PSG : Marquinhos, monument en construction

Par Rodolphe Koller - Alexandre Pauwels
4 min.
PSG Marcos Aoás Corrêa @Maxppp

Sa longue période à l’infirmerie suscitait les interrogations, ses débuts sous le maillot du PSG ont répondu aux questions. Oui, Marquinhos est bien un énorme talent. Oui, il possède bien une énorme marge de progression, ce qui en fait déjà l’un des futurs tauliers du foot mondial à son poste. Il faut dire que la progression du jeune homme est fulgurante.

Et dire que le Brésilien a suscité de longues interrogations. Aura-t-il les épaules ? Tiendra-t-il le coup physiquement ? Pourra-t-il s'imposer au milieu d'une équipe déjà composée de stars ? Pourtant, il y a avait de quoi, avec un joueur dont la côte a décuplé en l'espace d'un an. Ce qui vaut bien un retour en arrière : le jeune Marquinhos évoluait encore au Brésil il y a deux ans. Le défenseur central peine à s'y imposer et ne dispute qu'une poignée de matches, 6 pour être précis, ce qui pousse le club de Sao Paulo à prêter son espoir, alors auréolé d'un titre en Copa Libertadores obtenu sans même fouler une seule fois les pelouses dans cette compétition. Un illustre inconnu débarque donc en prêt à la Roma à l'été 2012, sans réelle base sur laquelle s'appuyer ni CV mirobolant à faire valoir. Seulement du talent à l'état brut, dit-on à l'époque.

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Et c'est peut-être parce qu'il n'était pas spécialement attendu qu'il a tant surpris. A tel point que la Roma décide de débourser 3 millions d'euros lors du mercato hivernal pour s'attacher définitivement les services du brésilien. Pourtant l'équation était loin de jouer en sa faveur. Passé à l'école Zeman, réputé pour donner fréquemment sa chance aux jeunes joueurs, ce dernier n'est pas en revanche spécialement féru de rigueur défensive. Toujours est-il que Marquinhos sera titularisé à 26 reprises : loin d'être une paille lorsque l'on a tout à prouver. Mais son sens de l'anticipation, son aisance à la relance font rapidement chavirer le public romain, qui l'érige rapidement en "Monument". Cependant, on découvre chez lui un trait qui a gâché tant de carrières dans le milieu du ballon rond. Une tendance à subir des blessures à répétition.

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Des promesses à l'éclosion

Pourtant Marquinhos fait son bonhomme de chemin. Jusqu'à attirer sur lui les premières convoitises durant le mercato estival. Remarqué en Serie A où son influence sur le nombre de buts encaissés de son équipe est quantifiable, la Roma oppose en guise de fin de non-recevoir un chiffre hallucinant : 30 millions d'euros. Comprenez, « merci beaucoup mais nous ne sommes pas vendeurs ». Marquinhos semble alors faire partie des plans de jeu de la Louve sur le long terme, adopté par tout un club. C'est alors que le PSG pointe le bout de son nez, et pose sur la table un joli chèque de 31,5 millions d'euros. Le défenseur vient à peine d'avoir 19 ans, et un terrible dilemme se présente au staff de la Roma. La somme restant considérable, elle l'emportera sur l'éventuelle envie de blinder la pépite brésilienne, qui s'envole donc pour une nouvelle capitale. Ciao Roma, bonjour Paris.

Une fois encore, l'accueil réservé par la presse et le grand public français est mitigé. D'autant qu'il faudra attendre le 17 septembre, en raison d'une blessure, pour le voir endosser la tunique parisienne. A l'attente et aux questions qu'il suscite, s'ajoute la pression d'une première en Ligue des Champions où le PSG est très attendu. Vous sentez venir le piège ? Ça ne rate pas. 25e minute de jeu, Vladimir Weiss rentre côté droit, mystifie Marquinhos d'un petit pont mémorable en pleine surface, élimine Thiago Silva d'un double contact limpide avant d'ajuster Sirigu à bout portant. S'il n'est pas coupable au premier chef, le Brésilien est pourtant pointé du doigt à juste titre pour sa passivité. Une fin de match nettement plus correcte, et un but anecdotique lui permettront d'éviter le bonnet d'âne dès sa première sortie. Les murmures reprennent cependant de plus belle à son sujet.

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Après les interrogations, la rédemption

Mais pas le temps de tergiverser que la rencontre capitale face à Monaco se profile déjà. Sauf que la pression semble être plus forte cette fois que face à l'Olympiacos. Face à lui le leader de Ligue 1, un Falcao qui enfile les buts comme des perles : peut-être plus à perdre qu'à gagner pour Marquinhos. Mais le défenseur tient bon. Et il enchaîne. Valenciennes où il signe son premier clean sheet, suivi de Toulouse où il y va d'un nouveau but. Pour finir sur le récital de son équipe face à Benfica. Et encore un but. Le costume a été long à enfiler, des retouches ont été nécessaires, et le seront encore durant plusieurs mois, mais le transfuge romain semble prendre peu à peu la mesure du poste et des défis qui l'attendent cette saison. L'intelligente gestion de l'effectif imposée par Laurent Blanc joue pour le moment en faveur du Brésilien qui ne souffre de la comparaison qu'avec l'intouchable Thiago Silva. L'enchaînement des matches jouera désormais le rôle de révélateur. Intégré dans la rotation de l'effectif, il n'y a guère plus qu'une blessure pour assombrir un ciel qui n'a jamais paru aussi dégagé pour Marquinhos.

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