OM : Michel envoie déjà un message fort à sa direction

Lors de son arrivée à l'OM, Michel a tout d'abord échappé aux considérations tactico-tactiques et plus généralement footballistiques pour n'être présenté que sous l'apparence d'un cinquantenaire coquet préférant le costume au jogging et souriant à la presse. Mais dans la mesure où c'est le terrain qui fait et défait les entraîneurs, il a bien fallu rentrer dans le vif du sujet, une fois le filtre d'amour dissipé, autrement dit après les défaites à domicile face à Angers (1-2) puis le Slovan Liberec (0-1). Et alors que le club phocéen n'a plus gagné depuis maintenant cinq matches, l'intervention du principal intéressé sur RMC pour faire le point sur son arrivée, son effectif et son ressenti, était vivement attendue.

De prime abord, le bilan n'est pas des plus engageants : «Ça fait 48 jours que je suis à Marseille. Je n'ai pas pu profiter d'une pré-saison normale, avec une préparation. Le bilan pour le moment c'est les deux matches perdus avant que j'arrive, les joueurs vendus pour équilibrer les comptes et un club bouleversé par le départ de son ancien entraîneur. Donc j'ai tout de suite pensé que ça serait difficile, et ça l'est. Mais il n'y a pas le feu à Marseille.» C'est donc seulement à demi-mots, presque timidement, que le podium est évoqué quand on l'y invite : «Pourquoi pas. Depuis qu'on est là, la chose que l'on a en tête c'est de mettre les joueurs à l'aise dans l'équipe. Et avec le staff, on peut bien faire vivre ce groupe et avoir des résultats. [...] Ça ne me dérange pas de dire qu'on peut être européen en fin de saison, mais il faut analyser la situation. Il faut bien valoriser ce qui a été fait l'an dernier, mais la situation est différente et les objectifs aussi.»

Il faut dire qu'on sent Michel chafouin, même s'il s'en cache, lorsque la question du mercato, arrive dans la discussion : «J'ai été surpris du niveau des joueurs, ils ont vraiment un très bon niveau. Après si tu remplaces 6 ou 7 titulaires par des jeunes joueurs, ils auront besoin de temps. Ces joueurs avaient des objectifs très différents de ceux de l'OM. Ce n'est pas contre ces joueurs. Il arrive que des joueurs ne supportent pas la pression en passant d'un club plus modeste à l'OM», explique-t-il. Il faut dire que les recrues escomptées ne sont pas arrivées : «La dernière chose que j'ai demandé à la fin du mercato, c'est un avant-centre pour tourner avec Batshuayi. J'avais aussi envie de quelqu'un en doublure de Mendy. Ce sont les deux postes que je voulais renforcer, mais je ne juge pas les moyens financiers. [...] Ça fait 5 mois que le championnat est terminé. Ça fait 5 mois que l'on savait que Gignac partait. C'est une demande qui aurait du venir du club, et pas au mercato d'hiver, bien avant...» C'est sans éclat de voix que Michel entend faire passer un message à sa direction. Et ainsi se dédouaner en cas d'échec ?