RB Leipzig : l'été de tous les dangers

Par Aurélien Macedo
6 min.
Jesse Marsch coach du RB Leipzig @Maxppp

Devenu un club installé en Allemagne et en Europe, le RB Leipzig est une formation dont il faut se méfier. Cette année encore, le club de la Saxe sera un outsider majeur du Bayern Munich avec le Borussia Dortmund. Si l'enthousiasme et certaines garanties sont là, certains doutes subsistent. Avec le départ de nombreux cadres, mais aussi l'arrivée de belles recrues, le RB Leipzig va vivre une année charnière.

«Red Bull donne des ailes», le slogan de la célèbre marque de boissons énergisantes correspond vraiment à cette équipe de Leipzig. Fondé en 2009, le club est-allemand aura mis sept saisons pour grimper de la 5e division à l'élite allemande. Le bilan en Bundesliga depuis cinq saisons est brillant avec comme pire résultat une 6e place en 2017/2018 et une équipe qui a terminé deux fois 3e et deux fois 2e. À la recherche d'un premier titre, le RB Leipzig sait qu'il est difficile de battre un Bayern Munich qui reste sur 9 titres de rang, mais il va mettre les moyens pour y parvenir. Fidèle à leur logique sportive et à leur philosophie, les Taureaux Ailés ont été dans l'anticipation et ont ciblé des profils jeunes afin de se renforcer. Préparé à perdre Dayot Upamecano (22 ans) et Ibrahima Konaté (22 ans) qui sont respectivement partis au Bayern Munich (42,5M€) et à Liverpool (40M€), Leipzig avait misé sur deux joueurs afin de les remplacer. Tout d'abord, Josko Gvardiol (19 ans), le jeune défenseur croate du Dinamo Zagreb (18,8M€) qui a participé au dernier Euro. Acheté à l'été 2020, il était resté un an dans son club formateur fin de se développer. Le second n'est autre que Mohamed Simakan (21 ans) arraché à Strasbourg cet hiver contre 15 millions d'euros alors que la vente de Dayot Upamecano venait juste d'être rendue publique. Arrivé lui aussi cet été après avoir fini la saison en Alsace, le natif de Marseille va comme le jeune Croate rejoindre une défense qui compte toujours de sacrés cadres avec Willi Orban (28 ans), Nordi Mukiele (23 ans), Lukas Klostermann (25 ans) et Marcel Halstenberg (29 ans). Même si pour ce dernier c'est moins certain.

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En effet, si Leipzig n'a perdu que Dayot Upamecano et Ibrahima Konaté parmi ses cadres, Marcel Halstenberg (29 ans) et Marcel Sabitzer (27 ans) n'ont plus qu'un an de contrat. Des dossiers prioritaires, surtout que le dernier ne semble pas orienté vers une prolongation et pourrait partir cet été. Ces deux joueurs son précieux dans le vestiaire et d'autant plus pour Marcel Sabitzer qui était l'homme clef de Julian Nagelsmann avec Emil Forsberg, la saison dernière, à la création. Le Borussia Dortmund (qui s'intéresse aussi à Halstenberg), Tottenham, Arsenal, Rome ou encore l'AC Milan ont été liés de près ou de loin à l'Autrichien. Là encore, la planification de Leipzig a permis d'anticiper un possible départ de Marcel Sabitzer puisque la pépite hongroise Dominik Szoboszlai (20 ans) devrait être rétablie pour le début de saison et jouera un rôle important cette année. Il faut dire aussi qu'il retrouvera sur le banc son ancien coach Jesse Marsch qui a pris la succession de Julian Nagelsmann parti au Bayern Munich. La perte de ce dernier aurait pu être un gros coup de frein pour Leipzig, mais le club ne pouvait pas vraiment trouver mieux que Jesse Marsch, qui a été biberonné au Red Bull. Considéré comme un surdoué, le technicien américain de 47 ans a été le coach des New York Red Bulls de 2015 à 2018 avant de s'envoler à Leipzig en 2018 pour passer un an comme adjoint de Ralf Rangnick. Ainsi, il a déjà travaillé avec 14 (16 si on compte Dominik Szboszlai et Hee-chan Hwang qu'il a eu sous ses ordres à Salzbourg) des 31 joueurs qui constituent le groupe professionnel de Leipzig.

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Un nouveau coach estampillé Red Bull, une attaque renforcée

Auréolé de deux titres de champion d'Autriche, spécialisé dans le développement de jeunes talents et habitué de la sphère Red Bull, Jesse Marsch est un adepte du 4-4-2. Ainsi, si le système à trois utilisé sous Julian Nagelsmann pourrait être conservé et réadapté, on risque de vivre une évolution tactique à Leipzig l'an prochain. Cela demande du temps et Jesse Marsch en est conscient. Il a déjà mis son équipe face à ses responsabilités pour vite se mettre à niveau durant la préparation comme il l'a expliqué à Sky Germany : «au final, on devrait avoir plus de clarté tactique, sans le ballon, avec le ballon et dans les coups de pied arrêtés. Mais j'ai aussi dit aux gars : le plus important c'est l'esprit d'équipe et la solidarité dans le groupe. Notre équipe est divisée en quatre groupes chaque jour et nous avons toujours une compétition dans laquelle nous nous battons les uns contre les autres. Parfois c'est un exercice amusant et parfois c'est un tournoi. Il s'agit toujours de s'entraider et de s'amuser à le faire. Cela va bien les premiers jours, mais nous avons encore plus à faire.» Pour parvenir à ses fins, il pourra s'appuyer sur un milieu de terrain inchangé et boosté par le retour de blessure de Dominik Szoboszlai, mais aussi une attaque renforcée.

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Meilleure défense du dernier exercice de Bundesliga avec 32 buts encaissés (12 de moins que le Bayern Munich), Leipzig a moins tenu la comparaison offensivement avec 60 buts en 34 matches. Le chiffre est assez faible pour un prétendant au titre et en a fait la 6e attaque derrière Wolfsbourg (61), le Borussia Mönchengladbach (64), l'Eintracht Francfort (69), le Borussia Dortmund (75) et surtout le Bayern Munich (99). Dans ce contexte, le retour à deux pointes comme cela se faisait sous Ralf Rangnick et Ralph Hasenhüttl devrait être bénéfique à des joueurs comme Hee-chan Hwang et Yussuf Poulsen qui ont souffert l'an dernier, mais aussi Christopher Nkunku ou Dani Olmo qui peuvent jouer en tant que faux neuf autour d'une vraie pointe. La flexibilité tactique de Leipzig a toujours été une force et en plus deux joueurs solides ont débarqué. D'abord Brian Brobbey (19 ans) qui arrive libre de l'Ajax Amsterdam où il se sera montré en évidence cette saison. Ensuite, André Silva (25 ans) qui est le deuxième meilleur buteur de la dernière saison de Bundesliga (28 buts en 32 matches et aussi 8 passes décisives) et s'est relancé à l'Eintracht Francfort. Orphelin d'un joueur capable de mettre plus de 20 buts en championnat depuis le départ de Timo Werner pour Chelsea, Leipzig a peut-être retrouvé ce joueur avec André Silva.

Leipzig a aussi mis la main sur le milieu offensif américain Caden Clark (18 ans) qui arrivera cet hiver en provenance des New York Red Bulls. Avec moins de certitudes que l'an passé, mais avec une force de frappe plus importante, le RB Leipzig peut donc rêver grand. C'est d'ailleurs le credo de Jesse Marsch qui pense pouvoir faire de grandes choses avec cette équipe : «je pense que l'équipe actuelle est la meilleure et la plus étoffée que nous ayons jamais eue à Leipzig. Cette concurrence dans l'équipe doit être un avantage et non un inconvénient pour nous. Nous avons besoin de soutien au sein du groupe. Je pense que nous pouvons le faire et la qualité de l'équipe est définitivement un avantage pour nous. Atteindre définitivement la Ligue des champions, c'est un minimum pour nous. Un autre objectif est de se battre pour un titre. Je sais que ce n'est pas si agréable ici en Allemagne d'annoncer publiquement de si grands objectifs, mais je suis venu à Leipzig pour gagner.» Le message est fort de la part de Jesse Marsch. Successeur de Julian Nagelsmann à Leipzig, il ne se gênera pas pour lui prendre la place de champion d'Allemagne si l'occasion se présente.

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