Temps Additionn’Elles : Sabrina Viguier, en vert et contre tous

La Coupe de France réussie décidément à l'ASSE cette saison. Si les masculins affronteront le PSG, les féminines elles reçoivent dimanche Montpellier. Une 1/2 finale que les Stéphanoises comptent bien remporter. Pour cela, elles pourront compter sur l'expérimentée Sabrina Viguier. Pour Foot Mercato, la défenseur âgée de 34 ans revient sur sa carrière, son expérience en Suède et ses ambitions avec Saint-Étienne. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
À la rencontre de Sabrina Viguier Maxppp

Foot Mercato : Vous jouez au football depuis 28 ans. Mais comment est née votre passion pour le ballon rond ?

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Sabrina Viguier : C'est une passion familiale avant tout. Mon frère, qui a un an de plus que moi, jouait. Mon père était entraîneur et ma mère était éducatrice dans le club. Tous les week-ends, on était sur les terrains. Quand il manquait quelqu'un à l'entraînement, je me proposais pour faire le nombre. Je n'ai jamais lâché le terrain.

FM : Vous avez ensuite pas mal bougé durant votre carrière...

SV : J'ai commencé enfant. Je jouais d'abord avec les garçons jusqu'à mes 14 ans. Plus tard j'ai joué à Toulouse pendant 7 ans puis à Montpellier pendant 4 ans. J'ai également fait 4 ans à Lyon avant de faire une petite escapade par la Suède l'année dernière. J'ai fait mon retour en France et ça fait deux mois que je suis à Saint-Étienne.

FM : Vous comptez également 92 sélections en Équipe de France. Etes-vous toujours disponible si Philippe Bergeroo fait appel à vous éventuellement ?

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SV : Je joue en D1 et je suis disponible. Après il est vrai que je n'ai pas été sélectionnée depuis les JO 2012. Je ne m'attends pas l'être maintenant. Je suis une joueuse en fin de carrière. Il y a de jeunes joueuses qui émergent, montent en puissance. C'est bien qu'elles jouent de grandes compétitions.

FM : Selon vous, la France a-t-elle ses chances pour remporter la Coupe du Monde 2015 au Canada ?

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SV : Oui, bien sûr. Au vu des derniers résultats lors des matches amicaux, on peut dire que la France fait partie des favoris. Je pense qu'elles ont toutes les qualités pour. Après en compétition ce n'est jamais évident. Il y a de très bonnes équipes. Ca va se jouer sur de petits détails. Je leur souhaite de tout coeur de réussir. Maintenant, une Coupe du Monde ce n'est pas facile. Mais je pense qu'elles le savent. Elles en ont conscience. Elles sont prêtes. C'est une bonne équipe. On verra ce qu'il en sera. Il y a quatre ou cinq équipes qui peuvent gagner. Il y a tellement de petites choses qui vont compter jusque-là. Il peut y avoir des blessures, des méformes. La France a un bon groupe pour réussir.

Une expérience enrichissante en Suède

FM : Vous avez évoqué votre passage par Toulouse, là où tout a commencé pour vous. Quel regard portez-vous sur votre passage là-bas ?

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SV : C'est là où j'ai fait mes débuts en première division. Ce sont aussi mes débuts en Equipe de France. Avec Toulouse, on avait une super équipe. On visait le titre tout simplement. J'ai gagné pas mal de trophées là-bas en championnat. On a fait un bon parcours en Coupe d'Europe. On était vraiment amateur à l'époque donc c'était une passion. J'en garde de superbes souvenirs et de bons contacts avec les filles avec lesquelles j'ai joué.

FM : Vous avez étoffé votre palmarès à l'OL. Quel est votre meilleur souvenir ?

SV: Le meilleur souvenir reste les deux Coupes d'Europe notamment la première. Ce sont vraiment des moments exceptionnels avec un groupe d'amies. On a vécu une belle aventure.

FM : Il y a environ un an, vous êtes partie tenter l'aventure à Goteborg en Suède. Pourquoi ce choix ?

SV : J'avais fait ma quatrième année à l'OL. Le coach ne m'utilisait pas beaucoup. C'était sûrement dû à mon âge. J'ai eu cette opportunité. Je suis en fin de carrière donc je me suis dit pourquoi pas. Ca fait quinze ans que j'étais dans le Championnat de France. Ce défi m'a motivée. En y étant allée, je me suis rendu compte que c'était bien parce que les coéquipières, les adversaires, la mentalité, etc...c'est vraiment un exemple. Je ne regrette pas du tout d'y être allée. Ca m'a apporté plein de choses sur le plan personnel et professionnel.

FM : Vous avez fait votre retour en France à Saint-Étienne il y a quelques mois.

SV : Je suis revenue au mois de novembre. J'étais libre pour six mois. Je ne m'imaginais pas ne rien faire pendant six mois. J'ai eu cette proposition. J'avoue qu'au début jouer autre part que Lyon en France, ça ne m'intéressait pas. Finalement, petit à petit en parlant avec l'entraîneur j'ai été convaincue. C'est différent. Ils ont le projet de faire quelque chose de bien à l'ASSE. En France, c'est important que des clubs pros féminins restent en D1. Les moyens sont meilleurs pour les filles qui veulent jouer. Donc ça a été l'un des arguments pour que je rejoigne le club.

Remporter la Coupe de France

FM : Dimanche, vous affrontez Montpellier en demi-finale de la Coupe de France Féminine. J'imagine que le but est de remporter cette compétition...

SV : Oui bien sûr le but c'est de la gagner. On joue toujours une compétition pour la remporter. On sait qu'à partir de maintenant on est plus favorite. On s'est qualifiée contre Rodez. C'était un très bon match où on s'est qualifié sur penalties. On va affronter Montpellier. Sur le papier, elles sont meilleures. On le sait. Mais on sait aussi que sur un match on est capable de rivaliser. On a vraiment à coeur de faire le meilleur match possible et de l'emporter. On veut se qualifier pour la finale.

FM : Vous pourrez compter notamment sur Sarah Palacin, la meilleure buteuse de l'ASSE cette saison. Que pensez-vous d'elle ?

SV : C'est une bonne joueuse qui a beaucoup de qualités et qui peut encore progresser. Elle a marqué notamment pas mal de buts dernièrement parce que derrière elle, l'équipe va mieux. Donc elle est plus en confiance aussi. On gagne donc ça l'aide je pense. C'est déjà une grosse joueuse.

FM : Vous avez signé pour six mois à Saint-Étienne. Avez-vous déjà parlé d'avenir avec le club ?

SV : Nous n'avons pas parlé clairement de l'avenir. On a parlé vaguement du projet que l'ASSE veut mettre en place. Mais la priorité reste le maintien et celui-ci déterminera l'investissement ou non du club dans ce projet. Je pense qu'ils sont contents de moi. Mais je ne peux rien affirmer aujourd'hui. Les discussions commenceront certainement quand le maintien sera définitivement assuré. Personnellement, rien n'est défini en ce qui concerne ce que je ferai l'année prochaine. Bien évidemment, j'y pense. J'ai quelques pistes. Mais mon choix se fera en fonction de ma motivation et de ma vie personnelle et familiale.

FM : Vous êtes âgée de 34 ans. Pensez-vous à votre reconversion ?

SV : Ca fait un petit moment que j'y pense déjà. Je suis professeure d'EPS. Je ne m'inquiète pas pour l'avenir. Je sais que j'ai ça. Mais je ne me pose pas trop de questions. Pour moi Saint-Étienne, ce n'est pas un objectif de travail, mais plutôt d'apprentissage pour être plus tard entraîneur. Après je ne sais pas du tout quand je vais arrêter de jouer. Mais je suis plus proche de la fin que du début.

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