Le PSG, ses échecs et les critiques : les révélations de Kays Ruiz-Atil
Ancien grand espoir du PSG et du FC Barcelone, Kays Ruiz-Atil a refait parler de lui il y a quelques jours après une anecdote dévoilée par Ander Herrera qui a pris beaucoup d’ampleur sur les réseaux sociaux. Il livre aujourd’hui sa version des faits et revient sur son début de carrière manquée.

Bien malgré lui, Kays Ruiz-Atil a refait une apparition médiatique en début de semaine. Il s’agit en réalité de la faute d’Ander Herrera. L’ancien milieu de terrain du PSG venait de partager à un podcast une anecdote sur celui qui était alors un grand espoir du club. Impressionné par le niveau du jeune Ruiz-Atil à l’entraînement, il confie ce sentiment à Angel Di Maria, qui lui répond alors: «Oublie, regarde sa voiture, regarde comment il s’habille. Regarde sa chemise Dior. Crois-moi, tu verras.» La suite a malheureusement donné raison à l’Argentin. Depuis, c’est un déferlement de propos sur les réseaux sociaux où le principal concerné s’est senti obligé de réagir. Il confirme cette histoire, en apportant des précisions et reconnaît ses erreurs de jeunesse.
«Il (Herrera) ne l’a pas dit méchamment. Moi, je leur donne raison dans ce qu’ils ont dit, assure le milieu offensif dans un long entretien à RMC. C’est vrai que j’étais jeune, j’ai fait des choses que je n’aurais pas dû faire. Après, la plupart des gens qui parlent aujourd’hui, s’ils avaient été à ma place plus jeune, ils auraient peut-être fait la même chose, voire pire. Certains ont d’ailleurs fait pire, mais ça n’a posé de problème à personne. Comme j’ai été médiatisé très jeune, je suis une cible facile.» Ruiz-Atil a eu du mal avec cette médiatisation à outrance, alors qu’il n’était qu’un jeune joueur, pas même majeur lorsqu’il passe du FC Barcelone au PSG. La popularité et son niveau alors au-dessus des autres lui sont montés à la tête.
«J’ai voyagé en jet privé, je me suis habillé avec des marques, les soirées…»
«Herrera et Di Maria l’ont dit. J’ai voyagé en jet privé, je me suis habillé avec des marques, les soirées… C’est très dur de résister quand tu accèdes à tout ça et que tu vois que tout le monde te dit oui. Moi, j’étais jeune, je ne voulais écouter personne. Ma mère et mon oncle me disaient toujours: "Fais attention à ce que tu fais", mais je ne voulais pas écouter. Je n’en faisais qu’à ma tête», poursuit le joueur aujourd’hui âgé de 23 ans. Au PSG, certains joueurs comme Herrera et Di Maria, mais aussi Kimpembe ont essayé de l’aider, à le guider. Même Fayza Lamari, la mère de Kylian Mbappé, l’a averti, mais le jeune homme n’a pas voulu écouter et il a fini par s’égarer. Il quitte finalement le club de la capitale en fin de contrat et après 7 apparitions, son seul regret.
Avec le recul, il aurait aimé prolonger dans le club de la capitale, mais les négociations n’ont pas abouti avec Leonardo, alors directeur sportif. «Les gens disent que j’ai été gourmand dans les négociations, c’est totalement faux. Je n’ai jamais été gourmand sur ce que j’ai demandé pour prolonger ni sur les contrats que j’ai signés. La seule chose qui m’intéressait, c’était le projet sportif.» Il retourne alors au FC Barcelone, au sein de la réserve, pour une saison, avant de rebondir à Auxerre à l’été 2022. Une fois encore, ça ne colle pas. Avec Jean-Marc Furlan puis Christophe Pélissier, il ne joue pas (1 seule apparition en Ligue 1) et finit par être mis à l’écart avant de quitter l’AJA avec pas mal d’amertume. Le club affirme avoir résilié son contrat, le joueur se plaint d’une mise à l’écart «sans raison valable».
Le déclic après le départ d’Auxerre
Le voilà libre et avec une pancarte négative dans le dos de grand espoir qui s’est brûlé les ailes. C’est là que le déclic intervient affirme-t-il. «Je me suis dit qu’il fallait que j’arrête les sorties et tout ce qui est à côté du foot. Je suis quelqu’un qui a du mal à fermer sa bouche et quand quelque chose ne me plaît pas, je vais le dire. Mais je me suis dit que là, c’était le moment de se faire tout petit. Pour qu’on m’oublie un peu.» Il retrouve finalement un projet en 2024 à Francs Borains en D2 belge où cette fois, il joue et reprend goût au football (4 buts et 5 passes décisives en 25 matchs). Le Franco-Marocain entame même sa seconde saison avec son club, où il est en fin de contrat en juin 2026. Il aspire encore à jouer plus haut et aurait même dû partir durant le dernier mercato, mais l’anecdote d’Herrera a tout fait capoter.
«Je devais partir cet été, mais ça n’a pas pu se faire, quasiment à cause de ce qui est sorti, regrette Ruiz-Atil. Ça a eu de grandes répercussions et ça a impacté les discussions qu’on a eues avec certains clubs. Parce qu’ils pensent que je suis encore comme avant. Ils ne veulent pas me laisser une deuxième chance. Dans le football, il y a beaucoup de personnes malveillantes.» Il fait le dos rond et espère que le train repassera. Le milieu offensif accepte son sort et est déjà heureux de retrouver du plaisir à retoucher le ballon, même en Challenger Pro League et dans son club qui lui a fait confiance. Entouré des siens, de sa famille et conseillé par son beau-frère, Yacine Adli qui vient de quitter l’AC Milan pour Al-Shabab, celui qui a failli arrêter sa carrière croit toujours ses rêves à commencer par «revenir là où on prédisait que je serais. Le deuxième, c’est d’être l’un des meilleurs joueurs du monde. J’espère rattraper ma feuille de route.» Il n’est peut-être pas trop tard.
En savoir plus sur