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Info FM : à la découverte de Gwenn Foulon, la belle promesse de Valenciennes

Par Mathieu Rault
7 min.
Gwenn Foulon @Maxppp

Champion de France avec les U17 du FC Lorient, Gwenn Foulon a refusé le PSG, quitté sa Bretagne et rejoint le Nord. En deux saisons à Valenciennes, l'attaquant de 18 ans aux allures de Kevin Gameiro a explosé les compteurs de la réserve et postule dorénavant à une place de titulaire en équipe première. Auréolé d'un premier contrat pro, il s'est confié à Foot Mercato.

Saint-Denis, douze juillet 1998. Zinedine Zidane inscrit un doublé face au Brésil et Emmanuel Petit conclut le festival dans les arrêts de jeu. Et un, et deux, et trois zéro. La France remporte son premier titre mondial. Gwenn Foulon assiste à l'exploit depuis le ventre de sa maman. Il verra le jour trois mois plus tard, à la maternité de Quimper, là où finit la terre. Le Breton passe toute enfance à Concarneau. Et à cinq ans, le jeune Gwenn débute le football dans le petit club de l'US Fouesnant, à quelques kilomètres de son domicile, bercé par les images du numéro 10 de l'Equipe de France, blessé en 2002, héros malheureux en 2006.

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Sociable, Gwenn Foulon se décrit comme quelqu'un de très déterminé. Qualité requise pour faire son trou dans le monde très concurrentiel des attaquants. Un mental d'acier façonné par des épreuves traversées petit. « C'est quand tu te retrouves seul que tu te prends en mains. Je suis assez débrouillard et autonome. J'ai grandi avec une maman qui ne s'occupait pas vraiment de moi et de mon petit frère, donc j'ai du prendre mon frère sous mon aile et très jeune j'ai dû m'occuper de nous deux », raconte-t-il, sans détours. Un besoin de grandir vite, inhérent aux footballeurs. « C'est un milieu qui demande de la vitesse, sans pour autant trop de précipitation », se plait-il à préciser. Le joueur, qui fêtera ses 19 ans dans quelques jours, a la tête sur les épaules.

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Un profil à la Gameiro

En creusant un peu sous la carapace de Gwenn, on découvre que son sens du déplacement et son jeu sans ballon sont ses atouts. La finition, l'une de ses forces. Obsédé par le but, il a toujours joué aux avant-postes et dit de lui qu'il est un attaquant assez complet. Du haut de son mètre soixante-quatorze, ce profil atypique rappelle un certain Kevin Gameiro. S'il refuse d'être comparé et préfère tracer son propre chemin, Gwenn reconnaît que l'attaquant de l'Atlético de Madrid est le joueur connu du grand public qui lui ressemble le plus. Enfin, Gwenn Foulon ressemble à Kévin Gameiro, préfère-t-il rectifier. Toujours le mot juste. « Je suis un peu dans le même style que lui, j'essaie de prendre exemple sur son jeu, je regarde ses matches et sa façon de jouer », raconte-t-il.

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La ressemblance va plus loin lorsque l'on aborde la suite du parcours de Gwenn. Après Fouesnant et l'US Concarnoise, Gwenn débarque à 13 ans et quelques mois en préformation au FC Lorient. Une aubaine pour le jeune garçon. « Etre à une demi-heure de Concarneau, c'était une chance. On sait que papa est là, la maison, la famille est là. On sait que tout n'est pas très loin. » Un papa à l'origine de ce choix de vie et à qui Gwenn doit beaucoup. « Ma réussite, aujourd'hui, je lui dois en partie. C'est lui qui m'a poussé, m'a intégré à Concarneau, qui m'a encadré, et m'a éduqué de façon à grandir correctement et à devenir un bon garçon. » C'est lui qui l'emmène et va le chercher à l'Espace FCL, centre de formation lorientais situé au sud de Ploemeur. Là-bas, Gwenn y apprend le métier de footballeur et devient petit à petit une véritable machine à marquer.

Préférer le rêve à l'argent

« Entre quinze et vingt buts, on peut considérer que c'est une bonne saison pour un attaquant. » Gwenn évoque ses statistiques comme un adepte du travail bien fait. Sans fioriture, simple formalité. Pour sa troisième et dernière saison avec les Merlus, au terme d'une saison historique, il remporte le Championnat de France U17, en battant en finale le Paris Saint-Germain des tout récents champions d'Europe Alex Georgen, Jonathan Ikoné et Odsonne Edouard (2-1), terminant l'exercice 2014/15 avec 31 buts au compteur. Des performances qui lui valent une approche du Paris Saint-Germain à l'issue de la saison. « Lorsque le PSG de l'ère Qatari, qui ne veut que les meilleurs, s'intéresse à toi, c'est très gratifiant. Bien sûr, dans ce cas-là, tu y réfléchis. Et puis, tu te dis aussi, il y a d'autres clubs, un peu moins prestigieux peut-être. Une question me vient alors : quel club pourrait te permettre de réaliser ton rêve ? Quel est le club qui te fera le plus confiance ? Quel club te permettra de devenir professionnel ? », raconte-il, sûr de lui.

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Au terme d'une année parfaite, pour le club comme pour le joueur, les propositions faites par le club à Gwenn ne le satisfont pas. Les Merlus suppriment les U19 nationaux et le joueur sent bien que l'avenir breton s'obscurcit. Au moment de décider de la ligne à tracer, Gwenn garde son sang froid et la comparaison avec Kévin Gameiro s'arrête donc là. Si l'ancien Lorientais avait rejoint le Paris Saint-Germain, Gwenn Foulon a lui décliné l'offre parisienne. Et cela ne le perturbe pas plus que ça. « Tu as le côté bling-bling, où tu toucheras des milliers d'euros à seize ans. Ou alors, tu as le côté un peu moins bling-bling, qui te feras gagner un peu moins d'argent, voire zéro au début. Ce sera à toi d'aller chercher ce que tu mérites. Par contre, ce club là te fera confiance et te donnera une chance de signer professionnel, un jour, si bien sûr tu continues à travailler. »

Ses débuts à VA lui ouvrent les portes de l'Equipe de France

A seize ans, Gwenn quitte la Bretagne pour les Hauts de France. À 800 kilomètres du cocon familial, les premiers jours sont difficiles. Mais l'euphorie d'un nouveau challenge neutralise rapidement le mal du pays. Arrivé incognito, Gwenn fait ses débuts avec les U17. « Personne ne sait qui je suis. On sait juste que j'ai gagné les Championnats de France. Je marque des buts, mais les gens veulent me découvrir, parce que je n'ai que seize ans. Ils attendent de voir ce que ça donne », évoque-t-il. Lors de la préparation estivale, Gwenn inscrit 8 buts en 4 matches et tape dans l'oeil du coach des U19. Il passe la deuxième partie de saison avec la réserve et termine sa première année à 32 unités. Un nouveau palier franchi qui lui permet de signer un premier contrat de stagiaire pro dans le Nord.

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Durant cette première année à Valenciennes, Gwenn découvre l'Equipe de France. Une expérience qu'il évoque avec des trémolos dans la voix. Une fierté monumentale, nuancée par l'esprit de compétition qui règne à Clairefontaine. Pas le temps de s'attarder sur le bonheur de rejoindre la sélection. Il faut batailler pour avoir sa place. Sa famille se déplace en Allemagne pour le voir faire ses premiers pas sous le maillot bleu. Une expérience courte (3 sélections), car si Gwenn est alors stagiaire pro à Valenciennes, d'autres ont déjà signé leurs premiers contrats professionnels. On parle de la génération championne d'Europe en 2015. Des Luca Zidane, Dayot Upamecano, Jonathan Ikone, Odsonne Edouard... « Tout va très vite et les places sont chères. Plus tu montes en âge et plus la concurrence est forte. Aujourd'hui, je ne suis plus appelé, mais l'Equipe de France a toujours été un plus », dit Gwenn, sans rancune.

Premiers pas en Ligue 2, premier contrat pro

L'an passé, Gwenn alterne entre U19 et Réserve. Plus le niveau augmente et plus il est difficile d'enchaîner les performances extraordinaires. Mais avec vingt buts inscrits dans les deux catégories lors de la saison 2016/17, l'attaquant, qui découvre le monde sénior, voit déjà les portes du groupe pro s'entre-ouvrir. En mars, le coach de l'équipe qui évolue en Ligue 2, Faruk Hadzibegic, décide de faire une opposition avec la réserve. Les choses se passent bien pour Gwenn et le lundi suivant il est convié à faire l'entraînement avec l'équipe première. Lancé, il termine la saison avec les pros et dispute même ses premières minutes en Ligue 2. Des entrées face à Orléans, au Red Star et à l'AJ Auxerre et une première titularisation face à Clermont.

Dans la continuité, Gwenn se voit offrir son premier contrat professionnel au mois de juin dernier. Une fin de saison merveilleuse. Un contrat de trois ans proposé par le Président Eddy Zdziech. « Aujourd'hui, je ne regrette pas mon choix. J'ai choisi Valenciennes, qui m'a fait confiance. J'ai tout donné. Aujourd'hui, je suis fier de ce que j'ai fait, même si j'ai traversé des étapes compliquées. » Pour sa première saison en pro, Gwenn Foulon reste sur le banc à Ajaccio, lors de la 8e journée. Déjà un petit pas. Alors que Valenciennes a changé d'entraîneur il y a quelques jours, c'est peut-être le moment de s'engouffrer dans une brèche et ce malgré le réveil de Lebo Mothiba, auteur d'un triplé le week-end dernier. Samedi, Gwenn Foulon a foulé la pelouse du Touquet, avec la réserve entraînée par Christophe Delmotte (Régional 1). A cette occasion, il a inscrit son premier but de la saison, de la tête. Peut-être le premier d'une longue série.

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