La Juventus risque de très grosses sanctions !

Par Valentin Feuillette
3 min.
Pavel Nedved et Andrea Agnelli @Maxppp

La Juventus semblait se porter mieux en championnat avant la trêve internationale, mais une crise d'ampleur inédite est venue s'abattre sur le club turinois. Tous les dirigeants des Bianconeri ont démissionné lundi soir, alors que la Juve est inquiétée par une enquête judiciaire, pour fausse comptabilité. Les sanctions pourraient être bien salées.

Un tremblement de terre a lieu dans le Piémont lundi soir. L'intégralité du conseil d'administration de la Juventus a démissionné, incluant le président Andrea Agnelli ainsi que Pavel Nedved et Maurizio Arrivabene, mais aussi les autres membres Laurence Debroux, Massimo Della Ragione, Katryn Fink, Daniela Marilungo, Francesco Roncaglio, Giorgio Tacchia et Suzanne Keywood. Une décision unanimement décidée à la suite de l'ouverture de la large enquête judiciaire contre la Vieille Dame pour fausse comptabilité.

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Pour comprendre ce qui s'est passé lundi, il faut revenir en arrière et jeter un coup d'œil sur les comptes de la Vieille Dame. Depuis plusieurs mois, la Juventus est attaquée sur deux fronts : d'un côté la Commission nationale pour les sociétés et la Bourse italienne (Consob) et de l'autre le parquet de Turin. Les accusations sont essentiellement les mêmes : fausses communications destinées au marché, entrave à l'exercice des autorités publiques de surveillance, manipulation de marché et utilisation de factures pour des opérations inexistantes.

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Des bilans comptables douteux

Les magistrats de Turin, l'autorité de contrôle des sociétés cotées et le commissaire aux comptes ont analysé différents états financiers relevant de la période quadriennale 2018-2021. Dans ce rapport établi par le parquet, la Juventus a déclaré une perte de 40 millions d'euros au lieu de 84,5 millions, affichant ainsi, pour l'année 2019, un supposé bilan économique net positif à 31 millions d'euros, au lieu d'un négatif de 13 millions. En 2020, elle a indiqué avoir perdu 89 millions d'euros au lieu de 230,7 millions. Et enfin, pour 2021, le club turinois a noté une perte de 210 millions d'euros sur son bilan, au lieu de 222 millions d'euros.

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Deux éléments sont régulièrement pointés du doigt : les plus-values ​​qui, selon les enquêteurs, sont fictives et ont artificiellement gonflé les revenus, ainsi que la manœuvre salariale avec laquelle la Juventus a reporté le paiement des salaires dans la pandémie, mais en violation des règles comptables, selon la Consob et le parquet. La Consob, dans cette affaire, a demandé une réécriture des états financiers en imposant des corrections. La Juventus a accédé à la demande, mais en maintenant fermement sa position, c'est-à-dire la conviction que tout a été fait conformément aux règles et à la loi.

Amendes, retraits de point ou rétrogradation ?

Les sanctions pour les infractions en matière de gestion économique, et donc pour les infractions administratives, sont régies par l'article 31 du Code de justice sportive. Les scenarii sont différents et varient selon les situations précises et détaillées des clubs mis sous surveillance par la justice nationale. Si «la falsification de ses documents comptables ou administratifs ou toute autre activité illicite ou insaisissable» (comprenez, ici, des plus-values ​​aux salaires) a permis d'obtenir l'inscription au championnat, l'amende sera bien plus lourde. En effet, l'alinéa 2 précise que les sanctions vont du «retrait d'un ou plusieurs points au classement» à «la relégation à la dernière place du classement du championnat concerné et donc le passage à la catégorie inférieure», jusqu'à l'exclusion du championnat avec affectation par le Conseil fédéral à l'un des championnats de catégorie inférieure.

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Avec la clôture de l'enquête, le parquet a demandé de nouveaux documents, qui sont arrivés le weekend dernier. Le procureur en chef Giuseppe Chiné doit maintenant les analyser, page après page, pour statuer la peine encourue pour les Bianconeri. Si des écoutes téléphoniques ou des éléments prouvant l'infraction ressortent des documents du parquet de Turin, le club retournera devant la Cour fédérale. L'affaire est donc loin d'être terminée, mais une chose est certaine : la crise n'est qu'à son balbutiement à Turin, alors qu'Andrea Agnelli a déjà fait ses adieux aux tifosi.

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