OM - Nice : les notes du match

« Je ne vais pas dire que la Coupe de la Ligue est sans valeur mais la Coupe de France a une histoire et celle entre l’OM et la Coupe de France est une belle histoire. » José Anigo l'annonçait avant l'heure : son OM prend très au sérieux la Coupe, et donc son 16e de finale face à Nice. Une ambition palpable dès la lecture de la feuille de match, le technicien n'ayant pas hésité à déployer un onze que l'on pourrait qualifier de “type”. Mais cette ambition, et c'est bien là le plus important, est surtout visible sur la pelouse, alors que l'OM monopolise le ballon dans le camp niçois dès les premiers instants. Et il ne faut pas bien longtemps aux Olympiens pour concrétiser : 3e minute, et voilà que Gignac profite de l'ouverture de Romao pour se présenter face au gardien et le tromper (1-0). Les Marseillais réalisent un départ en fanfare, mais ils sont bien vite rattrapés par leurs carences.

Sur l'action suivante, un corner des Aiglons débouche en effet sur l'égalisation. Deux erreurs de marquage de défenseurs olympiens permettent à Bruins puis Bosetti de tenter leur chance, ce dernier faisant trembler les filets (1-1, 4e). Ces errances sont récurrentes et continues, la preuve dix minutes plus tard, alors qu'un mauvais replacement de l'ensemble de la défense olympienne et un dégagement contré de Diawara profitent à Maupay (1-2, 18e). Puni à chaque incursion adverse dans son camp, l'OM compense fort heureusement pour lui par une grosse activité offensive. Après une tentative de Valbuena (23e), sur un coup-franc anodin excentré côté droit, personne ne touche un ballon de Thauvin qui finit par rentrer (2-2, 24e). Comme le point de départ d'un véritable siège devant les cages d'Hassen, où cette fois, l'OM se montrera moins réaliste, Thauvin passant tout près du but à trois reprises (30e, 36e, 39e). Si Marseille peut donc déjà avoir des regrets en vue de la pause, il en affiche davantage encore au coup de sifflet, alors qu'un déboulé de Grégoire Puel débouche sur un nouveau but du Gym, avec la complicité de Diawara, de nouveau l'auteur d'un contre malheureux pour surprendre son propre portier (2-3, 45e+2).

À la reprise, la tendance demeure la même. L'OM est toujours actif offensivement, en témoigne un premier solo de Gignac (46e), mais demeure ô combien fébrile derrière. 4e offensive niçoise, 4e but à la clé : Maupay est lancé en profondeur, Romao intervient proprement dans la surface dans un premier temps avant de le crocheter, le pénalty est logique. Bruls transforme la sentence (2-4, 50e), et met ainsi les Olympiens au pied du mur. La réaction est attendue, c'est Gignac qui se charge de la matérialiser, et de belle manière, en plantant d'un retourné acrobatique quelques minutes plus tard (3-4, 58e). La promesse d'une fin de match à suspense, qui n'aura finalement pas lieu, les attaquants olympiens semblant accuser le coup physiquement. Pire, Nice se permettra même de s'offrir un dernier but, Abriel venant punir une dernière fois l'arrière garde marseillaise (3-5, 88e). Une dernière réaction de Diawara s'avèrera insuffisante (4-5, 90e+1), au terme d'un match étrange, l'OM dit donc adieu à la Coupe de France, la dernière compétition où il était encore en lice. Un adieu qu'il pourra regretter, du fait de ses grossières bévues défensives.

L'homme du match : Maupay (7,5) superbe prestation de la part du tout jeune attaquant des Aiglons ! Pourtant esseulé à la pointe de l'attaque niçoise, c'est lui qui donne l'avantage à son équipe après une belle incursion dans la surface et profitant d'une grosse erreur de Diawara. Redoutable techniquement et insaisissable aujourd'hui, il en a fait voir de toutes les couleurs à la charnière olympienne. Très en réussite ce soir, il provoque également un penalty après une nouvelle percée intéressante dans la surface adverse. Au four et au moulin, il a réalisé un match plein. De quoi faire plaisir à son entraîneur, qui lui a fait confiance ce soir.

OM :

• Mandanda (3,5) : soirée cauchemardesque pour le portier et capitaine marseillais, qui a encaissé 5 buts, mais qui n'a pas eu à intervenir parallèlement. La plupart du temps, le gardien n'est d'ailleurs pas fautif, lui qui paye le laxisme de sa défense sur un corner (4e), est pris à contre-pied par son défenseur Diawara (45e+2) ou sur pénalty (50e). Seul point noir, une montée pas assez rapide dans les pieds de Maupay sur la deuxième réalisation du Gym (18e).

• Abdallah (5) : il n'est pas toujours une assurance tout risque en défense, lui qui est par exemple laxiste sur le corner ayant mené au premier but des Aiglons. Offensivement cependant, le latéral a été déterminant de par ses montées, en témoigne son déboulé qui aurait pu mener à un but de Thauvin (30e), ou encore cette passe décisive pour Gignac (58e). Remplacé par Fanni (76e).

• Nkoulou (2,5) : le défenseur central olympien n'est pas en confiance cette saison, cela s'est confirmé ce soir. Sa nonchalance s'est tout simplement payée cash en deux occasions, avec l'abandon de ses marquages sur les deux premiers buts niçois. Aura affiché un manque de concentration criant.

• Diawara (3) : motivé, comme toujours, le central vétéran a cependant été décisif dans le mauvais sens. Il est en effet fautif sur le second but du Gym, où son dégagement est contré par Maupay avant de profiter à l'attaquant niçois. Une véritable passe décisive, et la malchance ne s'est pas arrêtée là, lui qui a trompé Mandanda avant la pause en contrant la frappe de Puel (45e+2). Son but en toute fin de match (90e+1) sera insuffisant pour rehausser sa note.

• Mendy (3,5) : le jeune latéral est encore un peu tendre, il n'est pas exempt de tout reproche encore une fois. S'il a apporté son habituel rendement offensif, de l'autre côté, il a une nouvelle fois affiché ses limites. Exemple parmi d'autres, il est baladé par Puel d'un grand pont sur le troisième but niçois (45e+2).

• Imbula (5) : le jeune milieu, écarté par Baup à la fin de son mandat, retrouve peu à peu des couleurs sous la houlette de José Anigo. Il l'a bien démontré, avec une partie somme toute correcte où il aura apporté offensivement. Un peu moins dans le secteur défensif, qui méritait pourtant... Remplacé par Khalifa (70e).

• Romao (4) : l'habituel homme de l'ombre marseillais a rapidement été mis en lumière, avec une belle ouverture à destination de Thauvin qui s'est transformée en assist pour Gignac (3e). Comme le symbole d'une activité offensive plus importante qu'à l'accoutumée. Mais s'il réalisait un match correct, son croche patte sur Maupay dans la surface, qui amènera le 4e but niçois, gâche sa copie. A globalement manqué de hargne.

• Cheyrou (5) : une partie discrète du vétéran olympien, qui à l'instar de ses acolytes de milieux de terrain, s'est montré à son avantage offensivement avec des ouvertures précises, mais a délaissé la partie défensive de son travail. S'est démarqué en délivrant une passe décisive à Diawara (90e+1).

• Valbuena (6,5) : il s'agissait de sa première titularisation depuis son retour de blessure, et l'international tricolore n'a pas tardé à retrouver ses sensations. Après quelques minutes de rodage, il s'est montré très actif, en recherche perpétuelle de ses acolytes Gignac et Thauvin, avec lesquels il a combiné efficacement tout au long de la partie. Mis à part un bel enroulé qui obligea Hassen à la parade (23e), il n'aura cependant pas brillé dans le dernier geste.

• Gignac (7) : l'avant-centre est dans la forme de sa vie, il l'a confirmé encore ce soir, en s'offrant un doublé. Et deux buts de pur numéro 9, qui plus est, entre un face à face gagné et un retourné acrobatique du plus bel effet. Très disponible et actif à côté de cela, le buteur olympien a été déterminant. Il pourra regretter que sa défense n'ait pas suivi...

• Thauvin (6,5) : en difficulté sur le début de rencontre, où il semblait avoir du mal sur une pelouse détrempée, le crack marseillais s'est réveillé au bon moment. Avec un coup-franc flottant placé au fond des filets (24e), il remettait alors son OM sur la bonne voie, et retrouvait par la même sa confiance. Très remuant sur le front de l'attaque par la suite, il n'aura de cesse de déstabiliser l'arrière garde niçoise, et de se procurer des occasions. Par trois fois, il passera près du but (30e, 36e, 39e). A néanmoins accusé le coup en deuxième période, se montrant moins incisif. Remplacé par Payet (81e).

Nice :

• Hassen (4,5) : difficile de noter un gardien qui a pris 4 buts. Pourtant, le jeune portier des Aiglons a réalisé un match très correct ce soir, se montrant décisif à maintes reprises face aux attaquants olympiens (22e, 36e, 46e, 72e). Légèrement fautif sur le second but, il ne peut pas grand chose sur les autres.

• Palun (3) : trop souvent pris à défaut par les attaquants marseillais, et notamment la vitesse de Thauvin ou encore Valbuena, le latéral niçois a connu quelques difficultés dans les duels. Peu en réussite dans la relance par ailleurs, il n'aura pas vraiment été un gage de sérénité pour ses partenaires ce soir.

• Kolodziejczak (5,5) : auteur de quelques bonnes interventions défensives pour éloigner le danger dans sa surface, à l'image de ce sauvetage incroyable sur sa ligne suite à une tête de Thauvin (39e), l'ancien Lyonnais aura parfois fait preuve de beaucoup de déchet dans la transmission. Bel engagement dans les duels cependant.

• Gomis (3) : trop souvent battu dans l'intention par les attaquants phocéens sur les duels, le défenseur n'aura jamais vraiment su contenir les assauts adverses. Régulièrement pris à défaut, il a perdu la majorité de ses duels et aura parfois mis ses partenaires en danger avec des relances pas toujours maitrisées.

• Amavi (5) : match plutôt correct de la part du jeune latéral du Gym. Offensif en début de partie, il a parfaitement combiné avec Bosetti sur son couloir, offrant de bonnes solutions sur son côté. Plus discret par la suite, il a lui aussi souffert face à un Thauvin redoutable ce soir. Souvent positionné assez haut sur le terrain, il n'a pas toujours assuré le repli défensif. Remplacé par Genevois (84e).

• Abriel (6) : auteur d'un bon pressing dans l'entrejeu, l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille, de retour au Vélodrome, a permis à son équipe de récupérer bon nombre de ballons. Moins présent à la construction du jeu cependant, le milieu de terrain a clairement baissé le pied au fil de la rencontre. Pas toujours précis, il a toutefois abattu un travail intéressant. En fin de rencontre, c'est lui qui scelle le score de la rencontre, dans son ancien jardin, superbement servi dans le dos de la défense marseillaise (88e).

• Mendy (6,5) : lui aussi auteur d'un pressing intense ce soir, l'ancien Monégasque a réalisé un bon match, durant lequel il n'a pas ménagé ses efforts. Toujours bien placé, il a beaucoup participé à la récupération du ballon et s'est offert plusieurs passes très intéressantes pour lancer ses partenaires. Appliqué et concentré jusqu'au bout, il n'a rien lâché

• Brüls (6) : plutôt discret ce soir, malgré de bons mouvements et quelques passes de grande qualité, le Belge est parvenu à se distinguer sur la pelouse du Vélodrome en inscrivant le quatrième but de son équipe sur penalty (51e). Plus en réussite après son but, il n'aura cependant pas eu beaucoup d'occasions pour lancer ses partenaires. En revanche, il a fait preuve d'une superbe conduite de balle et n'aura perdu que très peu de ballons ce soir.

• Bruins (non noté) : touché à la tête après un contact avec N'Koulou lors de l'égalisation niçoise, il est contrait de laisser sa place à Grégoire Puel (6,5) après 20 minutes de jeu. Le fils de Claude Puel a réalisé une entrée tonitruante, pleine d'énergie, et ponctuée par un superbe but -finalement accordé à Diawara (45e) – où il se sera superbement joué de deux défenseurs marseillais, Très appliqué après la pause, il a fait montre d'une belle solidité dans les duels et a su se montrer rugueux quand il le fallait. Également auteur d'une passe décisive pour Abriel en fin de rencontre.

• Maupay (7,5) : voir ci-dessus.

• Bosetti (6,5) : auteur du but de l'égalisation, le Niçois pur sang a offert une belle prestation. Auteur d'appels intéressants dans le dos de la défense olympienne, il n'a cessé de jouer vers l'avant. Toutefois, face à la domination marseillaise à la possession, l'attaquant a beaucoup travaillé défensivement, apportant sa grinta à la récupération. Remplacé par Digard (66e).