National 2

Oliver Kahn sort enfin du silence après avoir abandonné le projet de rachat des Girondins de Bordeaux !

Longtemps pressenti pour reprendre la tête des Girondins de Bordeaux aux côtés d’investisseurs étrangers, Oliver Kahn s’est finalement retiré du dossier. Dans une interview accordée à *Beyong Business Cast*, l’ancien gardien du Bayern Munich est revenu sur ce projet avorté, et en a expliqué les raisons.

Par Clément Garioud - Josué Cassé
5 min.
Olivier Kahn @Maxppp

Ces derniers mois, l’actualité des Girondins de Bordeaux est riche. Plongé dans une crise financière sans précédent, le club bordelais, aujourd’hui en National 2, aurait toutefois pu être racheté par un consortium composé d’Oliver Kahn, la légende du Bayern Munich, et l’ancien président de l’Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud. Oui mais voilà, après plusieurs semaines de négociations, l’ancienne légende allemande a finalement décidé de jeter l’éponge. De son coté, Bordeaux - qui a vu le Tribunal de commerce valider le plan de continuation pour étaler sa dette dans le temps - a, lui, été sanctionné par la DNCG d’un encadrement de sa masse salariale. Un projet avorté qui n’a pas manqué d’agacer Gérard Lopez, l’actuel propriétaire du club. Dans une interview accordée au Journal Du Dimanche, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois n’avait ainsi pas hésité à pointer du doigt l’ex-portier munichois.

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Un projet attrayant…

«Quand on regarde ceux qui se sont pointés, un groupe a atterri à la police des finances, tout simplement pour avoir été malhonnête, il y a eu Oliver Kahn et Jacques-Henri Eyraud qui sont arrivés avec 30 millions, puis 15 millions avec un document que le tribunal a trouvé farfelu, puis 50 millions qui étaient en fait zéro : le tribunal les a obligés à répondre officiellement, il n’a jamais reçu de preuve de fonds. Venant d’Oliver Kahn, avec une carrière comme la sienne… J’avoue que c’était un peu choquant pour tout le monde, ridicule même. Le foot rend fou tout le monde, moi y compris. Dans une société normale qui perd de l’argent à tout va, jamais je ne mettrais 40 millions d’euros. Dans le foot, je l’ai fait», s’était notamment emporté l’actuel boss du club au scapulaire. Ce lundi, Oliver Kahn a finalement décidé de sortir du silence pour justifier sa sortie prématurée. Au cours d’un entretien accordé à Beyong Business Cast, l’Allemand de 56 ans a, tout d’abord, expliqué son choix de miser sur les Girondins de Bordeaux.

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«Après quatre ans au Bayern, il faut se secouer un peu. Alors, bien sûr, ça se termine douloureusement, mais c’est exactement ce que vous apprenez lorsque vous êtes sportif de haut niveau, et il faut l’appliquer dans de tels moments. Il faut donc se secouer et je me suis juste demandé quelle était la prochaine étape. Et puis, bien sûr, je suis très vite arrivé à ce sujet de propriété d’un club. C’est un sujet extrêmement attrayant en ce moment. Il faut rappeler que 60% des clubs en Europe appartiennent à des américains. Et là, on se demande pourquoi investissent-ils tous là-dedans ? Les raisons sont nombreuses mais l’une d’elles est que les clubs en Europe sont beaucoup moins chers qu’aux Etats-Unis. Mais c’est aussi en relation avec le fait qu’en Europe, les clubs peuvent être relégués, donc le risque d’investir est aussi plus élevé, et c’est pourquoi les clubs sont moins chers qu’une franchise américaine», a commencé par développer le natif de Karlsruhe.

… mais bien trop risqué

Et d’ajouter : «me concernant, je dois aussi m’amuser quelque part, je dois me demander si j’investis dans un club de football, ou si je profite d’une participation minoritaire. On a regardé des clubs de deuxième ou troisième division. Il y a des clubs qui nécessitent des ressources, mais ensuite une expertise, un réseau, pour les ramener en première division. Et c’est quelque chose de super excitant. C’est pourquoi nous nous sommes concentrés précisément sur ce sujet. Cette décision est désormais publique, et c’était Bordeaux. C’est un club avec un grand patrimoine, qui a connu un grand incendie dans le passé. J’ai remporté mon premier titre, la finale de Coupe UEFA en 1996 contre les Girondins de Bordeaux, ceux de Bixente Lizarazu, Zinedine Zidane, Christophe Dugarry… Il y a encore cinq ans, ils jouaient en Ligue des Champions (Europa League en 2018/2019 ndlr) et aujourd’hui en raison de problèmes financiers, ils sont en quatrième division. Ils étaient en deuxième mais ils ont été contraints de repasser en quatrième pour ces problèmes financiers». D’abord séduit à l’idée de racheter les Girondins de Bordeaux, Kahn a pourtant fini par retirer son offre de rachat. Une décision qu’il a également souhaité expliquer.

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«Notre idée était de les ramener en première division. Ce n’était pas pour faire passivement des investissements et que cela fonctionne d’une manière ou d’une autre, mais c’était pour s’impliquer activement, avec toute l’expérience de notre réseau. Ce n’est pas possible de le faire en Allemagne avec des investissements majoritaires et ainsi d’avoir une influence, avec la règle du 50+1. Finalement, nous sommes sortis de Bordeaux plus tôt. C’était très compliqué, très compliqué. C’est une procédure de faillite. Nous étions sur le dossier depuis plus de six mois. Il a fallu se montrer à un moment donné parce qu’il y avait une date limite. Nous avons donc pris cette décision. Nous n’avons pas non plus toutes les données à 100%. Nous avions tout calculé, les plans d’affaires étaient là. En fin de compte, vous avez une responsabilité, et vous devez prendre une décision à un moment donné. Il y avait un point où nous n’avions pas une totale sécurité. Si vous achetez un club français dans ce processus, il se peut que la Fédération Française de Football dise d’accord, mais il faut quand même redescendre d’une division… C’est compréhensible dans le sens où si un club veut se débarrasser de ses dettes dit simplement ‘Allez, on se met en faillite’. Donc ce club doit être entre guillemets puni. Bon, je trouve que c’est stupide, mais pas la Fédération qui aurait pu faire redescendre le club en cinquième division, et peut-être même plus, la sixième… Là, vous avez besoin de dix ou douze ans et ça ce n’est pas possible». En manque de garanties, Oliver Kahn a donc jeté l’éponge, officialisant sa non-entrée dans le capital du club.

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