Comment Royaltiz permet aux fans d'investir sur les footballeurs

Par Alexis Pereira
7 min.
Kaio Jorge, Moussa Diaby, Presnel Kimpembe et David Neres @Maxppp

Depuis le mois de juillet, Royaltiz permet à tous de miser sur des talents, connus ou prometteurs, en l’échange d’une partie de leurs revenus futurs. Depuis quelques semaines, la plateforme en ligne a accueilli des footballeurs de l'équipe de France, comme Presnel Kimpembe ou Moussa Diaby. Et ce n'est que le début. Explications.

«Miser sur la réussite des talents», «associer des communautés aux femmes et aux hommes de talent». L'ambition de Royaltiz est claire. Pour ce faire, la plateforme de trading, soutenue par des partenaires légaux et financiers tels que Baker McKenzie, la BPI France, Mangopay et Equitis, met en relation des talents, reconnus ou en devenir, à des communautés prêtes à les soutenir financièrement. «Le projet, de manière générale, c'est de faire une bourse non pas des entreprises mais des gens. Aujourd'hui, on peut acheter ou investir sur des entreprises mais on ne peut pas le faire sur des personnes. Aujourd'hui, on est dans une société où on est plus passionné par les personnes qui portent le projet, qui portent le talent, que par les institutions publiques et privées. Or, toute la société a été construite autour des institutions. Donc, on peut investir sur des entreprises. Mais sur les personnes, on ne pouvait pas», nous a confié Christophe Vattier, CEO de Royaltiz, avant de poursuivre.

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«Du coup, on s'est dit : "on va appliquer le raisonnement que l'on applique aux entreprises aux gens". Par exemple, si j'investis dans une entreprise, ce que j'achète, c'est un peu ce qu'elle vaut aujourd'hui mais surtout ce qu'elle vaudra demain. J'achète les cashflows futurs de la boîte. C'est ce qui fait que des grosses boîtes qui perdent beaucoup d'argent valent tout de même très cher, parce qu'on se dit qu'elles vaudront de l'argent demain. Je me suis dit, si on croit en quelqu'un, la traduction économique de cela, c'est qu'on pense que cette personne, par son talent et sa réussite, va accroître ses revenus. Donc, si je veux faire la même chose que pour les entreprises, je dois pouvoir acheter une partie de ses revenus futurs. Si j'achète une partie de ses revenus futurs et que la personne réussit, par exemple un joueur de foot, ce que je vais acheter va valoir beaucoup plus cher.»

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Kimpembe et Diaby, premiers de cordée

Au cours du mois d'octobre, le lancement de la catégorie football bat son plein sur la plateforme. Presnel Kimpembe (Paris SG, équipe de France), Moussa Diaby (Bayer Leverkusen, équipe de France), Andreas Pereira (Flamengo) et Kaio Jorge (Juventus) sont les quatre premiers joueurs à avoir ouvert le bal. Si, pour l'investisseur, l'idée est évidement de miser des ROY (un Non Fungible Token, de la cryptomonnaie, totalement légale ndlr) sur des talents qu'il pense capables de lui permettre d'accroître ses revenus futurs, le joueur, lui aussi, y trouve des avantages. «Nous avons deux types de contrats. Le contrat de revenus d'abord. On décide, avec le joueur, du pourcentage de ses revenus sur les 10 prochaines années qu'il est prêt à vendre et à proposer à ses fans. Disons 2% par exemple. On évalue ses revenus sur les 10 prochaines années. Nous, on met en vente des ROY, de tokens, du joueur, pendant quinze jours, à 10€ par exemple. Disons qu'on collecte 2 M€. Ce qu'on fait, c'est qu'on lui reverse les 2 M€, comme ses revenus sont estimés à 100 M€. Le joueur, lui, s'engage à partager 2% de ses revenus pendant 10 ans, avec ses fans. Si ses revenus explosent, les 2% vont valoir de plus en plus cher. Et le ROY acheté 10€ vaudra 15, 20 ou plus à l'avenir. Le joueur, lui, touche de l'argent à la mise en vente de ses ROY. Il perçoit donc une très jolie somme tout de suite», nous a détaillé Christophe Vattier avant de continuer.

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«On a aussi des contrats plus simples. Des contrats de performances. On a développé des algorithmes à partir de données publiques, sur le salaire du joueur, sa puissance sur les réseaux sociaux, les taux d'engagements de ses posts, entre autres paramètres. On est capable de lui donner une valeur. Dans ce cadre-là, on n'achète qu'un droit à l'image. On commissionne le joueur sur ses propres ROY et on le paie pour communiquer sur ses réseaux, etc. On dit aux fans : "s'il est performant, on vous donne tant de dividendes, s'il l'est moins, on vous donne moins." Si ses performances explosent, ses ROY aussi et donc les dividendes pour les fans aussi. On a ces deux formules, une aux revenus, une à la performance.» Une mécanique bien huilée qui ne fait que commencer, puisque d'autres joueurs se sont engagés avec la plateforme, comme Layvin Kurzawa, Thilo Kehrer ou Colin Dagba, et de nouveaux seront annoncés sous peu. Avec de grosses surprises à venir pour faire grimper le nombre d'utilisateurs à plusieurs centaines de milliers voire plus.

De très grands joueurs à venir

«Le premier novembre, on va annoncer une bonne vingtaine de nouveaux talents, pour plus de la moitié des joueurs de foot. Au mois de décembre, là aussi, on a plein d'autres joueurs qui arrivent, avec des surprises qui vont faire dire : "wouahou, vous avez de supers joueurs". On a déjà de supers joueurs, mais là, on va encore franchir un palier», nous a-t-il assuré, indiquant que les footballeurs venaient désormais directement à lui et ses partenaires (Didier Quillot, ancien directeur général de la Ligue de Football Professionnel notamment). «Ça commence à se savoir dans certains vestiaires, dans certaines équipes. Certains joueurs commencent à nous contacter pour en discuter avec nous. On est en train de rentrer dans un cercle vertueux. C'est bien, ça fait plus d'un an que l'on travaille sur le projet. On a vraiment construit tout ça et, aujourd'hui, la bascule commence à avoir lieu. Les entourages des joueurs comprennent ce qu'on est en train de faire. Ils voient bien que c'est à la mode, que c'est ce que demandent les fans. Les joueur eux mêmes sont demandeurs de tout ce qui est crypto ou NFT, ils connaissent bien ce monde-là et se disent pourquoi pas moi.»

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Royaltiz croit beaucoup au développement de sa catégorie football et n'a d'ailleurs pas rencontré de blocage particulier pour la développer - « on n'interfère sur aucun business actuel du football. On créé un business additionnel, tout le monde y gagne» - mais ne laissent pas les autres secteurs pour compte pour autant. La musique, le rap notamment, a été présente au lancement du projet en juillet. Et après le football, d'autres sports pourraient rapidement arriver en 2022, comme d'autres domaines à l'avenir. Une diversification souhaitée pour donner au projet toute sa portée et son ambition sociale, comme a tenu à le souligner Christophe Vattier. «On commence par des gens très connus, des grands footballeurs, qui ont déjà très bien réussi, mais on a aussi vocation à financer des gens que personne ne peut financer», nous a-t-il lâché avant de développer.

Une ambition sociale aussi

«On est parti d'un rapport de l'UNESCO "L'ascenseur social est-il cassé ?", qui a deux ans je crois. En résumé, ce rapport dit que si je nais pauvre dans le dernier décile des revenus en France, il faudra 6 générations, entre 130 et 150 ans, pour que mes descendants aient un revenu moyen de 2 000€ par mois. En résumé, aujourd'hui, je nais en France pauvre, je vais le rester pendant plus de 100 ans. Les gens talentueux, il y en a partout, dans toutes les classes sociales, dans toutes leurs formes. Sauf que si vous ne naissez pas dans les classes les mieux favorisées, vous n'avez pas les mêmes moyens et capacités pour exprimer votre talent. Il y a plein de gâchis car des gens ne sont pas bankables. Un rappeur connu pourrait indiquer à sa communauté de miser sur des jeunes rappeurs prometteurs pour lever des fonds pour produire ses premiers Masters. C'est vrai dans la musique, dans le sport. On compte aider et flécher auprès des utilisateurs, des jeunes talents qui peuvent exploser et voir leur vie changer si on leur donne quelques milliers d'euros», nous a-t-il précisé.

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Face au succès de la plateforme et à la manne d'adhérents attirée par le lancement de la catégorie football, Royaltiz promet aussi d'améliorer son outil, aujourd'hui parfois jugé limité par certains utilisateurs. «On fait de la finance populaire au sens noble du terme, c'est simple volontairement, pour que tout le monde puisse s'y retrouver sans difficulté, que ce soit assez intuitif. Le pendant, c'est que ça peut paraître parfois simpliste. On va garder cette expérience d'utilisateur simple. Mais on va renforcer dans les semaines à venir le niveau d'informations pour que des gens davantage habitués à investir s'y retrouvent aussi. Il faut que tout le monde s'y retrouve. Il doit y en avoir pour tout le monde. On renforce la partie informations et datas complémentaires pour que des gens expérimentés s'y retrouvent aussi», a conclu Christophe Vattier. Du gagnant-gagnant en somme, à condition de miser sur le bon talent. Faites vos jeux !

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