PSG-Barcelone : les notes du match

Le PSG face à l'ogre barcelonais. Ce soir, le Parc des Princes a retrouvé le parfum des grands rendez-vous européens. Immédiatement, le PSG se positionnait dans son camp, sans l’intention d’imposer un pressing haut. Une tactique largement répandue chez les adversaires du Barça. Mais cela ne traduisait en aucun cas un manque d’ambition offensive. Pour preuve, c’est bien le PSG qui plaçait une première banderille dès la 5e minute. Une subtile déviation de la poitrine de Pastore profitait à Lavezzi, qui crochetait Mascherano avant de tirer sur le poteau. Paris était bien entré dans son match. Le Barça avait bien la possession de la balle, mais pas dans les proportions habituelles. Xavi et Iniesta étaient obligés de s’essayer à la frappe pour éviter le bloc défensif parisien (9e, 17e). Côté Parisien, Pastore, en jambes, mettait à contribution Victor Valdes sur une frappe puissante à ras-terre. Le gardien blaugrana était vigilant, à l’image de sa parade sur un coup-franc qu’Ibrahimovic avait lui-même obtenu (19e). Le pari d’Ancelotti de titulariser Beckham s’avérait un succès au regard de la prestation de l’Anglais, impeccable dans les transmissions et actif à la récupération. Mais voilà, avec Barcelone, le moindre espace peut s’avérer fatal. Suite à un corner dégagé par le PSG, Dani Alves trouvait Messi dans la surface d’un amour d’extérieur du droit. Le petit Argentin ne gâchait pas l’offrande et fusillait Sirigu du gauche (37e). 1-0 et déjà des regrets pour le club francilien, tant il avait offert un visage séduisant au cours des 35 premières périodes. Messi faisait passer un nouveau frisson d’une frappe dans sa position préférentielle (42e).

Au retour des vestiaires, le PSG constatait la sortie de Lionel Messi, blessé, et montait d’un cran pour gêner les premières relances barcelonaises. Mais malgré cet entrain initial, le Barça conservait la possession du ballon et la maîtrise des débats. Paris n’était pas loin de la correctionnelle à la 63e. Alerté sur un nouveau service excellent de Dani Alves, Alexis Sanchez tergiversait dans la surface. Loin de sa meilleure forme, le Chilien gâchait une nouvelle occasion dans la foulée (65e). Le PSG tremblait par intermittence, mais s’offrait quelques situations également. Il aurait fallu un Zlatan Ibrahimovic un peu plus inspiré dans ses dribbles et dans ses choix pour concrétiser les bonnes périodes parisiennes. Il était malgré tout là (hors-jeu cependant) pour reprendre victorieusement une tête de Thiago Silva (79e) et redonner espoir. Un espoir qui allait être enterré par une sortie catastrophique de Sirigu dans les pieds de Sanchez, qui obtenait le penalty, transformé par Xavi. La fin des illusions pour le PSG ? Pas totalement puisque dans les ultimes secondes du temps additionnel, Matuidi, bien servi par Ibra, trouvait la faille d’une belle frappe, légèrement détournée par Bartra (90+4). L’impératif est désormais connu pour le match retour : il faudra marquer au Camp Nou.

L'homme du match : Thiago Silva (8) : un match énorme de la part du capitaine parisien, qui a ravi le Parc des Princes sur ses interventions toujours propres, dans les airs comme au sol. Messi ne l'aura pas passé (22e, 35e) et il n'a jamais paniqué sur ses relances. Il a impulsé quelques mouvements avec ses remontées de balle et surtout est à l'origine de l'égalisation parisienne avec une sublime tête sur le poteau (79e). Impeccable.

PSG :

• Sirigu (4) : il avait fait tout ce qu'il fallait jusqu'à la 88e minute. Mais pourquoi a-t-il choisi de sortir au devant d'Alexis Sanchez ? Toujours est-il que sa sortie, mauvaise, s'est accompagnée d'une faute réelle sur l'attaquant blaugrana. Paris aurait été en meilleure position en vue du retour sans ce fait de jeu.

• Maxwell (5) : il avait fort à faire face à Dani Alves. Le latéral brésilien n'a pas arrêté de débouler sur son couloir, faisait bien des misères à Maxwell. Mais le latéral parisien s'en est malgré tout bien sorti dans l'ensemble.

• T. Silva (8) : lire ci-dessus.

• Alex (6) : une bonne prestation du Brésilien, solide à défaut d'être flamboyant. Il ne se loupe pas, dit-on souvent pour justifier sa présence à la place de Sakho. Jamais loin du joueur dans sa zone, il n'a pas été dépassé par la vivacité adverse et fut précieux dans le jeu aérien.

• Jallet (4,5) : il n'est pas dans la forme de sa vie, c'est une certitude. On peut lui reprocher son absence dans sa zone lors du premier but blaugrana, même si cela faisait suite à un corner. Il a tenté d'aider Lucas sur le couloir droit mais a été peu servi et a souvent choisi de repiquer. Il a fini sur une bonne note avec certes un peu de chance, sur une chandelle qui a abouti à l'égalisation parisienne.

• Matuidi (6) : il est rarement décevant mais ce soir, il fut un ton en-dessous en première période. Deux premiers ballons perdus (mauvais contrôle, mauvaise passe) et surtout peu d'impact à la récupération. Comme face à l'Espagne, il a beaucoup couru dans le vide, ne pouvant rien faire face à la maîtrise technique de Xavi et Iniesta. Il s'est réveillé en seconde période, mais encore une fois, il a été pénalisé par une technique incertaine. Cependant, son but, inscrit dans les dernières secondes de la partie sur une frappe légèrement détournée, redonne un peu d'espoir au PSG en vue du match retour. Un match retour qu'il ne vivra pas, puisque suspendu.

• Beckham (6) : c'était la surprise du chef de Carlo Ancelotti. Et l'Anglais a donné raison au technicien italien en offrant une très belle première mi-temps. Il a fait parler son pied droit pour délivrer de belles ouvertures et a perdu très peu de ballons. Plus surprenant, il a aussi réussi à en gratter quelques-uns dans les pieds adverses, et même plus que Matuidi. L'Anglais a tiré son épingle du jeu, même si son dégagement de la tête a abouti au but barcelonais. Son influence a décliné en seconde période, logique au regard de sa condition physique. Remplacé à la 70e par Verratti, qui a tenté d'amener du liant dans le jeu parisien et qui a trouvé le bon rythme. Il a apporté du peps.

• Pastore (6) : El Flaco n'est plus le même qu'en début de saison. En jambes, il a offert en permanence une solution entre les lignes. Certes, il a perdu quelques ballons, en cherchant à trouver ses attaquants, mais son influence fut positive ce soir. Une belle frappe tendue à la 15e minute et une activité permanente. Il a donné un bon coup de main à Beckham et Matuidi en se recentrant quand il le fallait. Un bon Pastore, remplacé par Gameiro à la 76e, qui a mal négocié un ballon en profondeur (85e).

• Lucas (6) : pour son retour, il a offert ce qu'il sait faire : des percées tranchantes balle au pied au coeur de l'entrejeu adverse. Sa vitesse a permis au PSG de vite se projeter sur certaines contre-attaques en première période. Il a réussi à trouver Ibrahimovic dans les espaces, mais au fil des minutes, il a perdu de la lucidité, s'enfermant dans ses dribbles. Un retour toutefois encourageant.

• Lavezzi (5,5) : un début de match tonitruant, marqué par son énorme occasion de la 5e minute. Bien décalé dans la surface par Pastore, il éliminait son adversaire d'un crochet et tirait sur le poteau. Une action que Paris allait longtemps regretter. Dans la foulée, El Pocho faisait parler son dynamisme, parvenait à conserver la balle au coeur de l'entrejeu barcelonais. Malheureusement, il n'allait plus se retrouver en position de marquer, malgré des déplacements intelligents. Il baissé de pied peu à peu et a été remplacé à la 66e par Ménez.

• Ibrahimovic (5) : comme souvent avec le Suédois, il y a du très bon et beaucoup de mauvais. Jusqu'à la 79e minute, il a quasiment tout raté, mis à part un coup-franc surpuissant détourné par Victor Valdes. Emprunté dans ses dribbles et ses contrôles, il a gâché deux-trois situations favorables (60e, 77e). Mais Ibra ne serait pas Ibra sans un mental d'acier. Bien que hors-jeu, il a égalisé une première fois suite à une tête de Silva sur le poteau (79e). Puis il a parfaitement remisé de la tête pour Matuidi sur le 2-2 (90+4e). Enervant mais décisif.

FC Barcelone :

• Valdes (6) : si le club catalan cherche déjà un successeur à son dernier rempart, ce dernier a encore tenu son rang ce soir. Il a réalisé une belle parade devant Pastore (14e) avant de se montrer décisif sur un coup franc puissant d’Ibra (18e) à ras de terre. Très serein, Valdes a réalisé un match plein en stoppant de nombreuses tentatives parisiennes notamment lors d’un face à face avec Ibra (77e) et en se montrant intraitable dans ses sorties aériennes. Malheureusement pour lui, sa fin de match a été plus compliquée. S’il ne peut rien lors de l’égalisation parisienne du géant suédois, Valdes n’a pas la main assez ferme devant une frappe contrée de Matuidi et laisse filer le ballon au fond de ses filets.

• Alba (5) : un gros travail offensif d’entrée puis quelques difficultés devant Christophe Jallet, bien moins gêné par Alba que lors du France-Espagne. Averti à la 61e et beaucoup moins en vue en fin de match.

• Piqué (4) : dépassé d’entrée sur un crochet de Lavezzi (4e), Piqué est logiquement averti après une faute sur Ibrahimovic (17e). Pas vraiment à l’aise devant les offensives parisiennes, il a relativement déçu, même s’il a réalisé quelques gestes défensifs intéressants en seconde période. Il est loin d’être intraitable sur la tête sur le poteau de Thiago Silva à l’origine de l’égalisation parisienne. Nul doute que sa terne prestation risque encore d’être largement commentée de l’autre côté des Pyrénées.

• Mascherano (5) : une belle intervention d’entée devant Lucas (12e). Plutôt solide défensivement durant 75 minutes, il a connu plus de mal devant Jérémy Menez. Logiquement averti après une faute sur ce dernier (74e), l’Argentin manquera le match retour au Camp Nou. Blessé, Mascherano a laissé sa place à Bartra (83e), malheureux sur le deuxième but parisien puisqu’il dévie le ballon dans ses propres filets.

• Alves (8) : très incisif et percutant d’entrée face à Maxwell, le blond peroxydé a mis le feu sur son côté droit tout au long de la rencontre grâce à une belle qualité de dribble et à des passes précises. D'ailleurs, le Brésilien a délivré une passe décisive magique de l’extérieur du pied pour Lionel Messi sur l’ouverture du score (38e). Et si Alexis Sanchez n’avait pas raté l’immanquable, il aurait même pu s’offrir une seconde passe décisive. Et que dire de son coup franc magnifique tiré juste à côté du poteau de Sirigu (68e). En dedans ces dernières semaines, Daniel Alves a prouvé qu’il était présent dans les grands rendez-vous.

• Sergio Busquets (5) : en difficulté devant la vivacité parisienne, le solide milieu catalan n’a pas eu son rayonnement habituel. Sa grosse faute devant Lucas (13e) cristallise ses difficultés à récupérer le ballon au milieu de terrain. Du mieux en seconde période et de quelques ballons chipés au milieu de terrain. Malgré tout, on a déjà vu Busquets plus inspiré et plus tranchant.

• Xavi (5,5) : le métronome catalan n’a pas eu son aura habituel dans l'entrejeu et s’est contenté du strict minimum. Du déchet sur coups de pied arrêtés, mais une qualité technique qui lui permet de limiter la casse même lorsqu’il n’est pas à 100 %. Son coup franc détourné par le mur a bien failli permettre à son équipe de doubler la mise (74e). Auteur du second but barcelonais sur penalty.

• Iniesta (6) : l’un des Barcelonais les plus en vue offensivement. Une superbe ouverture pour Villa (8e) puis une belle frappe enroulée qui passe juste à côté de la lucarne de Sirigu (16e). Sa capacité à porter le ballon vers l’avant a fait très mal au PSG et sa faculté à conserver le ballon dans les petits espaces ont fait beaucoup de bien à son équipe.

• Messi (6,5) : d’entrée, il s’est positionné très bas pour distribuer le jeu. Bien contrôlé par Thiago Silva durant 30 minutes, il a peu à peu pris le dessus sur son adversaire direct. Sa demi-volée inscrite sur sa première occasion du match en est le meilleur exemple. Malgré une gêne physique, le quadruple ballon d’or hausse son niveau de jeu et est tout prêt de doubler la mise sur une frappe enroulée après un joli numéro dans la défense (42e). Remplacé par Cesc Fabregas (5) à la mi-temps, qui a bien distribué le jeu, délivrant quelques belles passes, à défaut de se montrer aux avants postes.

• Alexis (4) : trop peu de percussion de la part d’Alexis Sanchez et une prestation en demi-teinte. S’il a tenté de placer plusieurs tentatives lointaines sans grand succès, le Chilien a trop souvent péché dans le dernier geste comme à la 62e minute où il tergiverse trop devant le but. Loin d’être un titulaire en puissance, l’ancienne star de l’Udinese n’a pas vraiment marqué de points ce soir, même s’il a provoqué le penalty.

• Villa (4) : l’attaquant international espagnol n’a eu que très peu de ballons à se mettre sous la dent ce soir. Souvent oublié par ses partenaires, Villa a beaucoup couru dans le vide et son influence offensive a été proche du néant. Remplacé par Tello (81e).