Temps Additionn’Elles : Quelles sont les femmes les plus puissantes de la planète foot ? (2/2)

Par La Rédaction FM
7 min.
Olympique Marseille @Maxppp

Vice-présidentes, dirigeantes ou actionnaires majoritaires, certaines femmes occupent des postes à hautes responsabilités. Elles sont toutefois encore une minorité. Foot Mercato s’est intéressé à certaines femmes influentes dans le milieu du football. Gros plan.

La semaine dernière, Foot Mercato s'est intéressé de plus près aux femmes les plus influentes de la planète foot. Nous vous avions parlé de Lay Hoon Chan, bras droit de Peter Lim et première femme à devenir présidente du Conseil d'Administration du FC Valence. Nous vous avions également dressé les portraits de Marina Granovskaia et Barbara Berlusconi, deux personnalités importantes à Chelsea et au Milan AC. Place donc aujourd'hui à la deuxième partie de ce dossier consacré aux femmes les plus puissantes de la planète football. Un second volet où nous allons mettre à l'honneur Karren Brady et Margarita Louis-Dreyfus.

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Karren Brady, la first lady de West Ham

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Parmi les personnalités féminines les plus influentes de la planète football, on retrouve Karren Brady. Entre elle et le football, c'est une longue histoire. Une histoire qui a commencé dès sa plus tendre enfance puisqu'elle a grandi à Londres non loin des terrains de foot de Tottenham. Alors qu'elle menait une carrière dans la publicité au sein de la London Broadcasting Company, cette femme d'affaires anglaise a fait la connaissance de David Sullivan, actuel co-président de West Ham. En mars 1993, ce dernier avait employé Karren Brady comme directrice générale de Birmingham City FC. Elle n'avait que 23 ans à l'époque. Une vraie pionnière qui a été la première femme à occuper ce poste dans l'élite du football anglais au moment où le club a été promu au plus haut niveau en 2002. Femme fidèle et loyale, Karren Brady a quitté Birmingham en 2009 en même temps que David Sullivan. Un an après, il lui a confié la vice-présidence de West Ham. Elle est notamment en charge de négocier le déménagement des Hammers au Stade Olympique de Londres.

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Mariée à Paul Peschisolido, ancien footballeur qui a joué à Birmingham, cette mère de deux enfants est une femme active. En plus d'avoir touché à la politique et d'avoir écrit quelques romans, elle collabore avec plusieurs médias dont The Sun. C'est d'ailleurs dans les colonnes du tabloïd anglais qu'elle tient une rubrique qu'elle parle football. Elle ne mâche pas forcément ses mots. Louis Nicollin en a fait les frais. Le président de Montpellier avait déclaré au sujet d'un possible transfert de Rémy Cabella à Newcastle : «Moi, je n’irai pas là-bas ! Tu dois te faire chier». La réponse de Karren Brady a été cinglante : «Cette grande gueule sans classe, qui semble avoir mangé Newcastle, a offensé tout le monde». Elle peut également se montrer moins virulente en témoigne ses dernières déclarations au sujet de Steven Gerrard : «Certains le jugent sur son âge, mais il a encore de belles années devant lui. Et il est un modèle pour tous ses coéquipiers. Steven, si tu cherches une nouvelle maison, West Ham est l'endroit idéal». Femme au caractère bien trempé, la vice-présidente de West Ham a reçu les honneurs récemment en étant élevé au rang de baronne. Plutôt pas mal pour ce petit bout de femme de 45 ans !

Margarita Louis-Dreyfus, la Tsarine de Marseille

En France, difficile de ne pas penser à Margarita Louis-Dreyfus. Elue quinzième fortune de France en 2014, celle qui l'on surnomme la "Tsarine" est l'actionnaire majoritaire de l'Olympique de Marseille. Un statut qu'elle occupe depuis 2009, année du décès de son époux Robert. Journaliste à France Bleu Provence, Tony Selliez nous explique le rôle exact de l'héritière du groupe Louis-Dreyfus : «Son rôle est à la fois flou et très clair. C'est quelqu'un qui ne met pas les mains dans le cambouis et qui délègue énormément. Elle fait une confiance quasi aveugle à Vincent Labrune. Ce n'est pas sa marionnette. Ce n'est pas du tout ça. Mais c'est lui qui doit travailler pour elle dans les tâches du quotidien. Margarita est garante et propriétaire. On dit souvent qu'elle assure le devoir de mémoire de son mari. Elle délègue mais elle est capable de mettre la pression aussi. Elle veut minimiser les dégâts. Ce n'est pas du tout quelqu'un qui intervient au quotidien. Elle n'intervient que pour les grandes décisions. On la voit très peu finalement». Une femme dont le bilan à la tête de l'OM va bien au-delà des trophées que le club a pu engranger ces dernières saisons : «La famille Louis-Dreyfus est là depuis une éternité et en termes de trophées c'est assez pauvre. Si on oublie la parenthèse Deschamps, il n'y a quasiment rien. Après c'est à mettre à son crédit puisque c'est au moment où elle est la seule patronne. Elle a un deal moral qu'elle tient jusqu'ici et c'est la principale chose qu'elle a gagné avec l'OM. Elle assure la survie du club. A mon avis, c'est son plus grand succès. L'OM est encore au sommet du foot français aujourd'hui, rivalise avec des gros clubs y compris le PSG. Son vrai succès c'est ça plus que les trophées. Marseille existe toujours».

Femme de pouvoir, Margarita Louis-Dreyfus demeure une personnalité mystérieuse. Une énigme que décrypte Tony Selliez : «Déjà il faut réussir à l'approcher. Ce qui est rare. A Marseille, si on part de la base c'est-à-dire les supporters, je trouve qu'il y a très peu de respect pour elle. De par son look qui n'est pas très glamour il faut bien l'avouer, et son image un peu potiche. En gros, les supporters y voit surtout un portefeuille et rien d'autre. Ce n'est pas elle qui gère concrètement au quotidien le club. Déjà Vincent Labrune n'est pas à Marseille en permanence. Les supporters marseillais ne supportent pas ça. Margarita elle est quasiment transparente. Ce qui fait que quand elle vient au club c'est plus une curiosité qu'autre chose. Sa présence est tellement rare. Son image est ambigüe. Elle en joue énormément. On a l'impression qu'elle porte une sorte de masque de cire en permanence. Elle a un look improbable. A côté de ça, on sait qu'elle a une poigne de fer. Personne ne se fait d'illusion. C'est une vraie patronne, une lionne. Ce qu'elle a fait dans le monde de l'entreprise elle peut le faire à n'importe qu'elle autre moment. Si il faut couper une tête elle le fera. Quand Dassier est viré, quelque part elle est dans l'ombre. Quand Jacques Veyrat est évincé du groupe Louis-Dreyfus, elle a cherché toutes les failles pour le mettre à terre. Ce qu'elle a fait dans son groupe, parce qu'elle est ambitieuse et beaucoup plus intelligente que ce qu'elle paraît, elle est capable de le faire n'importe où. Elle est à la fois peu respectée et en même temps crainte. Tout est dans l'ambiguïté».

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En revanche, la Tsarine s'est montrée plutôt claire en ce qui concerne ses intentions et son futur dans la Cité Phocéenne. «Elle a un deal. L'OM ce n'est pas sa priorité, précise Tony Selliez. Elle a déjà dit il y a plusieurs années qu'elle n'était ni Robert Louis-Dreyfus, ni le Qatar. Elle avait menacé de vendre le club. Elle ne veut pas d'histoires, ni d'affaires avec la justice parce que son mari en a beaucoup souffert. Et elle veut, si possible, ne plus perdre un seul euro avec le club. A partir du moment où ces conditions ne sont plus réunies, on peut supposer que si elle trouve un acheteur elle partira (...) Elle ne détient pas toute la fortune du groupe. Elle a plusieurs centaines de milliers d'euros sur son compte personnel. Mais ce n'est pas sur son compte perso qu'elle peut faire vivre le club. Elle doit avoir 300 millions d'euros à elle. C'est à la fois énorme et en même temps elle ne va pas se mettre sur la paille pour le club. Elle ne représente pas l'avenir à long terme de l'OM. Si quelqu'un a l'argent pour acheter le club et le met sur la table, je pense qu'elle vendra. Peut-être que son fils rêve de prendre la suite. Mais va-t-elle tenir jusque là ?». La question de la succession de MLD reste plus que jamais ouverte. Ce qui n'est pas forcément le cas de celle de Roland Romeyer à Saint-Etienne. L'Equipe a annoncé cette semaine que le président de l'ASSE songerait à se faire remplacer dans le futur par sa fille Cécile Romeyer-Bouchard qui exerce la profession de cardiologue à l'Hôpital Nord de Saint-Etienne. Une femme à la tête des Verts, une initiative positive qui serait une révolution à coup sûr. Mais de nombreux exemples prouvent que femme, football et pouvoir peuvent faire bon ménage.

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