Rayo Vallecano : tensions en tribunes et dans les vestiaires !

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Rayo Vallecano Francisco Jémez Martín @Maxppp

Le rachat d'une franchise à Oklahoma a déplu du côté de Vallecas, quartier ouvrier du sud de Madrid. Depuis, tout semble aller mal au sein du club.

Le 10 novembre dernier, le président du Rayo Vallecano, Raul Presa, présentait le Rayo OKC, une toute nouvelle franchise qui est née suite au rachat du Oklahoma City FC par le Rayo Vallecano. L'équipe participera à la prochaine saison de la NASL, le deuxième championnat de "soccer" américain en termes de prestige et d'importance. Un projet innovant et intéressant, puisque c'est la première fois qu'un club espagnol est propriétaire d'une autre équipe à l'étranger. C'est d'ailleurs assez surprenant que ce soit un « club de quartier » comme le Rayo qui ait eu l'initiative. Pour les observateurs, c'est un moyen de se positionner sur le marché américain qui peut offrir de nouvelles perspectives économiques et sportives au club de Vallecas. Cependant, les supporters, en particulier les Bukaneros, ne partagent pas du tout cet avis. Dans un quartier et un club très ancrés à gauche, le rachat d'une équipe, qui plus est dans la ville d'Oklahoma, très à droite, a fortement déplu. Les Bukaneros, anti-capitalistes convaincus et très engagés politiquement, ont notamment entamé une grève d'encouragements.

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Communiqué des groupes de supporters du Rayo, avec un slogan "Le futur du Rayo est dans son centre de formation, pas à Oklahoma".

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Parce que oui, le Rayo Vallecano est (était?) l'un des rares bastions du "vrai football", qui n'a pas encore sombré dans ce qu'on appelle vulgairement le "football business". Il suffit de faire un tour du côté de l'Estadio de Vallecas pour comprendre qu'on est bien loin des voisins Merengues ou Colchoneros. Tous les étés, les supporters et le staff technique doivent dire au-revoir à leurs meilleurs joueurs, qui s'en vont rejoindre des équipes de niveau supérieur, mais qui peuvent surtout offrir des salaires mirobolants par rapport à ce que peut proposer le Rayo. Du côté des arrivées, Jemez a fait du recyclage d'éternels espoirs sa spécialité. Gael Kakuta, aujourd'hui à Séville, Iago Falqué, qui brille à la Roma, ou Alberto Bueno, à Porto, en sont les meilleurs exemples, eux qui ont su rebondir au Rayo pour rejoindre des équipes plus huppées. Avec un budget rachitique et un jeu flamboyant, le club de Vallecas est un modèle de l'autre côté des Pyrénées.

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De fil en aiguille, les problèmes en tribunes arrivent au vestiaire...

Et forcément, une situation tendue en coulisses se traduit souvent par des problèmes sportifs. En l'occurrence, c'est surtout Paco Jémez qui semble en avoir plus qu'assez des agissements de ses dirigeants. En début de saison, le coach andalou avait déjà chargé contre eux. Un contrat signé avec l'entreprise chinoise Qbao, sponsor maillot du club, obligeait la formation madrilène à intégrer un joueur chinois dans l'effectif de l'équipe première. C'est Zhang Chengdong qui a été choisi. Un accord qui a poussé Jémez, si fidèle aux valeurs traditionnelles du football, à pousser une lourde gueulante dans les médias. Cette fois, c'est contre les supporters que Jémez s'est positionné, menaçant même de quitter le poste qu'il occupe depuis 2012 dès l'été prochain : « la situation avec la grève d'encouragements est une des raisons qui font que je ne serai possiblement plus là l'an prochain ». Il a également pesté contre les supporters du Rayo qui sont allés au stade avec l'écharpe du club d'Oklahoma en signe de proteste face à l'Athletic et les a qualifié « d'imbéciles ».

Une certaine tension qu'on retrouve aussi dans les vestiaires. Les résultats récents sont plutôt mauvais, puisque les Franjirjos n'ont gagné qu'un seul de leurs cinq derniers matchs, et ont perdu leurs deux derniers matchs de championnat. Paco Jémez et Lass Bangoura ont failli en venir aux mains lors du match qui a opposé les Franjirrojos à Getafe en Coupe du Roi le 2 décembre dernier. L'ailier guinéen était visiblement énervé d'avoir été remplacé et des membres du staff ont dû séparer les deux hommes. Même si ce n'est pas la première fois que l'Andalou fait planer la menace d'un départ au-dessus de la tête des dirigeants et des supporters, ces derniers soucis pourraient être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Une chose est sûre, si Jémez venait à quitter le club l'été prochain, son bureau croulerait sous les offres. Pour le Rayo, la situation sera bien plus compliquée, mais avant de penser à l'été 2016, il faudra vite remettre de l'ordre dans le club sous-peine de vivre une deuxième partie de saison très compliquée.

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