Premier League

Arsenal : retour sur la saison des Invincibles

La saison 2003-2004 restera comme le sommet d'Arsène Wenger à la tête d'Arsenal. Avec une équipe mêlant jeunesse et expérience et sans événements contraires, il a réussi à boucler la saison de Premier League sans connaître la défaite.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Arsenal FC Arsène Wenger @Maxppp

Été 2003. Arsenal se prépare à une nouvelle saison de lutte au sommet avec Manchester United, son principal rival depuis 5 années, avec lequel il se partage les titres les plus prestigieux. Champion en 1998 et 2002, les Gunners ont terminé 2e derrière les Red Devils en 1999, 2000, 2001 et 2003. Mais ils ne disposent pas des mêmes moyens financiers, en raison du lancement du projet du nouveau stade, le futur Emirates Stadium, alors que le nouveau riche Chelsea a fait une apparition fracassante sur le marché des transferts. Pas grave, Arsène Wenger dispose d’un effectif solide et s’offre quelques retouches : Lehmann dans les buts, la jeune pépite Reyes et les espoirs Clichy et Senderos. Le reste est déjà bien en place, avec notamment la doublette Henry-Bergkamp en pointe.

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Wenger articule son équipe dans un 4-4-2 très classique, à plat. Seule réelle fantaisie, le positionnement très axial des deux ailiers, Robert Pirès à gauche et Freddy Ljungberg à droite. Les deux hommes offrent un vrai relais dans l’entrejeu au double pivot constitué de Patrick Vieira et Gilberto Silva, les plaques tournantes de l’entrejeu, et laissent ainsi les latéraux Ashley Cole et Lauren arpenter leurs couloirs. Voilà pour l’aspect tactique de cette saison 2003-2004 qui va devenir le chef d’oeuvre d’Arsène Wenger.

La saison démarre idéalement avec 4 succès en 4 rencontres. Le premier choc arrive lors de la 6e journée avec le déplacement redouté sur la pelouse de Manchester United. Le match est heurté, et si le score ne restera pas dans les annales (0-0), le scénario marquera les esprits. Vieira est expulsé pour avoir mis un coup de pied à Van Nistelrooy, les échauffourées sont nombreuses. Van Nistelrooy rate son penalty à dix minutes du coup de sifflet final, et Arsenal repart d’Old Trafford lessivé mais invaincu. Derrière, Arsenal bat Liverpool et Chelsea de peu, de quoi confirmer son rôle de sérieux prétendant au titre. Manchester United perd 2 fois lors des 10 premières journées.

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Quatre derniers matches compliqués

Chelsea reste au contact et se retrouve même premier au cours du mois de décembre. MU revient également aux avant-postes en janvier, profitant des matches nuls d’Arsenal. Car, si les Gunners sont restés invaincus, ils concéderont cette saison-là 12 nuls (pour 26 victoires). Avec une équipe type en pleine bourre et des remplaçants solides (on pense notamment à Edu, qui relaye efficacement G. Silva ou Vieira, Wiltord bien sûr ou Kanu en attaque), Arsenal ne faiblit pas et est sacré champion le 25 avril sur la pelouse du rival londonien Tottenham, qui lui donnera, ce jour-là, du fil à retordre.

Dès lors, c’est la quête de l’invincibilité qui occupe les esprits et les Gunners livreront des matches beaucoup moins aboutis. Au forceps, ils vont chercher deux nuls (contre Birmingham 0-0 et Portsmouth 1-1), avant de conclure par deux petites victoires, face à Fulham (1-0) puis Leicester (2-1). Henry termine meilleur buteur du championnat, avec 30 buts (dont 7 penaltys) et Pirès est le meilleur passeur de son équipe avec 10 passes décisives. Mais plus que les stats, c’est le style de jeu qui reste en mémoire. Les contre-attaques rapides menées par Pirès et Ljungberg, les inspirations géniales de Bergkamp et Henry, l’apport inestimable de Vieira aussi intéressant balle au pied qu’intransigeant à la récupération, la qualité des entrants comme Edu, Wiltord ou Reyes… Sera-ce encore possible de voir une équipe achever la saison de Premier League sans défaite ? Au regard de l’adversité proposée aujourd’hui, avec une course à l’armement sans fin, cela paraît farfelu.

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