Roumanie-France : les notes du match

Par La Rédaction FM
8 min.
France Bănel Nicoliţă @Maxppp

Les Bleus ont concédé le nul face à la Roumanie (0-0) au terme d'un match de qualité médiocre. Un responsable ? La pelouse du stade National, désastreuse.

Était-ce une bonne idée de reformer le duo Roland-Larqué ? Les deux commentateurs s'étaient quittés sur un triste 0-0 face à la Pologne il y a quelques années, il se sont retrouvés sur un nouveau match médiocre et privé de but. Mais il est difficile de blâmer les joueurs ce soir. Comment pouvait-il en être autrement avec une pelouse qui ressemblait à un champ de patates après seulement 10 minutes de jeu ?

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Si les deux équipes en ont pâti, la France, avec le style de jeu prôné par Laurent Blanc, en a souffert le plus. Des relances ratées, des passes pas assez appuyées, la mise en route fut difficile. Et c'est bien Lloris qui devait tout de suite se mettre en action (5e), sur un coup-franc lointain de Nicolita, qu'on peut d'ores et déjà qualifié de bonne pioche pour l'AS Saint-Etienne. Sur un pré où il était quasiment impossible d'accélérer le jeu, les Bleus se sont contentés d'une domination stérile, avec une possession de balle largement supérieure à celle des Roumains. Mais ni Cabaye ni Martin n'ont réussi à trouver les espaces dans le dos d'une défense très regroupée pour trouver Benzema.

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Que retenir dès lors de ce match tronqué par une pelouse indigne ? Qu'Abidal reste un recours de qualité dans l'axe pour suppléer les absences futures. Qu'Evra n'est toujours pas dans son assiette sous le maillot bleu. Que M'Vila est une pièce essentielle de l'entrejeu et que Ribéry mérite d'être revu dans de meilleures conditions. Sur le plan comptable, l'opération reste positive malgré la victoire de la Bosnie face à la Biélorussie, qui rapproche la sélection de Pjanic à 1 point des Bleus. Il faudra terminer le travail au Stade de France les 7 et 11 octobre prochain face à l'Albanie et... la Bosnie.

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L'homme du match : Nicolita (6,5) : l'AS Saint-Étienne est sûrement tombé sur une bonne pioche. Puissant, combattif et malin, l'ailier droit a fait passer une soirée très difficile à Patrice Evra. Très bon frappeur de coups de pied arrêtés, il est à deux doigts d'offrir la balle du 1-0 à Goïan (5'). Un joueur très complet qu'on a hâte de retrouver sur les pelouses de Ligue 1.

Roumanie :

  • Tatarusanu (5,5) : une soirée plutôt tranquille pour le portier roumain. Aucun arrêt décisif à réaliser, il a du se contenter de quelques sorties aériennes pour montrer une très belle assurance. Rassurant.

  • Luchin (5): s'il aura souvent laissé trop d'espace à Evra et Ribery dans son dos, il a montré une belle qualité de tacle. Plus offensif que ses partenaires de défense, il aura tout de même laissé trop de brèches à l'aile gauche française.

  • Goian (5,5) : impassable, le défenseur roumain n'a eu qu'à compter sur son physique, ses qualités de placement et une bonne couverture de Karim Benzema pour annihiler les trop timides occasions françaises. Solide.

  • Chiriches (5,5) : à l'image de son partenaire de défense, il n'a pas eu à réaliser de miracles pour se mettre en valeur. Il a fait le strict minimum pour stopper les offensives françaises. Malheureusement c'était ce soir tout à fait suffisant.

  • Rat (5) : ce n'est pas un hasard si le jeu français ne s'est que trop peu souvent porté sur la droite. Invisible offensivement, le capitaine de cette sélection a parfaitement muselé Valbuena, Sagna puis Rémy.

  • Bourceanu (5) : une véritable boule de nerf, le milieu (très) défensif a passé son match à courir pour gêner le porteur du ballon et combler les espaces. Une énergie débordante additionnée à une belle dose de hargne. Un guerrier en bref...

  • Lazar (nn) : fer de lance de cette sélection, le milieu de terrain dévoilait une volonté de percussion qui aurait pu faire du bien à son équipe. Malheureusement, il sort sur blessure dès la 42' remplacé par Stancu (4,5) qui aura su trouver un bon équilibre entre solidité défensive et présence offensive. Il est, sur deux phases de jeu, tout proche d'offrir un ballon décisif à Marica mais fait preuve d'imprécision (58', 68').

  • Nicolita (6,5) : Voir ci-dessus

  • Tanase (3,5) : un match d'une rare lividité. Totalement invisible, le numéro 10 roumain a effectué un non-match. Dommage tant il aura montré, sur les très rares ballons qu'il a touché, une belle technique. Aucun poids sur ce match. Inquiétant pour un meneur de jeu.

  • Cocis (3) : une performance encore plus mauvaise que Tanase, l'ailier gauche est parvenu à se faire encore plus discret que son coéquipier. Balayant le terrain de gauche à droite en espérant toucher le cuir, il n'aura fait que courir dans le vide.

  • Marica (4) : très bien pris au marquage par Eric Abidal, il aura eu du mal à résister à l'agressivité du Barcelonais. Un peu plus à son aise dès qu'il a pu trouver l'espace. En effet, ses qualités de vitesse et de percussion aurait pu le rendre décisif. Remplacé à la 90' par Bucur qui n'aura pas eu le temps de se mettre en valeur.

France :

  • Lloris (7) : l'ange gardien des Bleus, et surtout le plus rapide à se mettre en action. Dès la 5e minute, il avait besoin d'un arrêt réflexe pour sortir un coup-franc vicieux de Nicolita. Rebelote 20 minutes plus tard sur la même action. Rien d'autre à faire jusqu'à la fin. Une première sortie en tant que capitaine réussie.

  • Evra (4): il a livré un duel acharné avec Nicolita et c'est le Roumain qui en est le plus souvent sorti gagnant. Pas rassurant dans ses interventions, il a également fait passer des sueurs froides au camp français avec des relances pas assez appuyées et des moments d'absences surprenants. Ce n'est pas ce soir qu'Evra aura livré son match référence avec les Bleus.

  • Abidal (6,5) : excellent en première période : des interventions tranchantes et une sobriété de bon aloi. Un peu plus compliqué par la suite mais il est resté dominateur dans les airs et au sol, même s'il était un peu en retard sur la plus grosse occasion roumaine (68e) de la partie.

  • Rami (5) : il avait droit à un sacré client ce soir sur les coups de pied arrêtés en la personne de Goian. Battu à plusieurs reprises de la tête par le défenseur roumain, il a été coupable d'une faute de concentration à la 64e, qui aurait pu coûter cher. Au final, il s'est plus distingué par ses sorties de balle très osées, avec des roulettes et crochets. Joli mais dangereux. Deux frappes lointaines inoffensives.

  • Sagna (5,5) : un match sérieux. Il a su tenir son couloir défensivement, bien aidé par un adversaire très timide et a offert de nombreuses solutions offensivement. Malheureusement, ses centres n'ont quasiment jamais trouvé preneur.

  • M'Vila (6,5) : il devient décidément indispensable aux Bleus. Alors bien sûr, il a encore du déchet dans son jeu, en témoigne une relance ratée plein axe (11e), mais c'est la véritable plaque tournante du jeu français. La tête toujours haute, il oriente à sa guise. Défensivement, il n'est pas en reste, avec de nombreuses récupérations. La pierre angulaire de l'entrejeu de Blanc.

  • Cabaye (5,5) : il a eu du mal à se situer entre M'Vila et Martin lors du premier quart d'heure. Puis il a trouvé ses marques et s'est facilement montré disponible dans l'entrejeu. Il a fait parler sa belle technique sur quelques relances mais s'est montré trop imprécis dans les 30 derniers mètres. Une frappe non cadrée, après une belle récupération, à son actif (63e). Remplacé par Nasri (75e), qui ne s'est pas mis en valeur.

  • Martin (6) : il a fait ce qu'on attendait de lui : du jeu en première intention, en une ou deux touches de balle, et des déplacements intelligents dans les intervalles. Malheureusement, la Roumanie n'a pas laissé beaucoup d'espace ce soir et malgré quelques tentatives, il n'a jamais pu lancer correctement Benzema dans la profondeur. Encourageant tout de même, il reste une alternative crédible à Nasri.

  • Ribéry (6) : les intentions y étaient. La réalisation technique, beaucoup moins. A l'instar des autres joueurs offensifs, il a été considérablement gêné par l'état déplorable de la pelouse. Son côté gauche a vite ressemblé à un champ de mines. Mais le joueur du Bayern ne s'est jamais découragé. Mieux entré dans la seconde période, il a enfin réussi à combiner avec Benzema (47e), avant d'offrir le plus joli geste du match et l'action française la plus dangereuse, avec un contrôle-talonnade orienté qui a mystifié deux Roumains avant de tenter la frappe en angle fermé (67e).

  • Valbuena (5) : très discret ce soir. Le jeu français a penché à gauche et il n'a pas su offrir les solutions nécessaires sur son aile. Il a souffert physiquement face aux gabarits des Roumains. Rien à signaler donc, mis à part la première tentative française à savoir... une tête non cadrée. Remplacé par Rémy (70e), qui a eu le temps de faire parler sa vitesse le temps d'une action, où il a pu glisser un bon ballon à Benzema (83e).

  • Benzema (5,5) : un match compliqué pour le Merengue. Enfermé dans une charnière centrale de géants, il ne pouvait pas compter sur une pelouse impeccable pour faciliter ses dribbles. Hormis une tête non cadrée (34e), il n'a rien eu à se mettre sous la dent. Il a dézoné pour toucher la balle, mais parallèlement personne ne venait apporter de la présence dans la surface. Au lieu de s'acharner à éliminer son adversaire direct sur les rares situations favorables, il aurait dû plus souvent tenter la frappe. Difficile toutefois de lui reprocher quelque chose au regard de l'état de la pelouse.

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