Info FM : Ousmane Coulibaly se livre sur la renaissance du Panathinaïkos et reste ouvert à un retour en France

Par Quentin Dagbert
7 min.
Panathinaikos Athènes Ousmane Coulibaly @Maxppp

Salaires impayés, retard de paiements, grève des joueurs, le Panathinaïkos vient tout juste de sortir d'une crise financière qui a coûté très cher au club grec. Pour Foot Mercato, l'un des derniers rescapés de l'équipe, le latéral droit Ousmane Coulibaly (29 ans), a accepté de revenir sur cet épisode douloureux. L'international malien (32 sélections), en fin de contrat en juin prochain, en a également profité pour évoquer son avenir, qui pourrait s'écrire en France.

FM : Vous en êtes déjà à votre 3e saison au Panathinaïkos (56 matches TCC) et quand on regarde les bouleversements de l'effectif ces derniers temps, vous êtes finalement un ancien du club ?

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O.C : Je suis l'un des rescapés de l'équipe on va dire (rires). Je fais partie des anciens du club avec Dimitrios Kourbelis (25 ans). Je me sens très très bien ici, malgré tout les changements récents. Ça fait effectivement 2 saisons et demi que je suis au Panathinaïkos, et ça fait 5 ans que je suis en Grèce. Ma première expérience étrangère depuis mon départ de la France.

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FM : Vous connaissez bien la France d'ailleurs. Vous êtes formé à Guingamp et vous avez passé 5 ans à Brest, dont 3 saisons en Ligue 1. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?

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O.C : C'est une très belle période de ma carrière. Après une saison à Guingamp, j'ai signé professionnel à Brest. J'ai connu la montée en Ligue 1 du Stade Brestois en 2010 où j'ai ensuite enchaîné trois saisons dans l'élite. À l'époque, on jouait contre le PSG de Zlatan Ibrahimovic par exemple. C'était une très belle expérience. Quand on redescend en Ligue 2 en 2013, je fais une grosse saison et c'est à l'issue de celle-ci que j'ai voulu découvrir l'étranger.

«C'est la période la plus difficile de ma carrière»

FM : Et c'est la Grèce qui vient vous chercher, le club de Platanias en août 2014, comment ça s'est passé ?

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O.C : J'étais en fin de contrat à Brest. Un agent m'a proposé la Grèce, le club de Platanias en l’occurrence qui venait de monter en première division. J'avais un peu peur par rapport aux problèmes financiers dans ce pays. Les gens me disaient : "tu vas te perdre là-bas". C'était un choix difficile mais j'ai eu les bons échos de Anthar Yahia qui jouait là-bas, et il m'a rassuré. Il m'avait dit que si je faisais une très bonne saison, je pouvais attirer l’œil des recruteurs des grands clubs locaux, comme le Panathinaïkos ou l'Olympiakos, et c'est ce qu'il s'est passé par la suite.

FM : La suite, c'est le grand Panathinaïkos qui fait appel à vous.

O.C : Le Pana, ça ne se refuse pas. J'ai été décisif durant ces deux saisons à Platanias et c'est le coach Andrea Stramaccioni qui me voulait. Il m'avait appelé à l'avant-dernière journée du mercato d'été 2016, j'étais alors dans l'avion pour rejoindre ma sélection du Mali (rires).

FM : Au Pana, tout se passe comme prévu jusqu'à avril dernier, où les joueurs ont fait une grève de l'entraînement, vous pouvez nous expliquer ce qu'il s'est passé ?

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O.C : Ça faisait plusieurs mois qu'on n'était pas payé. Plus exactement, pendant cinq mois, on n'a pas été payé entièrement. C'était souvent des pourcentages, avec des retards de paiement... C'était très compliqué. C'est la période la plus difficile de ma carrière. Au sein du vestiaire, c'était difficile. Il fallait être patient. On n'avait pas le choix.

«La grève de l'entraînement, c'était toute l'équipe.»

FM : Qui était à l'initiative de cette grève ?

O.C : La grève de l'entraînement, c'était toute l'équipe. Il n'y a pas eu de leader, c'était tous ensemble. On a séché deux entraînements au total. C'était pour montrer notre colère, mais on jouait les matches sérieusement. C'était pour montrer que si nous on donnait tout sur le terrain, il fallait qu'ils fassent eux aussi un effort.

FM : Pendant cette période, quel était le discours de l’ancien coach Marinos Ouzounidis, pour ressouder les joueurs ?

O.C : Il essayait quand même de nous encourager à jouer. Pour les supporters, pour les salariés du club, pour nous même. Il savait que c'était compliqué, il était aussi concerné par tout ça. Il nous demandait de faire le boulot sur le terrain.

FM : Finalement, le Pana a été suspendu 3 ans de coupes d'Europe à cause de tout ça....

O.C : Oui, je ne sais pas comment ça va se passer... Vous voyez un club comme le Pana ne pas jouer l'Europe ? Pendant trois ans, c'est très très long. J'espère que d'ici là, ils vont trouver une solution et faire appel à cette décision.

«Personne ne croyait en nous»

FM : Et ce n'est pas tout... Vous avez démarré le championnat avec un déficit de points.

O.C : Effectivement, le club a commencé le championnat avec 6 points de retard. C'est dommage, parce que nous avons fait un très bon début de saison, et nous sommes 5e aujourd'hui. Personne ne croyait en nous. Le nouveau coach Giorgos Donis a su gérer les jeunes et les anciens.

FM : Est-ce que tout est réglé aujourd'hui ? Les paiements arrivent en temps et en heure ?

O.C : Depuis le début de saison, tout est réglé. Il y a eu un nouveau coach, un nouveau directeur sportif, une nouvelle équipe. C'est un nouveau départ. Le club a rattrapé tout son retard sur les paiements. La saison a recommencé de manière normale. Il n'y a pas d'anciens pour rappeler les mauvais souvenirs, à part moi peut-être (rires).

FM : Comment les choses se sont arrangées ?

O.C : Le Panathinaïkos a vendu ou a libéré plusieurs joueurs avec des gros salaires, pour équilibrer le budget. Beaucoup de joueurs sont partis, et le club a misé sur son centre de formation. Je crois que c'est l'équipe la plus jeune du championnat. Il y a une quinzaine de jeunes, entourés de 6-7 joueurs expérimentés comme moi. C'est très bien pour eux, ils ont cette chance d'évoluer dans un club comme le Pana au haut niveau.

«J'aurais pu attaquer le club à la FIFA»

FM : Est-ce que vous avez douté à un moment ?

O.C : Il y a des moments où je me suis demandé si ça allait s'arranger. Mais quand tu connais le club, tu sais que c'est le Panathinaïkos. C'est impossible qu'il coule. Pas un club mythique comme ça, du jour au lendemain. C'était inimaginable. Je savais qu'un moment ou à un autre, la situation allait s'arranger.

FM : Au-delà des problèmes récents, c'est comment un club comme le Pana ?

O.C : Quand tu regardes l'histoire de ce club, avec la Ligue des Champions notamment... Des stades pleins, des ambiances de malade avec de nombreux fumigènes, c'est indescriptible. Ici, c'est vraiment un club unique. C'est celui qui a le plus de supporters dans le pays. Les plus beaux supporters même (sourire).

FM : Quelle est votre relation, vous les joueurs, avec les supporters ?

O.C : Après les rencontres, partout où on va, la tribune de nos supporters est pleine à craquer. Qu'on gagne ou qu'on perde, on va toujours les applaudir. On est vraiment proche d'eux. Ce sont des fans positifs, qu'on gagne ou qu'on perde, ils sont toujours là.

FM : Concernant votre avenir. Vous êtes en fin de contrat dans 6 mois (juin 2019), quels sont vos projets ?

O.C : Je discute avec le Panathinaïkos. Ils veulent me prolonger. Encore faut-il trouver un accord. Je discute avec ma famille et mon entourage pour l'instant.

Vers un retour en France ?

FM : D'ailleurs, en accord avec le club, vous auriez déjà pu partir gratuitement l'été dernier, que s'est-il passé ?

O.C : Avec les problèmes des salaires, j'aurais pu attaquer le club à la FIFA, mais je ne l'ai pas fait. Comme je me suis toujours bien entendu avec le club, ce n'était pas envisageable. D'un commun accord, ils m'ont donné cette possibilité de partir si je trouvais mieux ailleurs. Mais le but n'était pas de partir pour partir. Je n'ai tout simplement pas trouvé chaussure à mon pied.

FM : Vous avez disputé 39 matches de Ligue 1 et 34 matches de Ligue 2, c'est un bon C.V. pour un club français qui voudrait venir vous chercher, non ?

O.C : Oui, pourquoi pas. J'ai l'expérience de la France. Si un club ambitieux souhaite venir me parler, je serais ouvert. J'aimerais bien révéler ce challenge. Pour changer d'air. Je suis un joueur qui ne change pas souvent de club. À chaque fois que je m'engage, je suis toujours resté au moins deux ou trois ans et je pense qu'il y a beaucoup de clubs qui aiment ce genre de joueurs.

FM : Est-ce que la France vous manque ?

O.C : Oui, forcément, la France me manque un peu. Toute ma famille et mes amis sont là-bas, en région parisienne principalement. Je continue de suivre le championnat de France. J'aime évoluer à l'étranger mais un retour en France ne me déplairait pas. Je suis ouvert aux différentes options qui s'offriront à moi.

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