Yannick Sagbo : « je suis libre et aujourd’hui ma priorité est de revenir en France »

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Yannick Sagbo, sous les couleurs de Umm Salal SC @Maxppp

En 2013, Yannick Sagbo quittait Evian Thonon-Gaillard et la Ligue 1 pour s'envoler vers d'autres cieux. Direction l'Angleterre pour le natif de Marseille qui a défendu les couleurs de Hull City et Wolverhampton avant de rejoindre Umm Salal au Qatar. Mais après cinq années là-bas, le footballeur âgé de 32 ans veut prendre un nouveau départ et relever un nouveau challenge, de préférence dans l'Hexagone. Entretien avec un joueur motivé comme jamais.

Foot Mercato : Yannick, on vous a connu en France pour avoir porté les couleurs de l'AS Monaco puis d'Evian Thonon-Gaillard. Quels souvenirs gardez-vous de ces deux expériences ?

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Yannick Sagbo : c'était magnifique ! Monaco, c'était mon premier club professionnel. J'étais au centre de formation , j ai connu mon 1 er titre avec la CFA contre Lille. Ensuite j ai intégré l'équipe première. J'en garde un très bon souvenir. Mon premier match en professionnel, c'était contre le grand OL . Tout ça m'a procuré de l'émotion. J ai connu aussi une finale de coupe de France perdue contre le PSG . A la fin, ça ne s’est pas terminé comme je le souhaitais. J'ai donc décidé d'aller en Ligue 2 , à Evian Thonon-Gaillard et ça été un choix payant. La première année, on a fini champion. Personnellement, j ai été satisfait de mon année ( 13 buts, 5 assists). Nous avions un superbe groupe. Retrouver la Ligue 1, c'était bon. Je me rappellerais toujours de mon 1 er but contre le PSG. C'était un moment magique. La dernière année a été plus compliquée, mais nous avions fait un très beau parcours en coupe de France. J'ai pu jouer ma deuxième finale de coupe de France, perdue contre Bordeaux (3-2) .

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FM : vous auriez pu aussi évoluer à l'Olympique de Marseille, où votre nom avait été cité à plusieurs reprises lorsque vous étiez à Evian. Est-ce un regret de ne pas y avoir joué ?

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Y.S : oui, bien sûr ! Je me rappelle, j'étais en bonne forme à ce moment-là. En tant que Marseillais (il est né à Marseille, ndlr), c'est toujours un rêve de jouer à l'OM. Je pensais vraiment que ça allait se faire jusqu'à la dernière minute Tout était pratiquement fait. Mais ça avait capoté à la fin et j'étais très déçu, mais c’est le football !

FM : vous avez quitté la Ligue 1 en 2013, soit il y a sept ans maintenant. Comment jugez-vous l'évolution de ce championnat ?

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Y.S : j'ai toujours regardé la Ligue 1, même quand j'étais en Angleterre. Je la regarde toujours. C'est un championnat qui a bien évolué. Il y a plus de jeunes. Les clubs leur font plus confiance. On voit que tous les clubs étrangers viennent aussi recruter en France à présent. Beaucoup de jeunes talents vont à l'étranger. Même si certains critiquent la Ligue 1, ils viennent quand même chercher les joueurs ici.

FM : vous avez ensuite découvert l'Angleterre à Hull City (Premier League) et à Wolverhampton (Championship). Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre passage outre-Manche ?

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Y.S : en Angleterre, ça a été un peu mitigé. J'ai joué la première année, moins la deuxième. C'était un peu plus difficile. Malgré tout, j'ai eu du temps de jeu en FA Cup, que j ai bien exploité. J ai réussi à marquer à Wembley devant 80 000 spectateurs contre Sheffield United en 1/2 finale... Je n'ai pas les mots pour décrire l’atmosphère qu’il y avait dans le stade ( rires ). Ensuite, la finale ne m'a pas souri de nouveau car nous avons perdu 3-2 contre Arsenal après avoir mené 2-0 en dix minutes de jeu. C'était une grosse déception. Mais dans l'ensemble, je suis content de mon passage en Angleterre même si je pense que j'aurais pu et dû mieux faire avec du recul.

Yannick Sagbo veut revenir en France

FM : vous vous êtes envolé ensuite pour le Qatar (Umm-Salal et Al-Shamal). Beaucoup parlent d'un championnat exotique et d'une retraite dorée pour les footballeurs. Que pouvez-vous nous dire de cette ligue ?

Y.S : quand je suis arrivé (en 2015), c'était un nouveau championnat , une nouvelle vie. Il y a de bonnes équipes avec de bons joueurs , le niveau est différent de l’Angleterre certes, mais il y a du niveau ici . Les gens pensent que c’est facile mais il faut être ici pour voir. Ce n'est pas si simple. La ligue a vraiment évolué avec de grands joueurs qui sont venus apporter leur expérience comme Samuel Eto'o , Nigel de Jong, ou plus récemment Santi Cazorla (Al-Sadd).

FM : c'est un championnat que vous venez de quitter puisque vous êtes libre depuis la fin de votre aventure à Umm Salal. Quel type de projet peut vous intéresser à présent ?

Y.S : je suis plutôt intéressé par un club dans le même style qu'Evian. C'est ce qui me ressemble le plus. J'aime bien ce défi et ce challenge d'aller chercher des points à l'extérieur, de faire des résultats, de jouer sa survie en Ligue 1, d'avoir la pression à chaque match. Je veux trouver un club avec cet esprit familial avec un bon groupe. C'est ce que je recherche actuellement. (...) Je suis libre et aujourd'hui, je dis oui à un retour en France.

FM : que pouvez-vous apporter à un club ?

Y.S : je peux apporter mon expérience. J'étais libre ces dernières semaines donc je peux amener ma fraîcheur, mon vécu et ma joie de vivre car je suis une personne simple. Je peux m'intégrer à n'importe quel groupe. Je ne suis pas compliqué.

FM : les joueurs libres sont généralement très recherchés durant les mercatos. Le ressentez-vous ou sentez-vous, au contraire, que les clubs sont plus prudents au moment de recruter en raison de la crise sanitaire et financière ?

Y.S : il me semble que c'est quand même un peu plus dur. Il faut le dire, tous les clubs ont pris un coup avec la crise sanitaire donc c'est un peu plus difficile. les clubs veulent faire des économies et sont à la recherche aussi de joueurs libres pour réussir un bon coup. Ça serait bien pour eux de flairer le bon coup à moindre coût.

FM : vous avez 32 ans et souvent, dans le milieu du football, quand on passe la trentaine, certains pensent que les joueurs sont sur le déclin et prennent moins de risque. Qu'en pensez-vous ?

Y.S : on le dit souvent c’est vrai. Mais si vous êtes bien physiquement, vous pouvez largement continuer. Zlatan Ibrahimovic a 39 ans, joue et marque et se balade en Italie. Bon, même si lui fait partie des exceptions. Tout ça pour dire qu'à 32 ans, on est encore jeune et on peut apporter à n'importe quelle équipe.

FM : en attendant de trouver un point de chute, détaillez-nous votre préparation ?

Y.S : j'ai mon préparateur physique qui est ici au Qatar. Nous travaillons ensemble tous les jours. On fait des séances deux fois par jour. On essaie de changer de sport aussi parfois. On fait de la boxe, du tennis, du paddle ou encore de la natation. Et surtout, on fait du renforcement pour entretenir les muscles. C'est très important .

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