Liga : comment expliquer le mauvais début de saison du Betis de Nabil Fekir

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Real Bétis @Maxppp

La saison a bien mal démarré pour les Andalous, actuellement dix-huitièmes et donc relégables. Un début d'exercice aussi mauvais qu'inattendu.

Rubi semble perdu

Il est arrivé au Benito Villamarin cet été, après une belle saison avec l'Espanyol. Le Catalan a pris la relève d'un Quique Setién aussi adoré que conspué, et force est de constater qu'il n'a toujours pas réussi à lancer sa saison. On a même l'impression que l'équipe est encore en pré-saison, avec un Rubi qui peine à trouver son système de prédilection (il alterne entre le 4-2-3-1 et le 4-4-2) mais également ses hommes forts, changeant régulièrement de titulaires à des positions aussi importantes que la défense centrale. Au delà de ces éléments tactiques, il y a un vrai problème dans l'animation, avec une équipe à court d'idées lorsqu'elle a le cuir dans les pieds. Et ce avec des joueurs qui ont pourtant des qualités indéniables à la création ou en termes de vision de jeu dans la moitié de terrain adverse, comme Sergio Canales ou Nabil Fekir. La preuve, quel que soit le système utilisé, les matchs se suivent et se ressemblent, et on semble attendre un exploit des joueurs les plus doués balle au pied ou un but de renard de Loren (déjà 7 buts) plutôt que de vouloir construire quelque chose.

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La défense est bien trop fébrile

Concrètement, la défense n'a jamais été le point fort du Betis ces dernières années. Très souvent, les Andalous dominaient des matchs de la tête aux pieds et étaient pénalisés à cause de leurs largesses défensives sur les quelques approximations rivales. Mais ces problèmes étaient principalement collectifs et endémiques de ce jeu très porté vers l'avant de Quique Setién, avec des défenseurs centraux qui évoluaient pratiquement en tant que milieux relayeurs sur les séquences offensives. Individuellement, les défenseurs affichaient un niveau assez intéressant, et ça se voyait dans les duels ou dans le jeu aérien. Cette saison, en plus de problèmes collectifs encore plus flagrants, les défenseurs du Betis ont du mal sur le plan individuel. Aïssa Mandi, brillant la saison dernière, en est un bon exemple. Les Verdiblancos sont de loin la pire défense du championnat, avec une moyenne de deux buts encaissés par rencontre...

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L'apport des recrues est très limité

Les joueurs présents dans l'effectif lors de ces dernières saisons brillent moins, et affichent même un niveau abyssal pour certains, mais force est de constater que l'apport des recrues est assez limité. À commencer par Nabil Fekir, qui sans être mauvais, est pour le moment assez décevant, dans le sens où il n'arrive pas à tirer l'équipe vers le haut. La configuration de l'équipe et le contexte n'aident pas, dans la mesure où il doit souvent jouer assez bas, parfois trop excentré, et peine encore à combiner avec ses partenaires, mais il n'est pas à la hauteur des attentes placées en lui. Le cas Borja Iglesias est encore plus flagrant, puisque les Sévillans avaient dépensé 28 millions pour le recruter. Un seul petit but en Liga pour le moment pour l'ancien goleador de l'Espanyol, et une place de titulaire clairement en danger si Rubi venait à définitivement miser sur un système à une pointe, Loren cartonnant en ce début de saison. Alfonso Pedraza et Alex Moreno, les deux latéraux gauches, ne font toujours pas oublier Junior Firpo, alors que Juanmi n'a pratiquement pas pu jouer à cause des pépins physiques. Il faut aussi dire que Giovani Lo Celso manque cruellement.

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Les dirigeants pointés du doigt

Rubi et les joueurs sont forcément les principaux responsables de cette entame néfaste, mais ce n'est pas tout, puisque dans les bureaux, on reçoit aussi son lot de critiques. Premièrement à cause de l'effectif, jugé déséquilibré. Il ne faut pas oublier que Lorenzo Serra Ferrer, responsable de beaucoup de signatures phare comme Lo Celso ou William Carvalho, a quitté le club cet été. Son départ se fait sentir, notamment au niveau de la profondeur de banc, alors que d'autres joueurs ne sont plus considérés comme étant au niveau pour le Betis. On reproche aussi à la direction de ne pas savoir insuffler un degré d'exigence majeur à l'équipe. Le choix Rubi pour le banc de touche est aussi très critiqué avec le recul.

Quelques maigres lueur d'espoir

Faut-il commencer à envisager le pire pour les Beticos ? La saison est encore longue, et tout porte à croire que les Andalous peuvent inverser la tendance, même si ça risque de passer par un changement d'entraîneur. Tout d'abord, l'effectif reste de qualité - malgré certaines lacunes dans l'entrejeu - et il semble peu probable de voir des joueurs d'une telle qualité ne pas être en mesure de hisser leur niveau. Ensuite, il faudra compter sur le retour des blessés, avec William Carvalho au milieu, pas toujours flamboyant mais bien plus fiable qu'un Javi Garcia par exemple, alors que Juanmi devrait aussi faire du bien aux avant-postes dans un rôle de joker offensif.

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