La déclaration émouvante de Thierry Henry sur sa dépression
Entraîneur de l’équipe de France espoirs, Thierry Henry a troqué son rôle de consultant pour retrouver un banc. Mais pour en arriver là, l’ancien international français (123 sélections) a vécu quelques moments difficiles. L’ancien d’Arsenal a expliqué ces passages compliqués et notamment sa dépression lors d’un entretien accordé sur la chaîne Youtube de The Diary of a CEO. Il a notamment évoqué son enfance et ses débuts au football. «La première fois que mon père m’a pris dans ses bras, ce qu’il a dit, c’est: 'Ce bébé sera un joueur de football incroyable’. Et il m’a reposé. Vous pouvez imaginer ce qui arrive ensuite. J’étais programmé pour réussir. Peu importe ce qu’il se passait. Il m’a mis sur un terrain à 5-6 ans, et à partir de là, c’était une mission. Pour accomplir son rêve, lui faire plaisir. Je ne sais pas à quel point j’aimais jouer au foot, mais je sais que je ne détestais pas ça. En revanche, ce n’était absolument pas mon choix.»
Il a lié ses débuts au football avec la volonté de rendre fier son père. «Je savais que si je voulais rendre mon père heureux, ce n’était qu’avec le football, explique le Français. C’est la chose la plus difficile que j’ai eu à faire. Quand j’étais petit, mon père ne me disait jamais ce que je faisais de bien. J’avais besoin de son approbation, qu’il me dise que je progressais. Mais il me parlait toujours ce que j’avais raté, mal fait. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, je voulais toujours faire plaisir aux gens, parce que c’est quelque chose à quoi je n’avais pas eu accès étant petit.» Cette façon d’agir et de penser l’a bloqué dans l’expression de ses sentiments. «Je ne savais pas ce qui me rendait triste ou pas. Moi, j’étais… Je ne dirais pas mort, mais exprimer mes émotions était très dur, à part l’énervement et la rage». Après son enfance compliquée, Thierry Henry a réussi à bâtir une très belle carrière, avec de nombreux trophées et distinctions individuelles. Pour autant, il a connu des phases de dépression, comme il l’a confié au cours de l’interview. «Quand j’entends les gens parler de dépression, ça fait tilt chez moi. Je suis un être humain, j’ai des sentiments. Au cours de ma carrière, j’ai dû être en dépression. Est-ce que je le savais? Non. Est-ce que j’ai fait quelque chose à ce sujet? Pas du tout. Mais je me suis adapté. Ca ne veut pas dire que je marche droit, mais je marche. C’est ce qu’on m’a appris depuis petit». Ayant connu cela, Thierry Henry milite aujourd’hui pour que les jeunes expriment plus facilement leurs émotions à propos de la santé mentale.
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