Manchester City : c'est déjà l'heure des premiers doutes autour de Jack Grealish

Par Maxime Barbaud
5 min.
Jack Grealish  @Maxppp

Le très bon départ de Jack Grealish à Manchester City n'a pas fait long feu. Sous le poids de son transfert record, l'Anglais est beaucoup moins décisif, malgré des prestations plutôt cohérentes. S'il garde le soutien de Pep Guardiola, les premières critiques jaillissent en Angleterre.

Des lendemains moins chantants. Après des débuts remarqués à Manchester City, Jack Grealish connaît un sérieux contrecoup. Muet depuis 8 matches, le milieu offensif conserve encore la confiance de Pep Guardiola qui lui a "offert" le couloir gauche de son attaque, au grand dam d'un Raheem Sterling par exemple. S'il a toujours connu des problèmes de finition, comme avec les Three Lions par exemple, où il est parvenu à débloquer son compteur au bout de 16 sélections, le joueur de 26 ans doit désormais hausser son niveau de jeu s'il souhaite conserver sa place de titulaire. Guardiola l'a déjà prévenu car, en Angleterre, l'heure des doutes a déjà commencé, alors que se profile le derby de Manchester ce samedi (à suivre en live commenté sur Foot Mercato à partir de 13h30).

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Son transfert à 117 M€, plus gros transfert de l'histoire de Manchester City et pour un joueur britannique, lui est collé comme une énorme étiquette dans le dos. À Aston Villa, Grealish jouait dans un certain confort. Enfant du club et idole de la communauté villan, il incarnait le rôle de métronome dans son équipe et prenait les choix comme bon lui semblait. L'objectif était avant tout de maintenir un club plus habitué à la Championship qu'à la Premier League ces dernières saisons. Désormais, il est en concurrence avec les meilleurs joueurs du monde, doit composer avec les exigences d'un maître tacticien, et imposer à son corps un rythme effréné d'un match tous les trois jours. Lui qui n'avait encore jamais joué la coupe d'Europe, le voilà servi puisqu'il a déjà disputé 20 matches en trois mois (15 avec City, 5 avec l'Angleterre pour 16 titularisations).

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2 buts et 3 passes décisives en 15 matchs avec City

«Nous avons parlé de cela, de ce qu’il doit faire lorsqu’il n’est pas avec nous concernant le fait de manger, se reposer, dormir, vivre 24 heures sur 24 juste pour son métier. Il a été excellent jusqu’à présent. A part le dernier match contre Burnley (Grealish est resté sur le banc), il a joué toutes les rencontres à bon niveau, défendait Pep Guardiola il y a deux semaines. Je suis sûr qu’il va s’améliorer. Je dois trouver sa meilleure position. Lorsqu’il est concentré sur ce que nous devons faire dans le jeu, sur et en dehors du terrain, il est fort. Son poids et sa masse graisseuse sont parfaits. Je pense que sa mentalité est la bonne. J’espère que nous pourrons l’aider. C’est la première fois qu’il joue tous les trois jours. C’est un rythme différent. Nous jouons 11 mois tous les trois jours. C’est un bon défi pour lui. »

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Cette déclaration sonne comme un premier avertissement. Les exigences du haut niveau sont permanentes. Après des débuts encourageants, Grealish a bien plus de mal avec Manchester City. Ses buts contre Norwich en août et face à Leizpig en septembre en Ligue des Champions sont loin maintenant. Signe qui ne trompe pas, il n'a pas terminé le moindre match depuis le 18 septembre et sa seule passe décisive depuis deux mois et demi contre Brighton il y a deux semaines apparaît comme bien maigre d'un point de vue statistique. Face à Bruges cette semaine en Ligue des Champions (4-1), le natif de Birmingham a même été remplacé dès la 68e minute, comme face au PSG du reste où il avait vécu un calvaire. Le week-end dernier, l'homme aux chaussettes baissées connaissait déjà un jour sans face à Crystal Palace (défaite 2-0).

Guardiola à propos de Grealish : «je suis sûr qu’il va s’améliorer»

Sa débauche d'énergie est impeccable. Il s'agit surtout d'un problème de décision dans les zones clés, de finition et peut-être de porter un peu trop le ballon. Il est même le 2e joueur dans ce domaine en Premier League. «Son positionnement est toujours bon et il joue très bien si on regarde bien. Avec de la confiance et un peu plus de temps, il sera agressif pour prendre ses propres décisions, pour marquer. Mais quand il a le ballon, tout ce qu'il fait a du sens. Il crée des espaces. À chaque fois qu'il a le ballon, João (Cancelo) et Rodri sont seuls et ils peuvent l'utiliser.» Guardiola croit en son joueur, mais il doit également composer avec quelques blessés comme Ferran Torres, obligeant Foden à évoluer dans l'axe, et la méforme de Sterling.

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De multiples causes qui obligent le technicien catalan à maintenir Grealish sur le flanc gauche, lui qui adore bénéficier de plus de liberté sur le terrain. C'est aussi un joueur de provocation, qui aime dribbler et défier ses adversaires là où les équipes de Guardiola prônent souvent la passe plutôt que le duel en un contre un. «Je ne pense pas qu'il s'intègre nécessairement bien à City...», estimait Michael Owen à BT Sport cette semaine. D'après le Ballon d'Or 2001, le joueur aux mollets de feu n'est pas adapté au style des Citizens. «Je suis un fan de Grealish. Il est courageux, il demande le ballon sous la pression. C'est un joueur exceptionnel. C'est un grand joueur et il aura du succès parce qu'il est dans une grande équipe maintenant, mais il ne sera peut-être pas aussi bon qu'il pourrait l'être dans une autre équipe.»

Un style inadapté à Manchester City ?

«Je vois Grealish comme quelqu'un, certainement à Villa, qui prend le ballon en profondeur, qui est fort, qui a confiance en lui et qui peut courir 40/50 mètres et obtenir un coup franc après avoir provoqué. Je ne pense pas que City veuille des fautes. Lorsque l'équipe en a un de son côté, elle remet le ballon en jeu et reprend. Grealish est fantastique, mais il ne va pas à City comme un gant. Il va marquer des buts, oui, mais il n'est pas souvent à l'origine des buts de son équipe.» Il y a des signes positifs mais les premiers doutes, inhérents à un tel transfert, se font tout de même entendre en Angleterre à propos de l'international (17 sélections, 1 but). Sa place en sélection est d'ailleurs discutée régulièrement. Le derby de Manchester et la trêve internationale arrivent à point nommé pour celui qui ne laisse décidément personne indifférent.

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