OL : les choix risqués mais gagnants de Bruno Genesio font l'unanimité

Par Khaled Karouri
4 min.
Olympique Lyonnais Bruno Génésio @Maxppp

La vie est faite de risques, et il faut parfois savoir balayer ses certitudes pour aller de l'avant. C'est en substance ce qu'a fait Bruno Genesio cette semaine, oubliant le 4-3-3 qui ronronnait ces derniers temps pour un 3-5-1-1 aussi surprenant que gagnant. Corentin Tolisso et Maxwel Cornet symbolisent sans doute mieux que quiconque la réussite des choix de l'entraîneur de l'OL.

Tel un équilibriste à deux doigts de tomber dans le vide, Bruno Genesio était sur un fil. Après les deux défaites concédées en championnat par l'Olympique Lyonnais (4-2 à Dijon, 1-3 face à Bordeaux), l'entraîneur se devait d'apporter des réponses aux nombreuses interrogations nées des performances indigentes d'une équipe perdue dans le duel mais aussi et surtout tactiquement. Face aux défections conjuguées des Alexandre Lacazette, Nabil Fekir, Mathieu Valbuena, et autre Clément Grenier, le 4-3-3 redevenu référence depuis janvier dernier avait-il encore une raison d'exister ? Le technicien a fini par trancher, en emportant les doutes liés à cette configuration de jeu dans un tourbillon d'idées nouvelles. Pour Zagreb, c'est en 3-5-1-1 que les Gones allaient évoluer, système travaillé quelques jours seulement avant la confrontation face au club croate en Ligue des Champions.

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Un choix osé, mais que risquait vraiment Genesio ? Après tout, au regard de l'incompatibilité évidente entre le 4-3-3 et les joueurs encore valides, ne valait-il pas mieux tenter quelque chose au risque d'échouer qu'être une fois encore taxé d'immobilisme ? Restait à convaincre des joueurs qui auraient pu douter du bien-fondé d'une telle initiative, mais le tacticien a su trouver les mots justes : « On a joué avec un nouveau système. On a eu peu de temps pour le travailler, mais on a beaucoup discuté entre nous. Le coach nous a fait confiance, il nous a convaincu du fait qu'avec les absences c'était le meilleur système pour nous. On a vu qu'avec un nouveau système on arrive quand même à faire un bon match, c'est une bonne chose. On a retrouvé nos marques avec le losange d'il y a deux ans, et puis dans ce système les centraux peuvent suivre les attaquants quand ils décrochent ce qui permet de récupérer le ballon haut », racontait Jordan Ferri en zone mixte, confirmant ainsi que les arguments avancés par l'entraîneur avaient su convaincre tout le groupe.

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Tolisso et Cornet, symboles de ces paris gagnants

Ce schéma de jeu acté, restait encore à définir les éléments à disposer sur le pré pour animer ce système. Et Bruno Genesio d'abattre des cartes que l'on qualifiera aisément d'inédites, replaçant Corentin Tolisso dans un rôle de meneur de jeu qu'il avait occupé quelques jours plus tôt avec les Espoirs français, tandis que Maxwel Cornet délaissait lui le couloir gauche de l'attaque pour venir occuper le poste d'avant-centre. Sur le papier, l'idée avait de quoi surprendre, pour ne pas dire décontenancer les plus sceptiques, mais là encore les options privilégiées par Genesio ont fait mouche. Buteur et passeur décisif tous les deux, les numéros 8 et 27 de l'écurie lyonnaise ont été les grands artisans du succès probant acquis par l'OL (3-0), balayant les doutes récents en obtenant chacun la note de 8 auprès de la Rédaction FM.

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« Je me suis senti bien. J'ai essayé de jouer exactement comme avec les Espoirs, avec qui j'avais marqué deux buts. Il fallait que je joue libéré, que je ne me prenne pas la tête. J'avais un rôle défensif aussi à faire, ça a été un rôle particulier pour moi. Ça a été pas mal, il faut que je continue à travailler pour continuer à mettre des buts et être décisif », souhaitait ainsi Tolisso en zone mixte, avant que Cornet ne lui emboîte le pas : « C'est vrai que je n'ai pas l'habitude d'évoluer à ce poste, mais on l'a travaillé pendant la semaine. J'ai très rapidement pris mes marques, c'est un match de Ligue des Champions, il n'y a pas le temps de cogiter. Ça m'a plutôt réussi, tant mieux pour l'équipe », surenchérissait l'attaquant de 19 ans. Il y a tout juste une semaine, agacé par les critiques, Bruno Genesio lâchait ces quelques mots : « Quand on gagne, c’est grâce au stade, au public ou aux joueurs. Et quand on perd, c’est à cause de moi car je ne suis pas un entraîneur suffisamment expérimenté. Ou alors je devrais m’appeler Ramirez ou Sanchez », déplorait-il. Ce mercredi soir, l'OL l'a emporté avec la manière grâce à des paris osés mais payants de son entraîneur. Oui, l'OL gagne aussi grâce à Bruno Genesio.

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