L'ancien président du FC Barcelone Joan Laporta a tenu une interview dans laquelle il s'en est pris violemment au bilan de son successeur Sandro Rosell, se disant même prêt à revenir aux affaires.
Le FC Barcelone, humilié par le Bayern Munich en Ligue des Champions (4-0 ; 3-0), est en pleine introspection pour savoir de quoi sera fait son avenir. Et forcément, l'avis de l'ancien président du club blaugrana Joan Laporta compte à l'heure des questions. Pour ce dernier, interviewé par l'agence de presse espagnole DPA, le travail de son successeur Sandro Rosell laisse à désirer et expliquerait une partie des difficultés actuelles du Barça.
«Ce que j'aimerais, c'est qu'ils partent, et maintenant», a-t-il lancé d'entrée, regrettant que la nouvelle direction ruine son héritage. «Quand je suis parti, je leur ai dit que ma fonction serait celle d'un ex-président qui ne dérange pas. La première décision qu'ils ont prise, c'est de destituer Johan Cruyff du poste de président d'honneur et ensuite ils ont porté plainte contre mes amis et moi pour 47 M€ dus à une soi-disant mauvaise gestion du Barça. En mentant et en détournant la réalité, on m'a attaqué par terre, mer et air. Le fisc et la justice pénale nous ont complètement innocentés, et au civil, nous allons également gagner, même si cela prend plus de temps», a-t-il raconté avant de poursuivre.
«Ils se sont acharnés à détruire les choses que nous avions construites avec beaucoup d'efforts et de travail. En toute conscience, avec une soif de revanche, de ressentiment. Ça me dérange qu'il y ait des gens aussi obtus et peu reconnaissants, car nous leur avons laissé le meilleur Barça de l'Histoire, et ils ne font que détruire notre réputation et notre héritage. (...) Quand les joueurs se plaignent, c'est qu'il y a eu de la passivité, des choses qui n'ont pas été faites, des décisions qui n'ont pas été prises ou qui n'ont pas fonctionné», a-t-il regretté.
Pour lui, la gestion de l'après-Pep Guardiola et de la maladie de Tito Vilanova est la preuve de l'incompétence de Rosell et ses équipes. «Ils ont nommé Tito car ils étaient anxieux de se planter pour la succession de Pep. Ça a été précipité. Tito est un grand entraîneur, avec de profondes connaissances, c'est un bon élève de Pep, mais il aurait dû avoir une période d'adaptation pour faire ce qu'il fait maintenant. En plus, il a subi ce coup dur. (...) Mon objectif aurait été de maintenir Pep Guardiola en place», a-t-il expliqué.
L'épisode du sponsoring maillot reste également en travers de la gorge de Laporta. «Nous avions un accord singulier avec l'Unicef pour le sponsoring maillot, un message qui donnait une très bonne image de nous dans le monde entier. Ces messieurs nous ont vendu une histoire selon laquelle Qatar Foundation était un organisme similaire à l'Unicef et aujourd'hui on voit que c'était pour préparer l'arrivée de Qatar Airways», a-t-il indiqué. Exaspéré, il a même laissé entendre qu'il était prêt à reprendre du service pour remettre son Barça dans le droit chemin.
«Parfois, je me suis mis à sérieusement penser à la possibilité de présenter à nouveau ma candidature aux prochaines élections, mais je ne suis pas encore sûr, je dois peser le pour et le contre au niveau familial et professionnel», a-t-il conclu. Alors, la reconstruction sportive du FC Barcelone, déjà compliquée à gérer pour Sandro Rosell, risque de l'être encore plus avec les vives critiques de Joan Laporta. Cette guerre interne déstabilisera-t-elle encore un peu plus le club ?