Le Havre peut-il réellement relancer le sulfureux Adriano ?

Par La Rédaction FM
6 min.
Adriano n'a pas dit son dernier mot @Maxppp

Le Havre accueillera Adriano dans les prochains jours, espérant le convaincre de s'engager jusqu'à la fin de la saison. Mais où en est vraiment le buteur brésilien ?

«Adriano, ce n'est pas une folie totale, ce n'est pas une idée loufoque. Il sera là le 31 octobre contre Arles-Avignon» Il y a quelques jours, au micro de France Bleu Normandie, Christophe Maillol, président du Havre, annonçait la couleur. Toute la France du football ne parle que de ça. Dans quelques jours, Adriano sera donc au Havre pour visiter les installations du club doyen, actuel 7e de Ligue 2. «J'ai reçu une invitation et j'ai accepté avec le plus grand plaisir. Je pars d'abord pour découvrir le club», nous a-t-il fait savoir via l'agence qui s'occupe de sa communication au Brésil, MCAtrês. Son agent Luiz Claudio a confirmé l'information dans les colonnes de OGloboesporte. «Nous sommes en route pour la France pour voir les structures du Havre. Je ne me prononcerai sur l’avenir d’Adriano qu’après ce voyage», a-t-il lâché. En plus de ses découvertes normandes, il donnera le coup d'envoi de la rencontre face à Arles-Avignon (13e journée de L2).

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Le HAC a donc la main dans ce dossier (sous réserve que la nouvelle direction présente dans un premier temps les garanties nécessaires assez rapidement à la DNCG), même si d'autres écuries (Linense, Al-Jazira, l'América Mexico) surveillent le déroulement des opérations d'un œil attentif. Sur le papier, les Normands ont raison d'espérer la venue de l'attaquant brésilien. Son aura est restée intacte et le retentissement médiatique de sa simple visite laisse déjà imaginer les possibles retombées pour les pensionnaires du Stade Océane. Sur le plan sportif, le talent de l'ancien international auriverde (47 sélections, 27 buts) est indéniable. Son CV (Parme, Fiorentina, Inter Milan, Flamengo) parle pour lui. «Comme joueur, il n'y a rien à dire. Il a déjà montré qu'il était un grand joueur par le passé», nous a confié l'ancien Parisien et Toulousain Paulo César. Oui mais. Où en est-il physiquement ?

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Un physique à reconstruire

«Je me sens très bien physiquement, prêt à jouer dans n'importe quelle équipe !», a-t-il fait savoir. Sa dernière sortie sur un terrain remonte cependant au mois d'avril, en Copa Libertadores, face aux Boliviens de The Strongest (2-1). Il avait même marqué. Son seul but en 104 minutes de temps de jeu sous la tunique de l'Atlético Paranaense, son dernier club professionnel en date. Là-bas, l'Imperatore avait fourni un très gros travail pour se remettre au niveau physiquement. Contacté par nos soins, Moraci Sant'Anna, préparateur physique qui l'a accompagné dans sa remise en forme, nous l'a expliqué. «Il est arrivé à l'Atlético Paranaense à la mi-octobre 2013. Nous devions faire un travail spécifique avec lui pour le mettre à disposition de l'équipe première dès janvier 2014. Nous lui avons fait passer une batterie de tests physiques et physiologiques pour savoir où il en était, notamment au niveau de son poids», a-t-il expliqué avant de poursuivre.

« Nous avons alors mis sur pied un programme prévoyant un régime et du travail physique spécifique afin qu'il puisse retrouver son poids de forme et qu'il redevienne ainsi compétitif. Tout s'est très bien passé. Il est revenu à son poids idéal, grâce notamment à beaucoup de travail en aérobie. Il devait absolument mincir pour ensuite supporter les charges de travail sur le terrain. Il s'est tenu au plan initial. Il a même vécu au centre d'entraînement du club de façon quotidienne pour travailler et manger correctement. Il s'est entraîné pendant tout le mois de décembre, ne prenant que Noël et le Jour de l'An comme jours de congés. Il a cherché à faire tous les efforts pour revenir », a rappelé le préparateur physique, qui officie aujourd'hui à Botafogo, rappelant qu'il possède toujours «la force et la puissance qui le caractérisent. Elles étaient bien visibles dans tous les tests».

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L'envie comme moteur

Il est convaincu que le buteur sait se faire mal quand il a un objectif précis en tête. «J'ai travaillé avec lui en Seleção, en 2004, avant la Copa América, remportée par le Brésil. Il voulait que je le prépare à évoluer en altitude, puisque la compétition se déroulait au Pérou. Il a fait les efforts nécessaires. Ça a porté ses fruits puisqu'Adriano a terminé meilleur buteur de l'épreuve (7 buts). En 2005, avant la Coupe des Confédérations en Allemagne, nous avions aussi bossé ensemble. Tout s'était bien passé. Le Brésil avait gagné le trophée et là-encore, Adriano avait remporté le soulier d'Or (5 réalisations)», a-t-il rappelé, précisant que, depuis son opération au tendon d'Achille (en 2012), il doit faire «du renforcement musculaire de prévention. Il faut l'accompagner dans ce travail nécessaire pour qu'il ne soit pas fragilisé et puisse jouer sans problème sur le terrain».

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Physiquement, il est, on l'a vu, capable de se transcender. «S'il a envie de travailler, de se remettre à niveau et s'il prend soin de son corps, il peut sans aucun doute aspirer à jouer au haut niveau», a-t-il glissé. L'envie est donc son moteur. Un constat partagé par Miguel Angel Portugal. Contacté par nos soins, l'Espagnol, entraîneur de l'Auriverde à l'Atlético Paranaense, l'a dit et répété. «Au sujet d'Adriano, je vous dirai que son unique problème est l'envie qu'il aura à se mettre au niveau physiquement. Il n'a que 32 ans, il est encore jeune et a quelques années à jouer. Mais s'il ne fait pas attention à lui physiquement, son surpoids ne lui permettra pas de jouer le football dont il est capable», a-t-il indiqué. Leur aventure commune s'était pourtant terminée précipitamment...

La discipline, une énorme inconnue

«Je remercie ici le Clube Atlético Paranaense. Mon objectif en venant au club est atteint et aujourd'hui je suis revenu sur les terrains. Mon passage dans l'équipe a été gratifiant. Maintenant, je vais continuer à faire ce que j'aime le plus, jouer au football !», avait posté le joueur sur ses réseaux sociaux, le 11 avril. Car le physique n'est pas la seule donnée à prendre en compte avec Adriano. Son indiscipline lui a joué bien des mauvais tours depuis le début de sa carrière. Et il se murmure que c'est après un nouvel écart - il avait raté deux sessions d'entraînement et avait été aperçu en boîte de nuit à Curitiba selon les médias brésiliens - que l'Atlético Paranaense avait décidé de s'en séparer...

« Il a un fort problème de discipline. Je ne sais pas comment Le Havre va gérer ça. Je ne sais pas si lui a envie d'être là, s'il a envie de vivre dans la ville du Havre. Il faut voir ça. Je sais qu'il va venir découvrir le club. Je ne sais pas s'il va signer ou pas. Mais pour moi, c'est un très grand joueur. Il peut jouer dans n'importe quel championnat... s'il a envie et s'il respecte les règles que le club fixe», rappelle Paulo César, ancien international brésilien (3 sélections). Le mystère est donc total. Simple coup de communication ou réel défi sportif, seul le temps permettra de répondre à la question. Encore faut-il qu'il accepte de signer au HAC. «Si c'est au Havre, je serai heureux, mais mon objectif est de revenir sur les terrains, où que ce soit», nous a-t-il laissé entendre. Le Havre parviendra-t-il à attirer l'insaisissable Adriano ?

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