Montpellier est au fond du trou !
La nouvelle défaite de Montpellier face au HAC plonge un peu plus le club dans la crise. Les Héraultais sont au fond du trou et évoquent déjà de la L2…

Silence, ça coule ! Pensionnaire de notre chère Ligue 1 depuis bien des années, le MHSC vit une saison tout simplement catastrophique. Et le mot est faible. Lanterne-rouge en octobre dernier, le club de la Paillade s’était séparé assez rapidement de Michel Der Zakarian et avait fait appel au pompier de service Jean-Louis Gasset pour éteindre l’incendie. Six mois plus tard, le feu est toujours présent à tous les étages dans la maison héraultaise. Ce, malgré le fait que le club ait tenté de se renforcer lors du mercato d’hiver avec notamment les arrivées de Bamo Meïté et de l’expérimenté Andy Delort. Mais ils n’ont pas inversé la spirale infernale dans laquelle est plongée Montpellier depuis des mois. Hier, le MHSC a d’ailleurs touché le fond à l’occasion de la réception du HAC pour le compte de la 28e journée de L1.
Une 9e défaite consécutive
Face à une formation, elle aussi en pleine lutte pour le maintien, les joueurs de Gasset se sont inclinés 2 à 0 devant un stade de La Mosson aux tribunes clairsemées. En effet, dès la 3e minute de jeu, ils ont encaissé un but signé Yassine Kechta (0-1). Puis, Abdoulaye Touré a enfoncé le club à la 33e minute (0-2). Malgré plusieurs tentatives pour réagir, notamment 6 tirs cadrés, les Héraultais ont perdu trois points très importants, eux qui ont subi leur neuvième défaite consécutive. Ils n’ont plus gagné, ni même fait un match nul depuis leur déplacement à Toulouse (victoire 2-1) le 26 janvier dernier, soit plus de deux mois. Bons derniers avec seulement 15 points au compteur (4 victoires, 3 nuls, 21 défaites), les Montpelliérains, qui n’ont plus marqué depuis 6 matches (ils ont marqué 1 but à Lyon le 16 février), possèdent la pire attaque de la Ligue 1 (21 buts marqués) et la pire défense de l’élite avec l’ASSE (64 buts encaissés).
Mais à la différence de buts, c’est bien le club de la Paillade qui est le mauvais élève du championnat (-43). Rien ne va donc pour Montpellier qui a encore 6 matches pour sauver sa peau. Mais ce sera très difficile puisque le MHSC va enchaîner avec deux déplacements à Angers et Marseille, avant de recevoir Reims. Ensuite, les coéquipiers de Téji Savanier iront à Brest avant de recevoir le PSG. Ils finiront par un ultime déplacement à Nantes. Un programme compliqué puisqu’ils affronteront certaines équipes qui luttent pour l’Europe ou pour le maintien. Même si le maintien est toujours mathématiquement possible, Jean-Louis Gasset ne se faisait pas vraiment d’illusion hier. Le technicien français était, semble-t-il, abattu. Ses propos sont relayés par Le Midi Libre. «Au bout de deux minutes déjà, on a dit qu’on voulait faire une clean sheet. Mais l’avantage avec ces joueurs, c’est qu’on ne souffre pas.»
Gasset parle déjà de la L2
Puis il a repris : «au bout de deux minutes, on est plié. On est en train d’attaquer, on a une opportunité, le gardien fait un arrêt, une balle de contre, but. C’est Montpellier cette année, Montpellier perd contre Saint-Étienne à domicile, Montpellier perd à Auxerre, Montpellier perd contre Le Havre à domicile, rideau. On est faible, on ne marque pas un but, on prend des buts gags au bout de deux minutes de jeu. Ce n’est pas la fatigue, le physique ou autre chose. Ça veut dire qu’on est mauvais et qu’on n’a pas notre place en Ligue 1, point barre.» Ensuite, les journalistes lui ont demandé s’il actait la descente en L2 hier soir. «Il y a trois semaines, on disait qu’on jouait les trois équipes qui étaient juste au-dessus de nous. On avait encore un espoir. Là, c’est trois matches, 0 but marqué, 5 encaissés. Et c’est comme ça depuis deux mois. Il faut arrêter d’espérer, la réalité est là, on est l’équipe la plus faible du championnat.»
JLG a ensuite évoqué un groupe touché. «Quand on prend le but d’entrée comme ça, toutes les bonnes intentions que peuvent avoir les joueurs… Ils sont usés psychologiquement, ils sont à cran de vivre ça depuis longtemps (…) Ce sont des joueurs qui sont usés. On prend un but au bout de deux minutes, toutes les bonnes intentions sont remises en question. Après on joue, on essaie de jouer mais on n’a pas de force. Si vous marquez un but en 8 matches, c’est qu’il vous manque quelque chose. Il y a des petites opportunités, on va relever le carton rouge, c’est anecdotique mais c’est le calice jusqu’à la lie. Quand j’ai vu l’arbitre aller au VAR, j’ai dit rouge. Mais il est normal. À partir du moment où le VAR appelle M. Bastien, c’est rouge. Ils ne tiennent pas compte que c’est la 94e, que vous êtes à l’agonie. Depuis que je suis là, j’ai cette sensation que dès qu’il y a quelque chose qui va mal, c’est contre nous. Bien sûr qu’on tombe dans la paranoïa, on nous en veut. Il y a un désamour, je le sens. Depuis que je suis arrivé, il y a un désamour, on n’est plus le club atypique, famille qui lutte, qui essaie de lutter. Je le sens, et il y a tout qui s’en va. On tire sur le gardien. Eux, ils tirent, ils marquent. C’est une espèce de spirale qui est terrible à vivre, parce que l’espoir est parti et il reste deux mois à vivre. Ça va être long.»
Un groupe touché
Il a précisé : «il doit y avoir une question de motivation, sûrement, peut-être même de confiance. Ce n’est pas parce qu’ils sont démotivés que vous perdez le ballon à 20 mètres. C’est que vous êtes fébrile. Je ne sais pas quoi leur reprocher, mais on est faibles. On ne joue jamais avec la même défense. Un coup, c’est Sylla, un coup, c’est Saint-Luce. On n’a jamais eu une équipe type depuis janvier, après le mercato. Il a toujours fallu tourner, remettre des gens en forme. Il y a mille explications, mais je ne vais pas les donner ce soir. Je suis atterré ce soir (hier). On est mauvais. Vous avez deux matches à domicile contre les deux équipes qui sont devant vous, vous recevez Saint-Étienne, vous recevez Auxerre, et vous perdez les deux fois 2-0. Donc vous prenez 4-0 et vous n’en marquez pas un. On est mauvais. Point barre. Je suis réaliste. Vous voulez quoi, que je vous dise qu’on va gagner à Marseille ou qu’on va battre Paris ? Je ne suis pas fou quand même. Je connais un peu le football, en jouant comme ça, on battra personne, personne. Et ça dure depuis deux mois. On veut essayer de mettre des jeunes, m’être lui, mettre l’autre. Mais tout le monde est dans le même sac. Tout le monde a été aspiré. Et donc il faut se relever de ça.»
Enfin, il a défendu ses hommes. «Non, non, ce ne sont pas des mauvais petits. Je vous garantis. Mais quelquefois le costard, il est trop grand. Il faut savoir toujours trouver son niveau dans la vie. Et surtout, il faut avoir faim de monter des escaliers, toujours. Le jour où vous dites, je suis en gare, vous pouvez vous arrêter. Le jour où vous mettez votre voiture au point mort, vous pouvez vous arrêter. Il y a toujours une étape dans la vie. C’est ma philosophie de la vie. C’est de dire, il y a toujours quelque chose à faire. Je n’y suis pas arrivé pendant cinq mois. J’ai essayé, en donnant des exemples de joueurs qu’ils connaissaient, qu’ils voient à la télé, avec qui ils ont joué, de dire, voilà ce qu’il faut faire. Voilà la feuille de route. Le football ne s’arrête pas à 32, 33 ans. Il y a des gens qui jouent à 38 ans parce qu’ils sont opérationnels. Parce qu’ils font les efforts. Nous, on ne fait plus les efforts.»
Le désarroi d’Andy Delort
Comme lui, Andy Delort, venu aider le club cet hiver, était déçu après le match. «C’est vrai qu’on a senti beaucoup de "relâchement", à l’entraînement par rapport à la pression qu’on ressentait les dernières semaines, et je pensais que c’était le bon moment. Malheureusement voilà il y a encore un but d’entrée qui nous remet dedans et on a une saison vraiment très compliquée. Ça fait vraiment mal au cœur pour le club. Dans le vestiaire, il y avait toujours un petit espoir. On savait que si on perdait ça allait être compliqué. Pour le maillot, il faut tout donner jusqu’à la fin de saison même si on doit descendre. Il faut qu’on essaye de tout donner pour le club (…) Je ne sais pas, peut-être de l’extérieur, mais en tout cas dans le groupe dans ce qu’on met en place, on est sérieux, mais voilà il y a ce brin de réussite à chaque fois qui ne tourne pas en notre faveur, encore aujourd’hui. On fait une bonne entame et je ne sais pas combien de temps après on prend le but. Il y a ce truc malheureusement qui fait qu’à chaque fois on n’arrive pas à passer le cap.»
Delort poursuit : «c’est sûr que ça va être très long quand tu sais que voilà tu n’as plus rien à jouer. Mais on se doit de jouer contre chaque équipe par respect par rapport au club, à la Ligue 1, à tout le monde.» Enfin, il a conclu sur l’état d’esprit après ce nouveau revers. «On ne dit rien (dans le vestiaire, ndlr). On n’a pas grand-chose à se dire, ça fait un moment qu’on se le dit et qu’on ne le fait pas. Donc au bout d’un moment, il y a les paroles, il y a des actes. On n’a pas assumé, on n’a pas réussi cette mission qui était le maintien, peut-être qu’on ne le mérite pas tout simplement. J’ai tout fait pour revenir mais des fois voilà ça ne prend pas. Comme à mon habitude, j’ai tout donné même si je me suis fait siffler d’entrée, je savais que ça allait être compliqué. Il y a des joueurs qui sont partis. Je suis venu et j’ai essayé d’apporter quelque chose et malheureusement ça ne l’a pas fait.» Si le maintien en L1 paraît difficile voire presque impossible, le MHSC espère finir sur une bonne note cette saison infernale…
En savoir plus sur