OL : les fortes confidences de Jean-Michel Aulas sur la chute de John Textor et l’arrivée de Michele Kang
L’été 2025 a été particulièrement mouvementé pour l’Olympique Lyonnais. Entre la menace de rétrogradation par la DNCG, le départ de John Textor et l’arrivée de Michele Kang, le club a traversé une véritable tempête. Jean-Michel Aulas revient sur ces bouleversements et les choix stratégiques qui ont permis à l’OL de rester en Ligue 1 et de préparer un mercato ambitieux.

L’été 2025 restera gravé dans les annales de l’Olympique Lyonnais comme l’un des plus mouvementés de son histoire récente. Tout a commencé avec la décision choc de la DNCG, qui annonçait la rétrogradation du club en Ligue 2, plongeant dirigeants, joueurs et supporters dans l’inquiétude. Cette décision a provoqué une onde de choc dans l’organigramme du club, accélérant le départ de John Textor, l’actionnaire américain qui avait pourtant apporté des ambitions ambitieuses pour le club rhodanien. C’est dans ce contexte instable que Michele Kang, entrepreneuse et passionnée de football, a pris les rênes, incarnant un nouveau souffle et une promesse de stabilité pour l’OL. Rapidement, l’OL a su se mobiliser et répondre à la DNCG en appel, présentant un projet financier solide et convaincant. L’issue favorable de cet appel a permis au club de rester en Ligue 1, offrant un répit crucial à l’équipe et à ses supporters. Pour Jean-Michel Aulas, interrogé sur RMC dans l’émission After Foot, cette période a été un véritable tournant : «L’OL dans le caniveau à cause de Textor ? Je vous laisse la formule, la responsabilité de la formule, mais la responsabilité de John dans sa gestion, on va dire, multi-clubs et surtout sans finance propre, parce que initialement quand il a été choisi par la banque Raine, parce qu’en fait tout a été monté par une banque américaine. C’est ça qui n’a jamais été dit par personne. La banque Raine avait trouvé avec John un investisseur qui avait des garanties de 680 millions. Cet investisseur n’est jamais venu et on le connaît puisque c’est lui qui a racheté le club avec lequel mon ami Ferry de Lorient a passé un accord».
Le mercato a également été marqué par des mouvements majeurs, confirmant la volonté de Michele Kang et de l’OL de reconstruire intelligemment l’effectif. Côté départs, le club a perdu des piliers comme Georges Mikautadze, Rayan Cherki, Alexandre Lacazette, Nemanja Matic et Duje Caleta-Car, symboles d’une page qui se tourne et d’un renouvellement nécessaire. Ces départs ont créé de l’espace pour des renforts ciblés et ambitieux, permettant à Lyon de garder un équilibre financier tout en préparant un projet sportif compétitif pour la saison à venir. Pour compenser ces départs et renforcer l’équipe, l’OL a réalisé plusieurs coups malins sur le marché des transferts. Parmi les nouvelles recrues figurent Tyler Morton (Liverpool), Matt Turner (Nottingham Forest), Pavel Sulc (Viktoria Plzen), Dominik Greif (RCD Mallorca), Ruben Kluivert (Casa Pia AC), Afonso Moreira (Sporting B) et Adam Karabec (Sparta Prague). Ces choix témoignent d’une stratégie claire : allier jeunesse, potentiel et complémentarité pour bâtir une équipe compétitive capable de relever les défis de la Ligue 1, tout en préparant l’avenir du club sur le long terme.
Aulas lâche du lourd
Pour Jean-Michel Aulas, l’arrivée de Michele Kang a représenté un tournant majeur dans l’histoire récente de l’OL. Ancienne investisseuse dans le football féminin et entrepreneuse accomplie aux États-Unis, Kang s’est distinguée par sa capacité à combiner passion sportive et rigueur financière. Là où John Textor avait parfois manqué de transparence et de vision long terme, Kang a su s’entourer des bonnes personnes et reprendre les leviers essentiels du club. Selon Aulas, son approche a permis de restaurer la confiance au sein de l’organisation, en redonnant notamment une place centrale aux dirigeants historiques qui avaient contribué au succès de l’OL par le passé. «C’était d’une part une erreur, et d’autre part, c’était vraiment injuste. Heureusement, les choses se sont passées différemment. Et puis Michele Kang, qui était parmi les premiers investisseurs de John Textor, s’est dit "je ne peux pas laisser cette situation telle qu’elle est", elle avait déjà beaucoup investi dans le foot féminin, et elle a convaincu Arès, qui est l’un des plus grands fonds financiers mondiaux. Ils sont actionnaires à hauteur de 33 ou 34% de l’Atlético de Madrid. Quand ils sont arrivés, par exemple, je connaissais très bien le propriétaire de Madrid, j’ai conversé avec eux, il y avait Arès. Par contre, ils ne connaissaient pas Textor, Arès n’était qu’un prêteur à Lyon qui avait prêté l’argent directement».
Cette prise en main a également permis d’initier un mercato réfléchi, alliant opportunités et équilibre budgétaire. Les départs de joueurs emblématiques ont été compensés par des recrues ciblées, souvent peu médiatisées mais à fort potentiel. La stratégie de Kang et de ses partenaires financiers vise à reconstruire un effectif compétitif pour la Ligue 1, tout en préparant l’avenir du club sur le long terme. Pour Aulas, cet été a montré qu’avec la bonne gouvernance et une vision claire, l’OL pouvait transformer une période de crise en une véritable opportunité de renouveau. «Avant, Michele était pour moi une propriétaire de club féminin, avec tout le côté féministe américain, quand on veut démontrer un certain nombre de choses et qu’on a de l’argent. Elle s’est révélée être une cheffe d’entreprise, ce qu’elle était aux Etats-Unis, puisqu’elle vient de vendre son affaire à des sommes tout à fait considérables, mais c’est surtout une cheffe d’entreprise. Elle a accepté de faire ce que John n’avait jamais voulu faire, c’est-à-dire reprendre les gens qui faisaient tourner l’OL avant. Bon, moi, on m’a appelé pour aller convaincre Thierry Sauvage de revenir». Avec l’arrivée de Michele Kang à la tête de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas veut rassurer les supporters des Gones. Après un été tumultueux marqué par la menace de rétrogradation et le départ de John Textor, le club retrouve une direction stable et ambitieuse. Kang, forte de son expérience dans le football féminin et de sa rigueur financière, s’est entourée des bonnes personnes pour préparer l’avenir, reconstruire l’équipe et garantir que l’OL reste compétitif sur le plan sportif tout en consolidant ses bases économiques.