Naples : rien n’arrête le phénomène Khvicha Kvaratskhelia !

Par Aurélien Macedo
9 min.
Naples : rien n’arrête le phénomène Khvicha Kvaratskhelia ! @Maxppp

Adopté immédiatement par les supporters du Napoli qui lui ont donné le surnom "Kvaradona" en hommage à Diego Armando Maradona, plus grande légende du club, Khvicha Kvaratskhelia impressionne avec les Partenopei. L’ailier gauche géorgien de 22 ans est tout simplement en train de rouler sur la Serie A dans une saison historique pour son club et rien ne semble arrêter tout ce beau monde.

«Le football est un sport qui se joue à 22 et à la fin c’est le Napoli qui gagne», tel pourrait être l’adage cette saison en Serie A. Après 26 journées disputées, le bilan est implacable pour la formation de Luciano Spalletti avec une première place et dix-huit points d’avance sur le dauphin, l’Inter Milan. Les Partenopei ont remporté en parallèle 22 matches de championnats pour 2 nuls et 2 défaites, difficile de faire mieux. Alors que les Azzurri attendent leur troisième titre de champion depuis 1990 et après avoir souvent échoué de peu sur les dernières saisons (2e en 2013, 2016, 2018 et 2019 ainsi que 3e en 2011, 2014, 2017 et 2022), l’espoir est clairement revenu depuis cet été avec la naissance d’une équipe qui fera date. Parmi les principaux artisans de cet exercice d’exception, un homme se distingue particulièrement et symbolise cet espoir fulgurant né dans le coeur des Napolitains : Khvicha Kvaratskhelia.

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Pourtant, son arrivée en Serie A se déroulait en catimini. Devant compenser le départ de Lorenzo Insigne à Toronto, l’ailier de 21 ans débarqué en provenance du Dinamo Batumi, club qu’il avait rejoint entre mars et juin dernier suite à la guerre en Ukraine et son départ du Rubin Kazan. Méconnu du grand public, mais considéré comme un grand talent en devenir par les observateurs du football russe et géorgien, Khvicha Kvaratskhelia a préféré unir ceux qui le connaissaient et ceux qui ne le connaissaient pas en ce début de saison autour d’une chose : son talent. Déjà, la préparation qu’il a eue avec les Partenopei laissait entrevoir de belles choses et ce malgré le surnom "Zizi" que lui a attribué son président Aurelio De Laurentiis. Avec le numéro 77 dans le dos en hommage notamment à un certain Cristiano Ronaldo, il débutait la saison titulaire lors d’un match contre l’Hellas Vérone. Et c’est ainsi que la magie est venue.

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La Kvara-Mania s’est emparée de la Serie A

Buteur et passeur lors d’une victoire 5-2 pour son premier match, il marque un doublé lors de la rencontre suivante contre Monza (4-0) avec une magnifique frappe enroulée. Les présentations étaient faites et le surnom "Kvaradona" en référence à un certain Diego Armando Maradona commençait à sortir des tribunes du stade napolitain. Un amour commun entre le joueur, son club et ses supporters puisque le Géorgien était sous le charme de la cité parthénopéenne : «quand je suis arrivé ils m’ont dit que la ville est belle. En réalité, je n’ai jamais vu une aussi belle ville et ils m’ont dit que les supporters sont aussi géniaux.» La Kvara-Mania était lancée et la Serie A, mais aussi le football mondial allait le découvrir. Régulièrement décisif et désarçonnant dans son couloir gauche, Khvicha Kvaratskhelia compte aujourd’hui 13 buts et 15 offrandes en 28 matches toutes compétitions confondues. Mieux, le natif de Tiflis n’a pas assez de doigts pour compter les moments marquants d’une saison éclatante pour lui.

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Clef lors de victoires contre la Lazio (2-1), l’AC Milan (2-1), Sassuolo (4-0), la Juventus (5-1) ou encore l’AS Roma (2-1) en championnat, mais aussi face à Liverpool (4-1), l’Ajax Amsterdam (6-1 et 4-2) ainsi que l’Eintracht Francfort (2-0) en Ligue des Champions, Khvicha Kvaratskhelia n’a pas passé plus de deux matches de suite sans marquer ou délivrer une offrande. Une régularité impressionnante et qui montre une vraiment progression par rapport à ce qu’il montrait en Russie. Certes, il évoluait dans un Rubin Kazan assez faible à l’époque où il parvenait à tirer son épingle du jeu, mais c’était davantage par ses qualités de dribbleur et passeur que par son efficacité. Un registre qu’il a clairement su renforcer dès sa première saison en Serie A. De quoi entrevoir un futur doré …

Khvicha Kvaratskhelia dans la lumière de Diego Armando Maradona

Suivi par les plus grands clubs européens suite à ses performances Khvicha Kvaratskhelia tape dans l’œil des plus grands clubs du continent à l’image de Newcastle, Manchester City, le Paris Saint-Germain ou encore le Real Madrid. D’ailleurs, Guti a récemment fait un appel du pied au Géorgien pour rejoindre la Casa Blanca: «je suis l’idole de Kvaratskhelia ? Kvara, viens au Real Madrid. Je t’enverrai un maillot avec le 14 derrière.» Malgré tout la dynamique n’est clairement pas à un départ pour le joueur sous contrat jusqu’en juin 2027 avec les Napolitains. «En janvier, j’ai parlé avec le directeur sportif Giuntoli et il n’y a pas urgence pour le prolonger. Pareil pour nous. Khvicha aime tout à Naples. Si on décide de quelque chose, Giuntoli sera le premier mis au courant» a notamment déclaré Mamuka Jugeli son agent. Si le futur du joueur risque de cristalliser les attentions, les compliments ne cessent de fuser autour d’un joueur qui fait l’unanimité.

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Son coach Luciano Spalletti n’a même pas hésité à le comparer à un joueur qu’il a connu à l’AS Roma et qui est aujourd’hui une référence mondiale : «Khvicha Kvaratskhelia est unique dans ses dribbles et dans son toucher de balle et c’est difficile de défendre contre lui. Peut-être que Mohamed Salah était comme lui. Il avait cette qualité de dribble et une finition clinique. Kvaratskhelia ne ressent pas la pression. Vous pouvez voir que c’est un garçon calme. Il est exceptionnel et il aura un grand avenir.» Auteur d’un but magnifique contre l’Atalanta samedi dernier lors d’une victoire 2-0, le joueur à l’aise des deux pieds a réalisé une prouesse en ouvrant le score après avoir surpris à plusieurs reprises trois défenseurs avec ses feintes. «Kvara a marqué à la Maradona. Ce qui me choque c’est qu’il a fait plusieurs feintes de corps, faisant tomber ses adversaires par terre, ça m’a fait penser à Maradona. Les rapports de scouting disaient la même chose» a notamment déclaré l’ancien directeur sportif Pierpaolo Marino.

Autre hommage marquant celui de l’ancien joueur Paolo Di Canio désormais consultant pour Sky Sports et qui avait joué à Naples lors de la saison 1993/1994. Ce dernier a appuyé sur l’aspect tueur du Géorgien : «ce que ce gars fait est digne d’une nouvelle espèce de serpent. Il n’attend pas que le venin fasse son travail après la morsure, il continue de vous mordre et de vous manger en même temps. Il est méchant, féroce, il vient vous chercher jusqu’au dernier centimètre, comme l’expliquait Spalletti en fin de partie. À mon époque, les choses se faisaient à deux heures à l’heure et cela fait des différences qui vous font mal rien qu’à le regarder. Lui il le fait à trois cents à l’heure, direct-vertical, contre tous les adversaires qui avancent.» Le serpent napolitain n’a sûrement pas fait sa dernière victime et entend bien perpétuer l’héritage de Diego Armando Maradona en portant le Napoli vers les sommets.

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