France - Écosse : Scott McTominay, le facteur X de la Tartan Army !

Par Josué Cassé
7 min.
Scott McTominay ici contre l'Espagne @Maxppp

Officiellement qualifiée pour l’Euro 2024, organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet prochain, l’équipe de France s’apprête à défier l’Écosse, qui a également validé son ticket, dans le cadre d’une rencontre amicale disputée à Lille, mardi soir à 21 heures. L’occasion pour les Bleus de croiser le fer avec un certain Scott McTominay, éblouissant sous les couleurs de la Tartan Army et décisif avec Manchester United.

En tête du groupe B et officiellement qualifiée pour l’Euro 2024, l’équipe de France affrontera l’Écosse, qui sera également présente en Allemagne du 14 juin au 14 juillet prochain, au Decathlon Arena - Pierre-Mauroy de Lille. Une rencontre amicale organisée mardi soir (21 heures) entre deux sélections performantes lors des éliminatoires. Si les Bleus de Didier Deschamps n’ont jamais tremblé pour valider leur ticket, à l’instar de leur récent succès face aux Pays-Bas, la Tartan Army a, de son côté, fait forte impression au sein du groupe A. Avec 5 victoires en 6 rencontres et après la défaite (0-1) de la Norvège contre l’Espagne, l’équipe de Steve Clarke a ainsi décroché son billet pour la 17e édition du Championnat d’Europe de football. Une qualification que les Écossais doivent en grande partie au rendement impressionnant d’un certain Scott McTominay.

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Un parcours XXL lors des éliminatoires !

Aligné aux côtés de Callum McGregor dans le 3-4-2-1 écossais durant ces phases qualificatives, le milieu défensif de Manchester United, qui a également évolué dans un rôle de milieu offensif, n’a cessé de briller. Remplaçant contre Chypre lors de la première journée, le natif de Lancaster s’offrait notamment un doublé en fin de rencontre (87e, 90+3e) malgré 23 petites minutes de jeu disputées à Hampden Park. Le début d’une campagne étincelante où l’international écossais aura finalement inscrit 6 buts (doublé contre l’Espagne, une réalisation face à la Géorgie et un but + une passe décisive lors du match retour à Chypre), faisant de lui l’actuel deuxième meilleur buteur de ces qualifications, juste derrière Cristiano Ronaldo et ses 7 réalisations. Une nouvelle fois titularisé, jeudi dernier, contre la Roja, le joueur des Red Devils était même tout proche de libérer les siens à l’heure de jeu.

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Sur un coup franc à l’entrée de la surface et dans un angle fermé sur le côté gauche, l’international écossais (40 sélections, 6 buts) envoyait un missile dans la lucarne opposée d’Unai Simon. Malheureusement pour lui, l’arbitre de la rencontre annulait son but pour un petit coup de coude de Jack Hendry sur le portier espagnol. Une décision qui ne manquait pas de faire réagir Steve Clarke en conférence de presse. «L’arbitre a pris sa décision, il n’y a pas lieu de s’étendre sur le sujet. Je pense qu’il y a eu un peu de confusion sur le moment, qu’il s’agisse d’un hors-jeu ou d’une faute sur le gardien. Si vous prenez ces deux éléments ensemble, Jack Hendry était légèrement hors-jeu et lorsqu’il s’avance vers le gardien de but, ils ont interprété cela comme si Jack était impliqué dans le jeu, mais je vais vous dire maintenant qu’il n’y a aucune chance que le gardien ait pu sauver ce ballon, peu importe où se trouvait Jack Hendry. Le gardien n’aurait jamais pu sauver ce but, quelle que soit la position de Jack Hendry».

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Un coup à jouer avec les Red Devils…

Qu’importe, si l’Écosse finissait par craquer, s’inclinant 2-0 face aux champions du monde 2010, l’objectif est désormais atteint avec une place assurée à l’Euro 2024. Grand artisan de ce dénouement heureux, Scott McTominay confirme ainsi sa montée en puissance. Peu utilisé par Erik ten Hag du côté de Manchester United, celui qui n’a disputé que 186 petites minutes de jeu depuis le début de la saison profite, en effet, de chaque opportunité pour se distinguer. Juste avant la trêve, le droitier d’1m91 sortait par exemple les Red Devils d’une situation plus que compromise face à Brentford. Menés 1-0 par les Bees alors que le temps additionnel était déjà engagé depuis deux minutes, le numéro 39 mancunien enfilait le costume de sauveur en inscrivant un doublé sur le fil (90+3e, 90+7e). Une performance remarquable, qui plus est dans un contexte de crise pour les pensionnaires d’Old Trafford, pointant actuellement à la dixième place de Premier League.

Facteur X aussi bien en club qu’en sélection, Scott McTominay fait ainsi preuve d’un réalisme offensif déroutant, d’autant plus au regard de son poste reculé sur le terrain. Et si certains observateurs tentent de justifier cette réussite par son passé de numéro 9 au sein de l’académie mancunienne, le cadre de la Tartan Army s’en étonne. «Les gens m’ont toujours dit : 'Tu as joué comme attaquant quand tu étais petit. Je n’ai jamais joué comme attaquant’. J’ai joué deux matches avec [l’ancien entraîneur de la réserve] Warren Joyce parce que nous n’avions pas d’attaquant. Alors, chaque fois que je marque un but, les gens disent toujours : Il était attaquant, c’est pour ça. Je n’ai jamais été attaquant ! J’ai toujours été un milieu de terrain, un numéro huit, alors c’est drôle d’entendre ce genre de choses». Refusant de se considérer comme un attaquant, le numéro 4 de la sélection écossaise montre, en revanche, clairement qu’il est un milieu de terrain avec le sens du but. Un aspect que l’intéressé travaille d’ailleurs à l’entraînement.

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Une croissance retardée, un avenir radieux ?

«Le simple fait d’être vivant dans la surface, d’être rapide, de ne pas être sur ses talons ou de dormir dans la surface [est essentiel] - chaque fois qu’il y a une chance de marquer un but, il faut la saisir. C’est ce que j’ai toujours pensé. J’ai parlé à Darren Fletcher, à Mitchell [van der Gaag] et aux entraîneurs, et c’est ce qu’ils disent : 'Chaque fois que tu as l’occasion de le faire, montre-toi’. C’est ce que j’ai essayé de faire à l’entraînement et de montrer au manager que j’étais capable de vivre des moments comme celui-là, et j’espère que cela continuera à l’avenir si nous nous rassemblons en tant qu’équipe et que nous commençons à jouer comme nous savons le faire», confiait ainsi McTominay après son doublé retentissant contre Brentford. Une prise de pouvoir relativement tardive et assez inattendue qui ne semble, quoi qu’il en soit, pas étonner le principal intéressé. Récemment interrogé par la chaîne de Manchester United, l’enfant des Red Devils confiait d’ailleurs que son apogée pourrait arriver plus tard, compte tenu de la façon dont il s’est développé à Carrington. Et pour cause.

Avec un retard de croissance à ses débuts, celui qui voit son contrat courir jusqu’en juin 2025 a longtemps dû lutter pour s’imposer au plus haut niveau. «Mon père était génial parce qu’il disait toujours : Prends ton temps, fiston. Tu vas grandir et tu vas devenir plus grand, parce qu’il le sait, n’est-ce pas ? Quand on est enfant, on ne le sait pas. Et on se dit toujours : je suis toujours le dernier. Mais quand j’ai grandi, à 17 ou 18 ans, j’étais assis à côté de lui et j’étais au-dessus de lui. Je me suis dit : 'Qu’est-ce qui se passe ici ? Il y a quatre ans, tu me disais de ne pas m’inquiéter, et maintenant regarde. Je suis plus grand que mon père : Je suis plus grand que mon père et il fait 1,80 m ! C’est donc un peu fou», révélait, à ce titre, celui qui dépasse désormais le mètre 90.

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Une évolution atypique laissant au joueur de 26 ans de belles perspectives pour la suite de sa carrière. «La façon dont je vois les choses maintenant, c’est que j’ai grandi peut-être quatre ans après tout le monde, donc mes meilleures années seront quatre ans plus tard aussi». Et d’ajouter : «j’ai donc 26 ans aujourd’hui et mon âge corporel est techniquement celui d’une personne de 22 ans. Lorsque j’aurai 30 ans, je me sentirai peut-être comme un jeune homme de 26 ans. Je pourrais prendre ma retraite à 38 ou 40 ans !» En attendant de voir s’il peut prétendre à une telle longévité, Scott McTominay, récemment ciblé par West Ham et Newcastle, aura forcément à cœur de confirmer sa très belle dynamique face aux champions du monde 2018, mardi soir, sur la pelouse lilloise. L’équipe de France est prévenue. Mike Maignan, Alphonse Areola et Brice Samba également…

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