Temps Additionn’Elles : Que devient Helena Costa ?

Le 7 mai 2014, le Clermont Foot faisait le buzz en annonçant l'arrivée d'Helena Costa en tant qu'entraîneur de l'équipe fanion qui évolue en Ligue 2. Une révolution que l'on doit à Sonia Souid, l'agent à l'origine de cette initiative inédite dans le milieu professionnel. «J’étais en train de regarder les filles et j’ai vu Sonia Bompastor. Je me suis dit que va-t-elle faire ? Pourquoi ne pas mettre une femme en tant qu’entraîneure de garçons. Je me suis documentée. Je me suis dit que ce n’était pas possible qu’une femme n’ait jamais eu cette opportunité. Il fallait essayer de remédier à ça (...). La complexité, c’était qu’il ne fallait pas trop en parler non plus pour pas que ça sorte. Avec mes collègues, on est allé à Châteauroux et on a demandé conseil au président Bruno Allegre. Il n’était pas contre mais il était quand même réticent. Un jour, on a pris notre courage à deux mains et on a écrit un e-mail à Claude Michy, le président de Clermont». Pour être crédibles Sonia Souid et ses associés avaient déjà identifié la femme capable d'incarner ce projet qui était à la fois une évolution et une révolution. Comme une évidence, le choix s'est porté sur Helena Costa nous explique Sonia Souid: «On avait déjà choisi Helena parce qu'en Auvergne, la deuxième communauté la plus forte est la communauté portugaise. À Clermont-Ferrand et son agglomération, il y a plus de 30 000 Portugais. Je pensais qu'une Portugaise qui en plus connaît pas mal de joueurs, pourrait créer quelque chose de bien autour du club. D'autant qu'elle est compétente».

Un CV solide

En effet, il faut préciser que la jeune femme âgée de 36 ans avait tout de la candidate idéale. Titulaire d'une licence en Sciences du sport, elle a été entraîneure-adjointe des équipes jeunes du Benfica avant de devenir responsable des équipes U9 et U10 entre 1999 et 2004. Elle a poursuivi son ascension en devant adjointe sur la catégorie U17, vice-championne du Portugal cette saison-là. En 2005-2006, elle accepte, parallèlement à ses activités au Benfica, de coacher l'équipe amateur de la Sociedad de Recreación y Deportes Cheleirense. Une formation qui a remporté le championnat de région de Lisbonne. Recruteuse pour le Celtic Glasgow et formatrice pour le Benfica, elle a entraîné l'équipe féminine d'Odivelas qui a remporté de nombreux titres au Portugal. Puis en 2010, elle s'envole pour le Qatar afin de mettre en place les structures adaptées au football féminin et devenir sélectionneuse des équipes juniors et seniors. Deux ans plus tard, elle occupera la même fonction avec la sélection iranienne avant de revenir au Portugal pour des raisons familiales en 2013. Un CV solide qui en faisait donc la personne la mieux adaptée pour porter le projet du Clermont-Foot et être une pionnière dans l'Histoire du football.

De retour au Celtic

Très vite convaincu, le club auvergnat a osé tenter l'aventure se souvient Sonia Souid : «Après l'e-mail envoyé au président Michy, j'ai attendu pendant 3 jours. Aucune nouvelle. Puis il m’a appelé et m'a dit que c’est une idée loin d’être saugrenue et que ça méritait réflexion. Après quelques rencontres, fin avril il me dit que c’est bon. C’était une joie incroyable. J’étais super contente pour les femmes que cette barrière se casse». Après une effervescence médiatique en France comme à l'étranger, la joie a été de courte durée. Le 23 juin 2014, Helena Costa décidait de faire faux bond à Clermont. Problèmes d'organisation, manque de professionnalisme et de respect, autant de raisons qui ont poussé la Portugaise a claqué la porte comme elle l'expliquait via un communiqué de presse. Une déception pour les Auvergnats, qui se sont défendus et qui ont finalement opté pour Corinne Diacre. Mais un peu plus de neuf mois après cet épisode, que devient Helena Costa ? La Portugaise s'est faite plutôt discrète dans les médias après avoir trusté le devant de la scène à Clermont. Elle évolue toujours dans le milieu du football comme nous l'explique Sonia Souid : «Helena Costa a retrouvé son ancien poste et donc elle fait ce qu'elle faisait avant. Elle travaille pour la cellule de recrutement du Celtic où elle était en charge de la France, de l'Espagne et du Portugal». Jamais loin des terrains de football, Helena Costa est donc revenue à ses premières amours elle qui aurait pu être une pionnière en devenant entraîneure d'une équipe professionnelle masculine. Mais ce n'est peut-être que partie remise pour la Portugaise...