsson d’en profiter. À la 84e minute, Haraldsson avait même fait frissonner le banc français en interceptant un ballon dans l’axe avant de servir Ellertsson sur le côté gauche. Heureusement pour les Tricolores, le centre du milieu islandais avait été totalement manqué, permettant à la défense française de se dégager et de souffler un peu après ce moment chaud. Les dernières minutes voyaient la France pousser encore, sans réelle réussite. À la 88e minute, après une longue phase de conservation, Olise déposait un centre un peu trop appuyé dans la surface, mais le ballon restait dans les pieds français. Képhren Thuram, entré en cours de jeu, décidait alors de tenter sa chance d’une frappe flottante, sans grand danger pour Olafsson. Malgré une possession largement en leur faveur, les Bleus n’avaient pas réussi à faire la différence dans cette deuxième période mouvementée, laissant filer deux points précieux sur la pelouse glaciale de Reykjavik.
Homme du match : Akliouche (non noté) : Rentré à la place de Florian Thauvin, le Monégasque a offert une galette à Mateta (68e). Trouvé à la limite du hors-jeu dans la surface islandaise, le Monégasque s’est retourné et a parfaitement centré pour l’avant-centre de Palace au second poteau. En une demi-heure de jeu, il a montré une grande qualité de mouvements et balle au pied. Si bien que les Bleus ont commencé à attaquer bien plus souvent du côté droit. Contrairement à Thauvin, il n’a pas hésité à provoquer ses vis-à-vis.
Islande
- Olafsson (5) : auteur d’une bonne prestation au Parc des Princes, malgré la défaite des siens (2-1), le portier de Midtjylland a eu du boulot en ce lundi soir. Dès le début de la rencontre, il stoppe la tentative de Nkunku qui traînait au second poteau, après un corner d’Olise (3e). Il effleure ensuite le coup franc de ce dernier (36e), avant de se déployer sur la tête du joueur du Bayern avant la pause (45e+4). Battu sur la frappe magnifique de Nkunku, il se déploie bien sur la tentative lointaine de Digne (67e) avant de s’incliner une deuxième fois contre Mateta.
- Pálsson (5) : le défenseur de 34 ans a permis au Laugardalsvöllur de s’embraser en propulsant un ballon mal dégagé par Eduardo Camavinga au fond des filets, après un coup franc venu de la gauche (39e). Avant ce but, il avait mis à contribution sur les appels dans son dos de Nkunku, qui n’ont finalement rien donné… Du moins dans le premier acte, car sur l’égalisation, il est beaucoup loin du Milanais. Il est aussi pris dans son dos par Akliouche sur la deuxième réalisation de Mateta.
- Gretarsson (4,5) : de bonnes interventions face aux offensifs français, que ce soit dans les airs ou au sol (24e, 66e). Mais sa partition est gâchée par son placement désastreux sur le but de Mateta, puisqu’il remet Akliouche en jeu et est trop court pour empêcher l’avant-centre de Crystal Palace de marquer. Il se rattrape en fin de rencontre en stoppant la frappe de Coman.
- Ingason (4) : de nombreux dégagements (7) pour le joueur du Panathinaikos, pas toujours le plus propre dans ses interventions, mais qui aura tenté de ne pas se noyer face aux vagues françaises.
- Tomasson (4) : s’il n’a pas eu grand-chose à faire dans le premier acte, il a eu beaucoup plus de travail face à Thauvin et à Olise, et a dû solliciter l’aide de l’un de ses partenaires afin de pouvoir l’aider. Remplacé par Jón Dagur Þórsteinsson (62e).
- Ellertsson (6) : beaucoup d’énergie et de combativité de la part du joueur du Genoa, qui alternait entre l’entrejeu et les couloirs de la défense lorsque l’Islande n’avait pas le ballon. Il permet notamment aux locaux de conserver leur avance juste avant la mi-temps en stoppant la frappe à bout portant de Mateta sur sa ligne (45e+4).
- Johannesson (5,5) : bon dans la récupération (5), il a fait preuve de beaucoup de hargne lorsque les joueurs français avaient le ballon dans sa zone, comme sur ce tacle sur Olise. Remplacé par Mikael Anderson (85e).
- Haraldsson (cap.) (5,5) : moins offensif que d’habitude, le capitaine islandais et milieu de terrain du LOSC n’a pas ménagé ses efforts pour aider ses partenaires et s’est montré plutôt agressif sur le porteur du ballon français. Il a cependant eu du déchet dans ses transmissions.
- Gudmundsson (5,5) : le milieu de terrain de la Fiorentina aura été actif dans cette rencontre, touchant 37 ballons et réalisant deux passes clés. Il est notamment passeur décisif sur le second but islandais, puisque c’est lui qui trouve Hlynsson. Remplacé par Stefán Teitur Þórðarson (85e).
- Gudjohnsen (3) : le frère d’Andrei, buteur au match aller au Parc des Princes, a traversé ce match de manière fantomatique, ne touchant que 10 ballons avant de sortir à la mi-temps. Remplacé par Kristian Hlynsson (46e) (6), auteur du but de l’égalisation, au terme d’une belle contre-attaque islandaise et d’une belle frappe du droit.
- Magnusson (4) : Quatre duels remportés et une tentative contrée (28e) pour l’attaquant de 25 ans qui a dû céder sa place avant la mi-temps suite à une blessure au genou. Remplacé par Brynjólfur Darri Willumsson (45e+4).
France
- Maignan (4) : match tranquille pour le portier des Bleus, très peu sollicité en première période et rarement impliqué dans la relance. Il n’a rien pu faire sur l’ouverture du score islandaise, battu par la frappe à bout portant de Victor Pálsson (39e). L’égalisation surpuissante de Hlynsson (70e) était difficilement arrêtable également. Toutefois, on a senti le portier de l’AC Milan moins serein que d’habitude, à l’image de cette glissade qui l’a obligé à dégager le ballon en catastrophe.
- Koundé (3,5) : il a montré de l’envie avec cette frappe cadrée de son mauvais pied à la 15e, trop axiale, mais révélatrice de sa détermination. Il a signé de bonnes passes pour casser le pressing islandais et trouver ses coéquipiers plus haut sur le terrain. Comme Upamecano, il est fautif sur le deuxième but islandais : le joueur du FC Barcelone s’est arrêté, dans une tentative de jouer le piège du hors-jeu, et a laissé Hlynsson filer seul au but. Offensivement, hormis sa frappe, il s’est fait discret, laissant souvent le couloir à Thauvin puis Akliouche.
- Saliba (4,5) : impérial dans les airs, il a traversé la rencontre sans encombre, comme sur un fauteuil. Une prestation solide, sans éclat particulier, mais sans erreur notable non plus, à l’image de ce qu’on attend d’un des défenseurs les plus fiables de Premier League.
- Upamecano (3,5) : à la 28e, le défenseur central de 26 ans a tenté d’utiliser son physique, mais s’est fait dépasser, offrant à Magnússon une première occasion repoussée par le mur français. Outre cela, il a vécu un match plutôt tranquille, se montrant précieux à la relance avec des longues passes précises (3 réussies sur 5 tentées). En revanche, il a été en difficulté sur l’égalisation islandaise, perdant le sens de l’espace et laissant Guðmundsson prendre l’avantage, ce qui a permis à Hlynsson de servir un ballon décisif à Maignan (70e).
- Digne (5) : en bon soldat qu’il est, Digne a verrouillé son couloir gauche avec sérieux et discipline. Offensivement, il a offert de la largeur et soutenu Nkunku dans le demi-espace, sans pour autant être souvent servi dans la profondeur ni réellement dangereux sur ses montées. Sa frappe à la 37e partait bien, mais elle a buté sur la muraille islandaise. Il s’est montré plus entreprenant en seconde période, s’offrant même la huitième passe décisive de sa carrière internationale, avec un joli extérieur du pied vers Nkunku (63e).
- Koné (5) : très à l’aise sous pression, le milieu a affiché une belle capacité à casser des lignes balle au pied, comme avec cette superbe feinte de corps pour éliminer un adversaire avant de s’extirper du pressing islandais à la 24e, une action qu’il a reproduite à plusieurs reprises durant la rencontre. Toujours juste et calme dans ses transmissions au cœur du jeu, il a pris moins de risques que son coéquipier Eeduardo Camavinga.
- Camavinga (5,5) : très actif dès les premières minutes, le milieu de terrain a montré beaucoup d’envie, visiblement heureux de retrouver du temps de jeu, lui qui est peu utilisé au Real Madrid depuis l’arrivée de Xabi. Son entente avec Olise, souvent trouvé entre les lignes, a été l’un des points forts de l’animation française même si elle n’a pas toujours abouti. Il a été moins inspiré sur l’ouverture du score islandaise (39e), où il perd de vue le ballon et le dégage mal, sans que l’erreur soit pleinement de son fait. Remplacé par Képhren Thuram (75e).
- Olise (4,5) : positionné dans un rôle plus axial, derrière Mateta, il a eu du mal à retrouver l’influence qu’il affiche habituellement sur l’aile droite avec le Bayern Munich (10 matchs, 5 buts, 6 passes décisives). Sur coup franc, il a failli surprendre Olafsson avec un centre-tir vicieux, légèrement dévié par le gardien. Mais dans l’ensemble, sa prestation est restée décevante, à l’image de plusieurs corners mal exécutés.
- Thauvin (4) : auteur de quelques bonnes intentions en début de match, il a montré la qualité de son pied gauche, notamment dans ses transmissions vers Nkunku. Mais sa première percée a été freinée par une glissade, et il a souvent manqué de tranchant pour faire la différence face à Logi Tomasson. Son manque d’explosivité et la faiblesse de son pied droit ont limité son impact en un-contre-un. Remplacé par Akliouche (64e), voir ci-dessus.
- Nkunku (6,5) : il a failli ouvrir le score dès la deuxième minute, profitant d’un corner pour tirer en angle fermé, mais le gardien islandais a détourné son tir avec la jambe. Sans une intensité folle, il a su profiter du pressing laxiste de l’Islande pour se retourner et trouver ses coéquipiers dans le dos de la défense, notamment Camavinga, Olise ou Digne. Malgré une grosse occasion manquée à la 61e, où seul au second poteau, il a envoyé le ballon largement au-dessus, il a été l’un des meilleurs Français sur le terrain. Sa récompense est venue rapidement : lancé côté gauche par Digne, il a repiqué dans l’axe, éliminé Pálsson et trouvé le petit filet gauche d’Ólafsson à la 63e, égalisant pour la France. Remplacé par Coman (74e).
- Mateta (6) : il a attendu le temps additionnel de la première période pour se procurer sa première occasion d’ouvrir son compteur avec l’équipe de France A, lui qui avait inscrit cinq buts avec les Bleus de Thierry Henry aux Jeux Olympiques de Paris. L’attaquant de Crystal Palace a cependant buté sur Ellertsson. Appliqué dans son jeu de remise, il a souvent joué pour le collectif. Son heure est finalement venue à la 68e : à la suite d’un beau mouvement collectif initié par Camavinga, qui a trouvé Akliouche, ce dernier a centré à ras de terre dans la surface, permettant à Mateta de pousser le ballon au fond des filets d’un tacle maîtrisé.
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