Allemagne : Julian Nagelsmann ne fait clairement pas l’unanimité !
La victoire de l’Allemagne contre l’Irlande du Nord (3‑1) dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2026, obtenue après un début de match décevant et sous pression, n’a pas suffi à calmer la presse nationale, toujours aussi critique envers Julian Nagelsmann.

Une victoire et puis c’est tout. Dimanche soir, l’Allemagne a sauvé les meubles. Après sa défaite embarrassante (0-2) contre la Slovaquie, la sélection aux quatre étoiles a assuré l’essentiel contre l’Irlande du Nord (3‑1) dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Un succès précieux qui n’a cependant pas convaincu les observateurs locaux. Même si les remplaçants Nadiem Amiri, buteur, et Florian Wirtz, auteur d’un coup franc magnifique, ont relancé le match en seconde période, la couverture médiatique de ce lundi insiste surtout sur le fait que la prestation globale reste insuffisante.
Une nouvelle prestation collective décevante
Troisième ex æquo du groupe A avant de retrouver le Luxembourg et l’Irlande du Nord en octobre prochain, l’Allemagne peine toujours autant à convaincre. Der Westen évoque, à ce titre, un football sans âme pendant plus de 50 minutes. De son côté, le Frankfurter Allgemeine Zeitung parle lui d’une victoire difficile où les lacunes collectives de la sélection allemande se font toujours sentir. Fragile défensivement, peu inspirée sur le plan offensif, la bande à Julian Nagelsmann déçoit finalement dans les grandes largeurs.
Après la débâcle contre la Slovaquie, la critique principale se focalise, à ce titre, sur l’absence de constance tactique. Dans cette optique, «Bavarian Football Works» ajoute que malgré les ajustements effectués par le sélectionneur de 38 ans (le retour de Pascal Gross ou encore le repositionnement de Joshua Kimmich), la structure de l’équipe reste plus que jamais brouillonne. Un sentiment partagé par Uli Hoeneß, figure respectée du Bayern, pointant les trop nombreux changements de formation en cours de match et appelant à un système permettant de retrouver une stabilité certaine.
La presse allemande n’épargne pas Nagelsmann
Avant la rencontre face à l’Irlande du Nord, Jens Lehmann, ancien international allemand aux 66 sélections, s’en était lui aussi pris au management de l’ex-coach du RB Leipzig. «C’était très décevant et complètement inattendu. Surtout contre un petit pays de football. Quand tu es l’Allemagne et que tu perds trois matches d’affilée, ou tu dois penser à changer (de sélectionneur) ou tu dois mettre une valeur ajoutée (dans le staff) pour combler certaines faiblesses. Dire que c’était un problème d’envie, c’est une excuse bon marché, l’excuse des gens qui ne veulent pas reconnaître leurs erreurs».
Et de poursuivre : «aujourd’hui, on voit les limites de Nagelsmann, un coach très jeune, qui n’a jamais joué au plus haut niveau. Il lui manque ce bagage, il a des difficultés pour lire un match. Avoir un plan, c’est bien, mais parfois, il faut savoir s’ajuster. Lui, il ne sait pas comment faire. On sera à la Coupe du monde parce qu’on a la chance de jouer contre de "petites" équipes. Mais on ne progresse pas et on n’apprend rien de nos erreurs. Vouloir être champion du monde, c’est bien de le penser, mais le dire haut et fort…»
Un discours cash largement repris dans la presse allemande. «Soyons honnêtes : pendant une heure, l’équipe nationale allemande n’a pas été en mesure de se créer des occasions de but convaincantes. L’équipe a trébuché comme trois jours plus tôt lors de la défaite 2-0 en Slovaquie : pas de verve, pas de courage, pas d’idées», notait, à ce titre, un observateur aguerri dans Focus Online. Journaliste pour NTV, Sebastian Schneider pointait, de son côté, le fossé abyssal entre l’Allemagne et les autres cadors européens.
Nagelsmann pas inquiet
«Ce match montre une fois de plus de manière impressionnante à quel point cette équipe de la DFB est loin des rêves de l’entraîneur national - ou à quel point il a mal jugé. Car alors que le quadruple champion du monde peine à s’imposer 3-1 face au 71e au classement mondial, la concurrence supposée pour le titre mondial se joue dans des sphères complètement différentes. L’Espagne a battu la Turquie 6-0 dans le même temps, la Belgique a marqué un total de douze buts dans les deux matchs. L’Italie et le Portugal ont également remporté leurs matchs 5-0 au cours de la semaine».
«Les nombreux coups de sifflet qui ont accompagné Nagelsmann et son équipe jusqu’à la pause n’étaient que trop compréhensibles et pleinement justifiés», ajoute de son côté Kicker. Face à ces critiques et ce tableau général pour le moins inquiétant, Julian Nagelsmann a pourtant lui refusé de se laisser abattre. «Ce ne sont pas les journalistes qui m’ont nommé entraîneur», rappelait ainsi l’intéressé en conférence de presse, précisant n’avoir aucune crainte de perdre son poste. Il faudra toutefois montrer un visage bien plus scintillant lors du prochain rassemblement, au risque de voir les détracteurs se multiplier…
En savoir plus sur