Sonny Anderson : « quand vous marquez au Bernabéu, le stade fait silence »

Par Maxime Barbaud
6 min.
Sonny Anderson ici sur le plateau de beIN SPORTS (crédit : panoramic) @Maxppp

À quelques heures du Clasico entre le Barça et le Real Madrid, Sonny Anderson, aujourd'hui consultant pour beIN SPORTS, a évoqué avec nous ses souvenirs, comme ce jour où il a réduit au silence le Santiago Bernabéu. Même si les deux clubs dominent moins qu'il y a quelques saisons, l'ancien attaquant barcelonais (1997-1999) s'attend de nouveau à une rencontre à rebondissements. Il est aussi optimiste pour l'avenir des Blaugranas grâce à leur jeunesse dorée.

Foot Mercato : le Clasico a lieu ce dimanche (coup d'envoi à 16h15, à suivre en live commenté sur Foot Mercato), quels souvenirs gardez-vous du Clasico ?

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Sonny Anderson : que de bons souvenirs, que ce soit avant, pendant et après les matches. Ce ne sont pas des matches comme les autres, ils sont toujours très importants à jouer. Tout le monde est dans l’attente de ce que vous allez faire durant un Clasico. L’ambiance est incroyable, le stade est plein. Quand vous marquez, tout le monde est debout ou quand vous marquez au Bernabéu, comme j’ai fait, et que le stade fait silence, vous êtes fier de faire ça dans ce genre de rencontre.

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FM : c’est l’ambiance qui vous a marqué le plus durant votre carrière ?

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SA : oui, vous avez toujours tendance à dire que la Ligue des Champions, ce n’est pas la même compétition, pas la même ambiance. Et bien un Clasico, c’est pareil. C’est le genre de rencontre à jouer où vous êtes à 200 % au niveau de la concentration.

«L'ambiance d'un Clasico est incroyable»

FM : vous l'avez déjà précisé, vous avez marqué au Santiago Bernabéu contre le Real, c’était même le jour de votre anniversaire. Ce n'est pas un cadeau donné à tout le monde...

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SA : c’est un grand souvenir car, avant ce match, dans la semaine j’avais marqué en Champion’s League. J’étais bien. Je pensais même jouer ce Clasico avec Kluivert devant, mais Van Gaal avait dit non. Mais je lui avais répondu que si j'entrais, je marquerais. C’est lui le coach et il a eu besoin de moi. Je suis entré à 15 minutes de la fin et j’ai eu la possibilité de marquer. Quand vous jouez un Clasico avec le Barça et que vous dites publiquement que vous allez marquer, ça impacte. Les gens ont confiance en vous.

FM : comment ça se passe les jours avant le Clasico ? Y a-t-il une certaine excitation au club, en ville et de la part des supporters ?

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SA : ce sont surtout la presse et les médias espagnols qui parlent de ça. Les entraînements se passent normalement. Les supporters ne viennent pas à l’entraînement pour nous parler de ça. L’engouement, c’est surtout de la part de la presse. Les interviews toute la semaine font monter le Clasico. C’est assez spécial. Il y a de nombreux journalistes présents aux conférences de presse. C’est l’un des matches les plus regardés au monde.

«Les joueurs sont capables de se transformer dans ce genre de rencontre»

FM : vous êtes maintenant de l’autre côté de la barrière en tant que consultant pour beIN SPORTS, qui sera le diffuseur du Clasico, l’émotion est-elle toujours particulière au moment de suivre ce grand match ?

SA : oui, il y a les meilleurs joueurs du monde et vous savez qu’ils peuvent se transformer sur ce genre de match. L’ambiance au bord du terrain, où on a la chance d’être avec beIN, c’est fabuleux. Ce n’est pas la même sensation au niveau des émotions que sur le terrain. Ça, ça ne s’explique pas, mais c’est toujours enrichissant et palpitant quand on vient couvrir ce match. C’est mieux qu’à la télévision (rires).

FM : ce Clasico sera particulier, car c'est le premier sans Leo Messi au Barça, ni Sergio Ramos au Real Madrid. Est-ce qu’avec le départ de ces deux joueurs emblématiques, ce match perd un peu en saveur, d'autant que les clubs espagnols ont de moins bons résultats sur la scène européenne, notamment en Ligue des Champions ?

SA : on a toujours tendance à penser ça quand les grands joueurs partent, quand Rivaldo est parti, quand Ronaldo est parti, quand les Galactiques n’étaient plus là. Tout le monde pense la même chose mais il y a toujours des surprises dans un Clasico. Il y a toujours quelqu’un qui va marquer ce match. Aujourd’hui, il y a Memphis Depay, Ansu Fati au Barça que l’on attend. Et au Real, on attend Karim Benzema. La presse fait toujours monter la pression sur les joueurs clés pour qu’ils arrivent le jour du match, devant des millions de personnes, à sortir une grande prestation. Même si les deux équipes ne sont pas toujours bien en ce moment, c’est un match où tout peut se passer. Il y a eu un moment où le Barça était vraiment supérieur au Real, il allait gagner au Bernabéu. Mais les gens ne disaient pas que le Barça était le favori, car dans un Clasico c’est du 50/50. Les joueurs sont capables de se transformer dans ce genre de rencontre.

«Quand le Barça récupérera des joueurs clés, il va retrouver un certain niveau»

FM : vous qui êtes un ancien du Barça, est-ce que ça vous surprend de voir le club connaître autant de difficultés cette saison ?

SA : c’est normal. On a toujours tendance à comparer avec le Barça d’avant. Ça fait du mal de voir le Barça perdre des matches, surtout sur la scène européenne, et en Liga contre des clubs moyens, où il n’arrive pas à faire la différence. Mais, j’ai toujours dit que quand le Barça récupérera des joueurs clés, qui étaient blessés, il va retrouver un certain niveau. Évidemment pas celui de l’époque Xavi, Iniesta, Messi mais à un niveau correct en Liga pour aller se battre pour le titre.

FM : vous parlez des joueurs illustres formés à la Masia. Aujourd'hui aussi ce sont les jeunes formés au club comme Fati, Pedri (absent contre le Real), Gavi, qui sont déjà les stars du Barça...

SA : le Barça, ça a toujours été ça, former des joueurs. Il y a Gavi, Pedri a fait un Euro exceptionnel, il est déjà un joueur important pour son équipe. Ces jeunes-là sont l’avenir du Barça, qui fait tout pour les garder et ça fait suite au travail de formation du club.

FM : à votre époque, avec les jeunes Xavi et Puyol, il y avait déjà cette politique de se tourner vers les jeunes...

SA : et encore plus aujourd’hui, car le Barça ne peut pas acheter de joueurs comme il le faisait avant. J’ai trouvé qu’ils avaient mis du temps à sortir de nouveaux joueurs. Là, ils commencent à en ressortir de la Masia. Et c’est très important que ces joueurs-là puissent jouer, comme Gavi, qui est très vite entré en action. Sa progression est tellement exceptionnelle. En très peu de matches, il était déjà appelé en équipe d’Espagne et, aujourd'hui, il est titulaire au milieu avec le Barça. Maintenant, j’ai envie de le voir avec Pedri, Ansu Fati, voir toute cette jeunesse-là en même temps sur le terrain. Je suis optimiste pour la suite car je voudrais voir le Barça avec tous ses titulaires, une équipe type, et des joueurs rétablis sur le terrain. C’est ce qui fera la différence pour une saison réussie.

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